L’invention sémantique est géniale, mais elle est très inquiétante sur ce qu’elle révèle de l’état d’esprit de nos dirigeants qui sont bien préoccupés par nos « comportements ».

Un État qui s’occupe du comportement de ses citoyens est en pleine dérive intellectuelle.

Quand la fiscalité devient comportementale, nous sortons du champ du factuel pour rentrer dans l’émotionnel pur, et il n’est aucune décision émotionnelle ou passionnelle qui soit bonne.

« Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a estimé mardi à propos de la hausse du prix du diesel que « quand on a aimé Nicolas Hulot, on assume d’avoir une fiscalité » destinée à faire évoluer les comportements des Français sur ce terrain.

Le prix du litre de gasoil « a augmenté de 25 % en deux ans » et 1,53 euro le litre de ce carburant, « je sais que c’est beaucoup », a-t-il reconnu sur France 2.

Mais « ceux qui s’alarment de ça sont les mêmes qui, la larme à l’œil, nous disaient +Nicolas Hulot s’en va c’est terrible+ », a-t-il pointé du doigt.

« Les Français sont aussi responsables : quand on a aimé Nicolas Hulot, on assume d’avoir une fiscalité comportementale », a-t-il estimé. « On ne peut pas avoir dans notre pays un combat sincère pour l’écologie, contre le réchauffement climatique, et dire +on ne change rien à nos comportements+. »

Nicola Hulot n’a aucun intérêt !

Ce genre d’analyse montre également un entre-soi impressionnant. Savoir si le départ de Hulot est un problème ou quelle est sa portée est un sujet de conversation de dîners en ville du microcosme parisien.

La vérité, c’est que les Français s’en fichent comme d’une guigne d’Hulot, comme des autres.

La vérité, c’est que l’on peut parler d’une fiscalité écologique globale, mais certainement pas d’une fiscalité « comportementale » qui n’a pour objectif que de désigner le pauvre bougre propriétaire d’horrible diesel qu’on lui a demandé d’acheter à la vindicte populaire pour mieux le taxer.

La fiscalité comportementale, c’est de la propagande fiscale insupportable.

Tout augmente et ces augmentations sont autant de ponctions sur le pouvoir d’achat des ménages.

La vérité c’est qu’en payant son fioul domestique 30 % de plus ou son carburant plus cher, c’est autant de moins pour les besoins quotidiens.

Les Français ne vivent pas une famine, mais l’alourdissement fiscal commence à se voir.

Charles SANNAT

Source AFP via Romandie.com ici

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