Quand on veut investir dans l’or pour protéger son patrimoine, on se pose souvent la question du mode d’investissement qu’il convient de privilégier. Faut-il acheter de l’or papier, de l’or physique ou encore des actions de mines d’or appelées « minières » ?
Quel est votre objectif ?
Nous n’allons pas être « sympas » en répondant d’abord à la question par une autre… question !
Ce qui est important, c’est de bien définir votre objectif. Cela peut paraître évident, mais bien souvent les raisonnements des épargnants sont perturbés par des informations contradictoires et des ambitions parfois opposées.
Gagner de l’argent et protéger son patrimoine sont deux objectifs radicalement différents. Rechercher la simplicité et la sécurité est parfois inconciliable.
Définissez donc avec précision votre véritable objectif et ne cherchez pas à obtenir le beurre et l’argent du beurre, comme en souhaitant un produit très simple et sans souci, dématérialisé, 100 % sécurisé que je peux avoir avec moi ou pas, et qui me permet d’avoir un effet de levier important… Impossible évidemment, et nous allons voir pourquoi.
L’or papier
Est appelé or papier ce qui correspond à des produits financiers dématérialisés qui reproduisent les cours de l’once d’or. Ces produits peuvent être garantis par des réserves réelles d’or physique ou ne correspondre qu’à des contrats futurs (d’autres produits financiers) ou être un mélange de ces deux solutions.
L’avantage de ces produits c’est que vous les achetez de votre salon en faisant deux clics sur un ordinateur comme pour acheter une action.
L’inconvénient c’est qu’en cas de crise systémique, personne ne vous livrera quoi que ce soit, vous n’avez qu’une ligne de codes informatiques sur un relevé en ligne… Enfin, en cas d’explosion du système financier, rien ne dit que les « produits financiers » qui constituent VOTRE « produit financier » fonctionneront comme ils le devraient car c’est de l’empilage !
Ce sont des outils valables donc, mais sur le court terme pour jouer un mouvement de rebond ou au contraire une baisse temporaire des cours par exemple.
Les minières !
Dans ce cas, vous achetez une action et une action est un titre de propriété, vous détenez un bout, une fraction de l’entreprise qui exploite telle ou telle mine. C’est un investissement valable.
Sans faire une leçon sur les minières, car ce n’est pas l’objet de cet article, disons qu’il y a deux grandes catégories : les minières dites juniors, qui font avant tout de la recherche de filons nouveaux et de gisements, et les minières en exploitation.
Pour les premières, les juniors, c’est du poker. Vous achetez une promesse de trouver ou pas de l’or à tel ou tel endroit. S’il y en a, ce sera des gains énormes, sinon vous perdrez tout. Logique, au départ vous financez la « prospection ».
Pour les autres, vous financez l’exploitation. Vous payez les actions nettement plus cher, mais vous avez plus de visibilité.
Dans le premier cas, votre action sera hypervolatile et dans le second cas, elle sera juste très volatile, car les cours dépendront des prix de l’or, des cours du pétrole, des facteurs de risques géopolitiques, locaux, etc., etc. Bref, vous pouvez gagner de l’argent, parfois même beaucoup. Mais… c’est risqué. Si c’est risqué, c’est de la spéculation, pas de la protection de patrimoine.
Reste l’or physique !
Quand on parle d’assurance ultime, on parle effectivement d’une détention physique de son or et des actifs réellement mobilisables par l’épargnant à n’importe quel moment.
L’or physique a ses propres contraintes.
Il faut aller l’acheter physiquement, en prendre possession, et le stocker physiquement, au même titre d’ailleurs que ses réserves de « billets » !!
La seule difficulté souvent opposée est celle de la sécurisation de son or.
Si les coffres des banques sont la solution la plus simple et la moins onéreuse tout en étant sécurisante, de nombreux particuliers installent des coffres au domicile ou cachent leur or dans leur maison.
L’or physique réellement détenu reste la seule manière de se prémunir de tous les aléas économiques et de tous les risques de… contrepartie, car tant que vous n’êtes pas en possession de votre or, eh bien vous ne l’avez pas. C’est le dépositaire qui en est le détenteur, pas vous ! Ce n’est pas une mince différence. Une différence trop souvent occultée.
Charles SANNAT