Nous verrons bien comment le gouvernement italien va réussir à s’installer et quelle sera la marge de manœuvre qu’il aura le courage et la possibilité de se créer, car les institutions européennes ont les “moyens” généralement d’inciter “aimablement” les gouvernements à plier devant ses injonctions. Il faut donc une bonne dose de courage pour résister aux pressions bruxelloises. Viktor Orban, en Hongrie, est un exemple à ce titre de résistance à l’Europe, une résistance qui a un prix pour lui, pour son pays, et pour son peuple.

En attendant, le nouveau chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a défendu “avec ardeur devant le parlement la politique “populiste” qu’il entend désormais mener : lutte contre le “business” de l’immigration, relance de la croissance et ouverture avec la Russie”.

“Si populisme signifie être capable d’écouter les besoins des personnes, alors nous le revendiquons.”

“Je suis un citoyen qui s’est déclaré disponible à assumer cette responsabilité de président du Conseil et à être garant du contrat du changement.”

“Je suis conscient de la responsabilité que j’ai assumée, et bien conscient des prérogatives que la Constitution attribue au président du Conseil.”

M. Conte a également confirmé les objectifs du “contrat” de son gouvernement : “réduction de la fiscalité, lutte contre l’immigration clandestine, revenu de citoyenneté (revenu d’insertion pour les plus pauvres) et renégociation de certaines règles européennes, à commencer par celles concernant le droit d’asile prévues dans l’accord de Dublin, qui fait peser l’essentiel de la charge de l’accueil des migrants aux pays en première ligne, comme l’Italie.”

“Nous mettrons fin au business de l’immigration, qui a augmenté de manière démesurée à l’ombre d’une fausse solidarité.”

Sur les sujets plus économiques, il a affirmé que “la dette colossale de l’Italie devait être réduite, mais par des politiques favorisant la croissance et l’emploi, et non par des mesures d’austérité.”

“L’Europe est notre maison”, a-t-il aussi déclaré, revendiquant également l’appartenance de l’Italie à l’Alliance atlantique. Sur le plan diplomatique, M. Conte a également confirmé l'”ouverture” vers la Russie, que les deux forces politiques de la majorité ont toujours défendue.

“Nous serons les promoteurs d’une révision du système de sanctions.”

Voilà pour l’essentiel, le gouvernement Conte va sans doute, comme je vous le disais, commencer par traiter de manière forte le sujet des migrants avant de pouvoir s’attaquer à l’euro. Le gouvernement italien va vraisemblablement faire sa politique de relance sur des niveaux de dettes déjà très élevés. Les Allemands finiront par en avoir marre et les choses se régleront d’elles-mêmes ou… presque !

Charles SANNAT

Source AFP via Romandie.com

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