Mes chères impertinentes, chers impertinents,
C’est une étude du CREDOC (source ici) sur laquelle il est important de revenir alors que la France entière couine et que nos politiques de gauche et nos syndicalistes évoquent « le musée des horreurs sociales » la situation est nettement plus nuancée que cela dans notre pays et il faut avoir le courage de le dire, de l’écrire, pour avoir la bonne analyse, prélude aux bonnes solutions.
Le SMIC aujourd’hui est à 1 426 euros nets. En réalité dans bien des branches il est à 1 500 euros nets. En réalité pour la grande majorité des gens il y a aussi des heures supplémentaires (du travailler plus qui fait gagner un peu plus) et vous avez nos concitoyens au SMIC qui gagnent souvent entre 1 500 et 1 800 euros nets après heures supplémentaires et 13ème mois conventionnel. C’est peu quand on est seul et dans une très grande ville aux loyers démesurés. Mais c’est assez lorsque vous travaillez en province et dans mon petit coin de Normandie, un logement coûte 450 euros (je parle d’un 2 pièces), une maison 800 euros (80m²) avant aides au logement ce qui laisse assez pour terminer son mois dignement à condition de savoir gérer.
Et tout le problème vient de là.
Je ne suis ni dans la moraline, ni dans une posture de jugement mais d’analyse. SI vous voyez ce qui doit être vu et que vous entendez ce qui doit être entendu, la réalité, c’est que NOUS (collectivement) voulons tout, tout de suite. Nous voulons quand on est jeune le même lot que nos parents qui ont 50 ans. Nous voulons la maison avec la cuisine équipée, Netflix, la fibre en illimité, et les livreurs de pizza pour ne pas faire la bouffe. Nous voulons la voiture de luxe et la belle « Béhème ». Nous voulons partir en vacances, nous voulons l’écran plat, le dernier IPhone, et bien évidemment… on veut aussi s’amuser même si ça coûte cher !
Ce n’est ni bien ni mal, c’est ce que nous voulons dans une société qui nous permet tout, qui nous incite à tout et qui nous soumet à la publicité, aux désirs, à tous moments.
La « Funflation ».
« La « funflation », contraction de fun (amusement) et inflation, désigne l’attrait croissant des Français pour des formules de loisirs premium comme les concerts, les festivals, les événements sportifs, les parcs à thème, les voyages, les restaurants ou l’hôtellerie en parallèle d’une augmentation significative des prix de ces divertissements. Ce phénomène s’est développé aux États-Unis et en Europe. Il a d’abord semblé s’inscrire dans une logique de « revanche post-Covid » : après deux années de restrictions, les individus cherchaient à compenser le temps perdu en multipliant les expériences mémorables.
Pourtant, quatre ans après, l’attrait pour ces formules perdure.
Le CRÉDOC a souhaité mesurer les motivations des Français pour ces loisirs qui relèvent de la funflation. L’enquête Tendances de consommation montre qu’un tiers des Français y a succombé au cours des douze derniers mois.
Deux catégories sont particulièrement concernées : d’un côté des ménages aisés, aspirant à plus de confort ou de luxe, et de l’autre des jeunes, des diplômés, des Franciliens à la recherche de moments d’exception, d’expériences intenses, parfois partagés avec un petit nombre de personnes, durant lesquels ils peuvent se mettre en scène sur les réseaux sociaux. L’engouement pour ce type d’offres, en permettant à chacun de vivre et de partager des expériences fortes, uniques et sur mesure, révèle une tendance de fond. Il amène une partie de ces adeptes à restreindre leurs dépenses au quotidien pour s’offrir ces formules de loisirs premium.
En un an, trois Français sur dix se sont offert au moins un loisir premium
Fin mars 2025, un Français sur trois (33 %) a acheté des prestations de loisirs haut de gamme. La pratique la plus courante concerne l’achat de billets de concerts, d’événements sportifs, d’expositions à des prix que les consommateurs eux-mêmes trouvent élevés. 23 % déclarent l’avoir fait au cours des douze derniers mois. Le fait de payer cher pour assister à certains spectacles reflète une tendance du marché des loisirs post-Covid marquée par une inflation pour les événements les plus convoités. Selon Pollstar, société qui recense les données concernant les billetteries de concerts, le prix moyen des places de concert des cent plus grosses tournées américaines aurait ainsi crû de 37 % entre 2020 et le premier trimestre 2024.
Ce sont des dépenses en plus !
Ce qui est bien avec le capitalisme d’abondance et de liberté, c’est que vous avez pléthore de manières plus ou moins stupides ou intelligentes de dépenser votre argent contrairement au communisme ou l’argent ne vous sert à rien puisqu’il n’y a rien à consommer ni à acheter, ce que vous aurez bientôt l’occasion de découvrir quand notre pays aura totalement basculé dans son gauchisme économique destructeur.
Vous avez donc le choix… ou pas, car quand on est soumis à la publicité en permanence a-t-on vraiment le choix ?
Bref, un budget collectif ou individuel c’est des choix d’allocation de dépenses.
Quand on s’achète une place hors de prix à un concert on rabiote sur les courses qui semblent hors de prix et l’on couine à l’horreur sociale.
Dans nos misères économiques actuelles, il faut prendre en compte la réalité objective de nos niveaux de vie et de nos difficultés et les pondérer de notre niveau d’exigence.
Encore une fois, je ne juge pas, je ne fais pas de moraline, je ne suis ni mieux, ni différent de nous tous, je suis le même produit que chacun de la société actuelle.
Quand je dis à mes enfants que, non on ne met pas le chauffage, que l’on peut mettre un pull, des pantoufles, mon score de popularité infantile ne connait pas une hausse fulgurante. Je recueille plutôt un « ça va, c’est bon quoi »… le « wesh » de fin m’étant encore épargné.
On veut tout. Tout de suite et encore plus, encore mieux. Cette insatisfaction permanente, nourrie quotidiennement par le marketing et la puissance des réseaux sociaux créent les conditions d’un malheur ressenti bien plus surement que le musée des horreurs sociales du gouvernement.
Pour être heureux mes amis, il nous faut apprendre, ou réapprendre, à réduire nos besoins, à maîtriser nos envies, à soumettre nos désirs. C’est la nécessaire simplicité volontaire. Pas la décroissance dépressive. Pas l’écologie punitive. Pas le toujours moins. Simplement la simplicité volontaire. Reconnaitre que l’on peut avoir tout ce qu’il nous faut et que plus n’est ni nécessaire, ni raisonnable.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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