“Le naufrage économique retentissant du premier armateur sud-coréen Hanjin Shipping pourrait n’être que la partie émergée de l’iceberg : le transport maritime est victime de surcapacités dues à l’essoufflement durable de l’économie mondiale, préviennent les analystes.
La croissance refuse de décoller et la demande est toujours morose, si bien que les armateurs ont plus de bateaux qu’ils ne peuvent en remplir, avec un quart de l’espace de chargement qui reste vide.
Une situation qui a débouché sur une concurrence exacerbée et l’effondrement des prix du fret maritime, mettant en difficulté certains géants du secteur.
Hanjin a été contraint la semaine passée à demander son placement en redressement judiciaire, après le refus de ses créditeurs de l’aider à faire face à une dette colossale estimée à 6 000 milliards de wons (4,79 milliards d’euros).
Depuis, plus de la moitié de sa flotte se trouve coincée au large ou bloquée à quai dans des pays aussi divers que les États-Unis, la Chine ou l’Espagne, diverses autorités portuaires craignant les impayés.
Si les analystes jugent qu’Hanjin a eu une gestion problématique de sa trésorerie, ils soulignent que tous les armateurs sont vulnérables aux mêmes écueils : la surcapacité et la faiblesse des volumes d’échange.
Près de 80 % des biens et matières premières échangés dans le monde sont transportés par la mer.”