Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Il est ce que j’appelle des arguments « téléphonés », « bas de gamme », ou plus élégamment dit un peu « euthanasiants », des arguments qui permettent immédiatement de faire cesser un débat en « clouant » le bec de votre détracteur et en le faisant passer pour un sombre imbécile ou un sombre fasciste.
Justement à propos de « sombre », il vous suffit de dire « cher Monsieur, ce que vous me dites me rappelle les heures les plus sombres de notre histoire », et le pauvre gus en face se décompose, le journaliste qui anime les débats sort les crocs acérés de la bien-pensance en vigueur, et hop ! d’un coup de guillotine politiquement correcte, le destin médiatique de l’individu concerné est scellé à tout jamais.
Je suis sûr que vous connaissez cet exemple et que je ne vous apprends rien.
Il y en a pourtant un autre très insidieux, très perfide même, parce que paré des atours de la bonne conscience et du bon sens.
« Faut pas généraliser » !
Cette expression est terriblement efficace. « Il ne faut pas généraliser. »
Les chômeurs ne travaillent pas (ce qui est le propre d’un chômeur je vous le rappelle). « Faut pas généraliser » vous dira la bonne âme socialiste.
Les patrons sont tous des salops qui aiment le pognon et exploitent les masses laborieuses. « Faut pas généraliser » vous dira la bonne âme du patronat.
Le lobbying c’est à la limite de la corruption généralisée. « Faut pas généraliser » vous dira la bonne âme de la chambre syndicale des lobbyistes européens de Bruxelles.
Les banquiers sont tous des méchants… Là, il n’y aura personne pour dire qu’il ne « faut pas généraliser ». Les banquiers, on peut généraliser. Ce sont des salops et des connards. Tous… Ça on peut généraliser.
Mais on ne peut pas généraliser sur tout le reste ou presque, sur les chômeurs, les RSA-istes, les fonctionnaires, les joueurs de foot, les salariés de la SNCF, surtout les cheminots, faut surtout pas généraliser sur la SNCF… Ni sur qui que ce soit.
Pourtant, tout est « généralisation » !
N’imaginez pas que cet article soit une ode à la généralisation de tout et n’importe quoi mais la mise en perspective de cet argument dit « massue » dans les débats et de son intérêt qu’il convient tout de même de relativiser de façon très importante quant à sa véracité.
La loi dite « de Pareto » donne le cadre conceptuel à la généralisation et c’est d’ailleurs exactement sur cette loi que reposent presque tous les autres lois, règles ou règlements.
Que dit la loi dite « de Pareto » ?
« Le principe de Pareto, aussi appelé loi de Pareto, principe des 80-20 ou encore loi des 80-20, est un phénomène empirique constaté dans certains domaines : environ 80 % des effets sont le produit de 20 % des causes. Il a été appliqué à des domaines comme le contrôle qualité. On considère souvent que les phénomènes pour lesquels ce principe est vérifié suivent une forme particulière de distribution de Pareto. »
En gros, c’est à partir de ce principe, ou de cette loi, que par extension on « généralise », d’ailleurs on généralisait bien avant la conceptualisation de ce principe.
Tous les conducteurs ne sont pas des chauffards mais même ceux qui n’en sont pas perdent leurs points de permis, et je peux vous dire que je suis nettement moins dangereux à 120 km/h en ville que beaucoup grâce à mes réflexes hors du commun qui me permettent de voir à travers les murs et les obstacles (c’est de l’humour) mais pourtant je dois quand même rouler à 90 et bientôt à 80 km/heure car cette nouvelle limitation va être « généralisée ».
Quand vous arrivez à l’Hôpital, parce que malade, il y a un protocole de soin. D’abord une prise de sang, qui permet d’éliminer 80 % des causes, puis une imagerie médicale, qui permettra d’éliminer 80 % des causes restantes, puis une imagerie encore plus coûteuse si c’est nécessaire. Il n’y a pas plus « généralisé » que la médecine, et d’ailleurs la médecine de première intention est effectuée par un… « généraliste », qui applique (et donne) les mêmes remèdes dans 80 % des cas… parce que finalement nous sommes « presque » tous pareils !
Quand vous arrivez à l’école, le programme est le même pour tous. Il n’y a rien d’individualisé. Pierre, Paul, Jacques, Mohammed, Youssouf ou Traoré, reçoivent les mêmes choses parce que réputés avoir les mêmes besoins, ce que tout le monde sait faux et le patronyme ou l’origine n’est évidemment pas le seul facteur de différenciation des besoins. Dans nos coins ruraux, les besoins sont également très différents de ce que l’on peut trouver en ville.
Enfin, les lois, règles et règlements sont uniquement liés aux principes de « généralisation » et « d’extrapolation ». On généralise pour faire les lois et les politiques qui s’appliquent aux plus grands nombres. C’est une évidence.
La généralisation et l’extrapolation sont à la base de toute direction de groupes humains, qu’il s’agisse d’un village, d’une tribu, d’une nation ou d’un empire sans oublier… une entreprise !
La règle de 33 % d’endettement est une généralisation, pourtant beaucoup peuvent s’endetter à 50 % et payer quand même leurs traites !
Alors il ne faut pas généraliser, mais généraliser n’est pas le diable, et le principe de généralisation est à la base de la décision publique, enfin, il n’y a pas plus « généralisateur » et « généralisant » que les gentils socialistes et autres aimables communistes qui savent toujours bien mieux que les autres ce qui est bien pour eux….
Pourtant, il y a bien des dangers à la « généralisation »
On voit donc bien que le danger de la généralisation n’est pas tant en soit que quand justement la « généralisation » devient une idéologie et un principe que l’on retrouve dans toutes les dictatures.
La généralisation est la base idéologique et la justification de tous les génocides.
Incontestablement, en cela la généralisation est un immense et terrible danger.
Mais il ne faut pas se tromper d’ennemi et laisser croire que généraliser la fainéantise des vitriers des dépôts de réparation SNCF – que je maintiens bien haut et fort – c’est mal.
Enoncer une réalité et se la faire taire sur le principe du « il ne faut pas généraliser » est un argument utilisé à partir d’une évidence « travestie par des gueux pour exciter des sots ».
La vie humaine ne peut se régir qu’à base de généralisation pour le plus grand nombre, sans non plus ignorer la minorité… Sinon, effectivement, la « généralisation » devient dictatoriale.
La justesse des choses est toujours difficile à atteindre et demande un immense effort de réflexion et de travail. C’est un cheminement jamais achevé. Mais il doit être entrepris.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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La vie humaine ne peut se régir qu’à base de généralisation pour le plus grand nombre, sans non plus ignorer la minorité… Sinon, effectivement, la “généralisation” devient dictatoriale.
Si c’est pour le plus grand nombre , c’est donc tout le monde sans exception et donc il ne peu pas y avoir de minorité .
C’est par cette loi que l’on juge une civilisation : que tes actions se fassent pour le plus grand nombre .
Pas sûr qu’un chef d’entreprise qui pense faire un maximum d’argent puissent dans ses actions durent que tout le monde aura un maximum d’argent parce que un seul peut faire le maximum , un certain nombre peuvent faire un optimum mais ça ne sera jamais le plus grand nombre .
On voit que l’idée passée à ce filtre , le capitalisme est une erreur de société
De toute façon ,dans la vie c’est chacun pour sa peau ,car nous sommes tous des pourris sous nos jolis masques civilisés .
Il ne faut pas généraliser toutefois,car les imbéciles endoctrinés et les gogols ,sont tous de gentils éléments en qui nous devons placer notre con-fiance .
Mais pour ne pas généraliser, je dirais qu’il est possible que les » gouvernants hybrides » n’ont plus de légitimité ,mais que la piétaille généraliste qui leur donne autorité , n’ a pas réalisé ou le fait ‘elle croire qu’il n’y a pas de guerre civile entre les envahisseurs qui font des fortunes avec les commerces criminels et les esclaves spoliés par la loi du 3 janvier 1973 ?
Tout va très bien pour le moment .
Cher Charles,
Je préférerais vous voir utiliser le mot salaud plutôt que salop…ou alors le mot salopard. Salop est peut-être une variante de salaud mais je ne le retrouve pas dans mes dictionnaires. C’est un souhait, pas une exigence.
Bonne journée.
« “Il y a deux manières de passionner la foule au théâtre : par le grand et par le vrai. Le grand prend les masses, le vrai saisit l’individu.” C’est de l’ami Totor, qui n’était pas n’importe qui !
Il me semble que cette citation peut s’appliquer aussi à bon nombre de situations rendues « générales ».
Cela donnerait quelque chose comme : “Il y a deux manières d’impressionner* la foule dans la vie : par le grand et par le vrai. Le grand prend les masses, le vrai saisit l’individu.”
La loi de Pareto s’applique-t-elle aussi ? C’est à dire, 80% impressionnés par « le grand » et 20% par « le vrai » ?
Ou, en allant plus loin : 80% absorbent les grandes phrases (plus ou moins vraies…) et seuls 20% ne se laissent pas prendre par icelles et ont besoin de la vérité ?
Bonne journée
* on peut remplacer par « contrôlés » ou « dirigés »…
Et comme le faisait dire Audiard à Jean Gabin dans « le président » en réponse à une remarque du type « généralisation », il existe bien des poissons volants mais ce n’est pas la majorité du genre
« faut pas généraliser »…c’était prévu ! au dernier 14 juillet déjà Macron n’avait plus voulu « généraliser le Général. De Villiers »
alors….?
Mais par contre ce qui sera généralisé officiellement , si , si, c’est la France en Marche : la preuve ?
Vous verrez vous-mêmes quand la SNCF fera sa grève
Et là , j’ai une pensée émue pour les retraités qui on déjà l’estomac dans les talons…
D’où l’expression : ton père n’était pas vitrier.
Comment ça j’ai rien compris ?
Une belle phrase à méditer:
« c’est parcequ’il y a des gens comme vous
qu’il y a des gens comme moi… »
Marche pour toute valeur !
Cet article est peut être inspiré par un précédent qui traitait de la SNCF. Il est toujours douloureux d’être remis en place par des gens plus compétents que soi. Nous plaçons tous notre égo à un certain niveau plus ou moins adéquat, et je m’inclus dans la critique. Mais ce qui compte c’est avant tout de traiter des sujets que l’on MAÎTRISE…. En finance vous êtes formidable Charles ! 😉
bon,je retiens,s’il faut prendre une décision utile à l’intérêt général,faut généraliser..
Bonjour Charles,
Vous écrivez ceci :
« Mais il ne faut pas se tromper d’ennemi et laisser croire que généraliser la fainéantise des vitriers des dépôts de réparation SNCF – que je maintiens bien haut et fort – c’est mal. »
D’où sortez-vous cette « info » ?
Pouvez-vous nous donner vos sources vous permettant d’affirmer cela ?
Merci d’avance.
Pour ce qui concerne les humains,sommes d’individus,la loi de Pareto me parait pernicieuse.
En effet ,le principe ne reconnais pas l’individu mais un aspect infime de leur personnalité.
L’individu,indivis est un et ne peut être divisé.
La volonté de faire rentrer l’individu dans des règles généralisant-es ne peut être qu’un aspect de la déshumanisation.
La gestion humaine est l’expression d’obligation imposées et ce ‘autant plus que leur nombre est élevé.
Certes tout individus peut refuser ,en principe,mais les contraintes par ailleurs s’additionnent afin que le refus reste un principe.
J’en viens au sujet.
Donner un exemple ne dit rien de la réalité de l’ensemble.
Il se veut d’être un argument fallacieux pour faire démonstration.
Dans le cas présent des vitriers,exécutants d’un travail spécifique avec une hiérarchie très diverses compte tenu des multiples aspects influents les uns sur les autres d’une telle entreprise d’une part,le reprise à votre compte personnel de cette situation ne prend pas en compte le regard personnel de l’observateur primaire,la manière dont vous avez interprété ses dires ou écrits d’autre part,permettent de penser à des dérives,même s’il n’y en peut être pas ,à une dérive finale.La réalité perçue n’est pas la vérité.
Le fait que cette observation porte sur des agents d’exécution dit long sur les préjugés
La perception de ses dires ou écrits est la situation de l’interprète.( tradutore,tradisore )
Pour l’information la meilleure il est indispensable que le premier observateur soit cité et connu,que ces dires soient vérifiés.
Pour exemple,toute l’information sur la guerre de Syrie a été délivrée à tous les médias français mainsteam par un « journaliste »situé à Londres .
Cette situation montre le décalage entre ce qui est délivré par un « observateur »sans crédibilité et l’information finale qui se targue de la vérité donnée par plus de 80%.
Il y a dans cette situation une autre démarche que la recherche de la vérité.
Tout marche selon la loi des 20/80. Mais dire que 80% des employés de la SNCF sont des Branleurs, c’est vrai, mais ceci peu être étendu à toute la fonction publique, et tout les passages obligés. Le premier exemple en est l’assemblée législative, et la on est même au delà des statistiques, puisque la loi passe de 90/10. Une loi immuable et toujours vérifiable est » la raison du plus con est toujours socialiste » par contre là c’est vrai à 100% et quand cela peu paraître bon c’est qu’il n’y ont rien vu et qu’ils se sont trompés. Quand aux électeurs là aussi la connerie est aussi de mise avec la loi de PARETO. En CON- clusion mort aux CONS.