Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Il y a quelques jour Liz Truss la nouvelle première ministresse de son très gracieux majesté, puisque la reine n’est plus, annonçait des mesures de soutien à l’économie avec de nombreuses baisses d’impôts au financement hasardeux et évaluées entre 100 et 200 milliards de livres après avoir mis en place un bouclier énergétique d’un montant de 150 milliards. 150+ 200 c’est 350 milliards de livres et cela ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval comme on disait autrefois.

Bref, du coup c’est la crise de confiance sur les marchés qui s’inquiètent des finances anglaises, mais semblent trouver les finances françaises parfaites et rien de plus à redire sur celles de l’Italie. Mais c’est un autre débat.

Les taux d’emprunt anglais se sont mis à flamber.

Graphiquement je vous illustre la situation en une image pour faire frémir l’épargnant de plus de 50 ans (ce qui nous change de la ménagère et est donc plus « inclusif »).

Et quand il y a le feu au lac, on appelle à la rescousse la banque centrale, celle qui peut imprimer un max de billets et racheter toutes les obligations d’États qui ne trouveraient pas preneur avec des taux acceptables.

C’est ce que l’on appelle la monétisation en économie.

En langage de grenier et de la rue, on appelle cela faire tourner la planche à billets !

Voici ce que nous rapporte le Figaro sur la situation au Royaume-Uni (source ici)

« La Banque d’Angleterre va intervenir sur le marché obligataire britannique en achetant des obligations d’Etat face à des « risques tangibles pour la stabilité financière » du Royaume-Uni, dont les taux d’emprunt ont explosé depuis des annonces budgétaires très coûteuses vendredi. « La Banque va effectuer des achats d’obligations gouvernementales à échéance éloignée » dès mercredi afin de « rétablir des conditions de marché normales », affirme la BoE dans un communiqué mercredi, précisant que cette « opération sera entièrement financée par le Trésor ».

« Le Chancelier a autorisé la demande du gouverneur de financement de l’opération, qui permettra que les conditions financières restent accessibles aux ménages et aux entreprises », confirme le Trésor britannique dans un communiqué séparé. « Les achats seront effectués dans les volumes nécessaires pour atteindre notre but » de stabilité du marché, mais seront en revanche limités dans le temps, détaille la BoE, avec une fin des achats le 14 octobre, avant que les titres achetés soient ensuite remis sur le marché graduellement ».

Effondrement de la livre sterling !

Signal de la défiance des investisseurs pour les actifs britanniques, la livre sterling a plongé à un plus bas historique lundi, à un peu plus de 1,03 dollar, et le rendement de la dette d’Etat, qui augmente quand la demande recule, s’est envolé. « Le mouvement du marché est exacerbé depuis hier et affecte particulièrement la dette à long terme. Si ce dysfonctionnement du marché continue ou empire, cela causerait un risque réel à la stabilité financière du Royaume-Uni », explique la BoE.

Voilà en une image ce que cela donne le plongeon de la livre.

Comme vous le voyez la livre semble remonter un peu, les bâtons (que l’on appelle bougies en analyse technique) verts à la fin du graphique.

Le mécanisme est super intéressant à comprendre ! Alors je vous explique.

La livre baissait car les obligations perdaient de la valeur parce que les taux montaient. Donc toutes les vieilles obligations avec des petits taux et bien elles chutent, alors tous les détenteurs veulent s’en défaire. Si vous êtes un américain, vous vendez votre obligation en livres et vous changez vos livres en dollars pour placer à plus cher aux Etats-Unis ! Double effet « kiss-cool ». Les obligations chutent et en chutant elles font chuter la livre sterling.

Comme la banque centrale intervient, cela permet de cesser le flux vendeur d’obligation suivi d’opération de change (vente des livres sterling obtenues suite à la vente des obligations). Du coup, la monnaie anglaise remonte un peu.

Mais cela n’est valable qu’à court terme.

A long terme, la banque centrale imprimant des billets à la chaîne, la livre sterling va continuer sa chute.

Mais le plus intéressant c’est quand même de se rendre compte que l’Angleterre n’est pas une « p’tite » économie, mais une économie majeure et que la banque centrale n’a même pas tenue une semaine avant de devoir intervenir et reprendre l’impression massive de monnaie et les rachats d’obligations d’États.

La bonne question est donc de savoir combien de temps la BCE et la FED pourront tenir également le rythme de remontée des taux et lutter contre les éventuelles attaques des marchés.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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