Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Vous m’avez manqué, et même si la coupure du mois d’août est salutaire, je suis très heureux de vous retrouver pour cette rentrée qui s’annonce chargée et va nous donner de bien nombreux sujets de débats passionnés et passionnants.
Dans la touffeur estivale, et je vous réserve quelques surprises, il est une information fondamentale à analyser, et c’est évidemment celle qui a trait à l’Italie.
L’Italie donc, pays surendetté et dépendant de l’Europe, du soutien de la BCE, de la Commission européenne. L’Italie, un pays soumis par sa faiblesse budgétaire aux européistes mondialistes qui dirigent l’Europe.
De l’autre, un gouvernement italien qui souhaite mener une politique nettement plus souverainiste, aussi bien sur le plan de la crise migratoire que désormais sur les sujets économiques. Dans un premier temps il était évident que les problématiques sécuritaires et immigrationnistes tiendraient le haut du pavé, notamment parce que contrairement à ce que l’on veut bien faire croire, maîtriser les flux migratoires est nettement plus facile que de mettre en œuvre une politique économique cohérente dans un monde ouvert..
Pourtant, le gouvernement italien va devoir faire son nouveau budget et sera bien contraint et forcé d’aborder les sujets économiques, et de les affronter.
L’Italie menacée. Soyez obéissants ou vous serez ruinés !
Acte 1 de cette guerre à mort entre les souverainistes (appelé nationalistes ou aussi fascistes pour les besoins de la propagande étatique) et les europathes mondialistes, les menaces à peine voilées des instances européennes à l’Italie qui se matérialisent rapidement au cœur de l’été par une montée du « spread » sur la dette italienne. Pas de panique. Le spread, c’est le mot savant et incompréhensible pour parler d’un truc simple qui se nomme “écart de taux” en français compréhensible par les sans-dents que nous sommes.
Le « spread » ou l’écart de taux, c’est la différence par exemple entre le taux auquel emprunte la France et celui auquel emprunte l’Italie. Si la France emprunte à 2 % et l’Italie à 4, on dira que le spread est de 200 points de base… Oui, on ne va pas dire qu’il est de 2 points, vous pourriez comprendre. Pour être sûr que vous ne suiviez pas, et vous faire croire que vous êtes des imbéciles avec un QI d’huître, on parle donc de point de base… Pourquoi faire simple quand on peut faire trèèèès compliqué !
Bref, les institutions européennes, les gouvernements européistes font passer le message que si l’Italie n’est pas gentille, ils la laisseront tomber… Du coup, comme il faut bien que nos amis transalpins puissent financer leur dette sans risquer la faillite, ce serait mieux que les taux restent très bas… Sinon, gros problèmes en vue.
Acte 2… Trump lance sa cavalerie avant qu’il ne soit trop tard !
Ainsi, Les Échos titrent en plein cœur du mois d’août que… « Trump propose de voler secours de la dette italienne » !
Selon le quotidien économique, « le président américain aurait offert au Premier ministre italien d’acheter des obligations d’État transalpines pour aider le pays à se refinancer.
Et si les États-Unis finançaient l’Italie en rachetant sa dette ? Ce serait la proposition délirante faite par Donald Trump à Giuseppe Conte selon les confidences du Premier ministre italien à quelques officiels transalpins.
Le Corriere della Serra, qui rapporte l’information, explique que cette offre a été faite par le président américain, il y a trois semaines, lors d’une visite du chef du gouvernement transalpin à Washington. Les achats américains débuteraient l’année prochaine, selon le journal. Ils prendraient en quelque sorte le relais de la BCE qui cessera son programme d’achat de dette fin décembre »…
En proposant cela, évidemment Trump coupe l’herbe sous le pied des européistes de Bruxelles et supprime tout moyen de pression et de rétorsion économiques à l’égard de l’Italie.
L’Italie de Salvini serait ainsi libérée du chantage par l’Amérique de Trump.
Et Les Échos de rassurer nos europathes à bon compte.
« L’hypothèse a fait bien rire Jan Von Gerich, stratégiste en chef chez Nordea Bank, interrogé par Bloomberg. Il ne voit en effet pas comment les États-Unis pourraient intervenir, puisqu’ils n’ont pas de portefeuilles leur permettant d’acheter la dette italienne. Tout au plus, Donald Trump pourrait inciter les investisseurs américains à acheter des obligations transalpines. Mais il est difficile d’envisager que les volumes soient suffisants pour vraiment influer sur les taux italiens. Et inverser la tendance actuelle : les fuites de capitaux atteignent des niveaux records, comme le montrent les chiffres de la Banque d’Italie et de la BCE en juin »…
Sauf que ce qui me fait bien rire, c’est la bonne rigolade de Jan Von Gerich ! Cet analyste oublie juste un détail. Pour que les choses soient possibles, il suffit généralement de changer simplement la règle du jeu.
Rien techniquement n’empêche Trump de faire racheter la dette italienne par le trésor US, ou via la FED dont tout le monde connaît le degré d’indépendance.
Trump affirme, par ses actions et ses choix politiques, la primauté des décisions politiques sur l’économie. Les décisions politiques s’imposeront toujours aux acteurs économiques.
Trump a déjà annoncé, et de la façon la plus claire, qu’il voulait renverser Macron et Merkel, leur savonner la planche et faire monter les souverainistes européens. Quand Trump dit quelque chose, il ne faut pas l’ignorer, mais plutôt le prendre sérieusement en considération.
Trump fait « bien rire » depuis son élection « impossible ». Il n’en reste pas moins que depuis son accession à la Maison Blanche, il change considérablement la politique mondiale. On parle même aujourd’hui du retrait des États-Unis de l’OMC ! La démondialisation est menée par les États-Unis.
C’est une véritable guerre, et le champ de bataille italien est celui des prochains mois.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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