Voilà le titre assez surréaliste de cet article du Magazine Challenge qui indique implicitement qu’il faudrait tout de même arrêter de plaindre ces forcément horribles et méchants grecs!
D’ailleurs l’article ou devrais-je dire ce pamphlet démarre ainsi: “Record de touristes, regain de croissance… Et si la Grèce avait tout pour devenir la Floride de l’Europe? Reportage dans un pays toujours plongé dans un chaos politique”.
Le gros sous-entendu ici, étant que le chaos ne serait “que” politique, en aucun cas économique. Sympa.
Pourtant celui qui aura le courage d’aller un peu plus loin que le titre et de lire l’article (ce que finalement assez peu de gens feront d’où l’importance des “titres”) pourra découvrir que:
“depuis le début de la crise, le pays n’en finit pas de s’enfoncer. Mis au régime sec par les programmes des créanciers, il a perdu un quart de son PIB et s’est vidé de ses élites. La presse parle de 180.000 à 260.000 départs, dont celui de 5.500 médecins. “En un an, deux de mes assistants doctorants ont pris le chemin de l’Angleterre”, atteste Theodore Pelagidis. Cet économiste à l’université du Pirée et à la Brookings Institution à Washington fustige “une austérité mal calibrée et des réformes structurelles insuffisantes”.
Président de la Fondation hellénique pour l’Europe et la politique étrangère (Eliamep), Lukas Tsoukalis abonde : “Entre les baisses des revenus et les hausses d’impôts, le citoyen moyen a perdu 40% de son pouvoir d’achat.” Beaucoup de fonctionnaires, d’artisans, de jeunes, de personnes âgées ont basculé dans la pauvreté. Le 1er septembre, la pension de Stathis Tsangaris, commerçant à la retraite de 73 ans, a été amputée pour la cinquième fois”.
ou encore…
“Ceux restés au pays ont dû s’adapter. Comme le sculpteur sur marbre et patron de PME George Paronis, qui, faute de commandes de l’Etat, est devenu, à 47 ans, chauffeur de taxi. Ou ces jeunes diplômés en archéologie qui ont trouvé pour seul emploi un poste de vigile au musée d’Art cycladique d’Athènes”.
Puis la longue litanie des conséquences de ce désastre économique se poursuit… alors effectivement on se demande quand on lit le titre de cet article si effectivement on doit continuer à plaindre les grecs, parce que tout de même, la mer est tout de même encore à 25° en Grèce… alors quand l’eau de la mer est chaude à ce point, il faut se réjouir. Et ne rigolez pas, c’est la conclusion on ne peut plus sérieuse de cet article.
Charles SANNAT
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