L’aide à mourir c’est beau comme un slogan publicitaire, mais la réalité c’est plutôt l’euthanasie ou le suicide assisté. Le véritable problème c’est que souvent, entre suicide assisté et suicide incité ou imposé il n’y a qu’un pas qui est forcément très rapidement franchi par des systèmes de soins exsangues et onéreux. Voilà pour la première réflexion.

Pour la seconde, je dis et redis toujours qu’avec un tel sujet, il faut se garder de grandes théories et rester humble face à la mort. Je ne suis pas Dieu. Il ne m’appartient pas de dire qui doit vivre et qui doit mourir, pas plus qu’il ne m’appartient de dire à mon voisin comme il doit souffrir. Je comprends et donc j’accepte sur ce sujet toutes les opinions, mais cela ne nous interdit pas de penser et de réfléchir.

Le problème au-delà de la souffrance de tel ou tel bien réelle ce sont les abîmes que nous ouvrons. D’ailleurs cette souffrance était traitée jusqu’à présent par la sédation profonde. L’approche est très différente. On accompagne jusqu’à ce que la mort vienne. Nous ne la provoquons pas. Nous ne sommes pas Dieu.

Si vous vous autorisez à tuer quelles que soient les bonnes raisons pour le faire, alors, inévitablement, un jour, vous tuerez aussi des gens qui ne veulent pas mourir et il y aura toujours une bonne raison pour le faire, à commencer par le fait que le gus concerné est vraiment très très méchant. Au départ ce sera un immonde tueur en série que tout accable… allez suicide assisté.

Vous ouvrez, nous ouvrons des portes.

Et un jour comme au Canada, on se retrouve avec l’histoire de Roger Foley dans le Daily Mail (source ici)

« Un Canadien handicapé a raconté au Daily Mail l’enfer qu’il a vécu pendant neuf ans dans un hôpital où, selon lui, les soignants l’ont harcelé pour qu’il mette fin à ses jours par injection létale.

Roger Foley est coincé dans une pièce du London Health Sciences Centre (LHSC) à London, en Ontario, où le personnel fait à plusieurs reprises allusion à l’euthanasie, dit-il.

Il souffre d’ataxie spinocérébelleuse, une maladie cérébrale incurable qui le rend difficile à déplacer. Il doit être soulevé pour manger, boire et prendre ses médicaments.

Le mois dernier, l’hôpital a remplacé les lumières ambrées de sa chambre par des ampoules plus vives qui laissent Foley, qui est sensible à la lumière, dans la douleur et incapable d’être soulevé pour prendre ses repas, dit-il.

L’homme de 49 ans a mangé sa dernière bouchée de nourriture le 6 mai et est depuis nourri par perfusion.

Maintenant, ses veines tendues s’affaissent et il risque une crise cardiaque ou une autre crise de santé, ajoute-t-il.

Pire encore, dit Foley, les soignants évoquent régulièrement l’euthanasie comme une solution de rechange, dans le cadre du vaste programme canadien d’aide médicale à mourir (AMM) .

Foley dit qu’il veut fêter son 50e anniversaire en septembre en vivant de nouveau chez lui, en composant de la musique, en utilisant sa salle de sport à domicile et en voyant sa famille.

« Je ne sais pas si je serai en vie à la fin du mois », a-t-il déclaré au Daily Mail.

L’hôpital a récemment retiré sa douce lumière ambrée, ce qui signifie que Foley, qui est sensible à la lumière, doit se couvrir les yeux lorsque le personnel entre dans sa chambre.

« Je me bats jusqu’à mon dernier souffle, mais je suis confronté à un régime cruel, désensibilisé et assoiffé de sang. »

L’hôpital et Santé Ontario n’ont pas répondu à nos demandes de commentaires. Ces deux organismes sont limités dans leurs déclarations sans enfreindre les règles de confidentialité des patients.

Foley était autrefois un directeur dynamique du commerce électronique à la Banque Royale du Canada, mais sa carrière a été bouleversée par une maladie cérébrale qui l’a obligé à recevoir des soins 24 heures sur 24.

Ses aides à domicile financées par l’État ont été négligentes, le traînant sur le sol et le cognant contre les murs, dit-il.

Il s’est retrouvé à l’hôpital suite à une intoxication alimentaire en février 2016 et il y est resté depuis.

Foley dit qu’il ne rentrera chez lui que lorsqu’il pourra choisir ses propres soignants, dans ce qu’on appelle des soins « autogérés » — une rareté dans le système de santé financé par les impôts de la province.

Santé Ontario a refusé, dit-il, ce qui a conduit Foley à poursuivre l’hôpital, les chefs de la santé et d’autres personnes, et à faire face à ce qu’il qualifie de soins de plus en plus austères au LHSC. La plainte a été rejetée en janvier 2024, selon les médias locaux.

Le mois dernier, les responsables de l’hôpital ont supprimé l’éclairage ambré doux dont Foley avait besoin au profit des lumières bleues ordinaires qui blessent ses yeux ravagés par la maladie, dit-il.

En conséquence, il ne peut pas être soulevé pour manger et est depuis alimenté par perfusion, dit-il.

Cela augmente les risques de crises cardiaques, d’infections et de caillots sanguins, dit-il.

« Ils savent que mon corps ne peut pas survivre longtemps sans accès à la nourriture, aux médicaments et à l’eau, et ils savent que mes yeux ne supportent pas la lumière », a-t-il déclaré.

« Ils seraient plus qu’heureux si je mourais d’une crise cardiaque. »

Les soignants demandent régulièrement si Foley est « suicidaire », dit-il, en prélude à une discussion sur l’AMM.

« Ils jettent juste cet appât », dit-il.

Foley a fourni des documents et des enregistrements audio qui étayent ses revendications en matière de soins autodirigés, y compris des courriels de professionnels de la santé qui affirment qu’il devrait y avoir accès.

La poursuite de 20 millions de dollars intentée par Foley contre LHSC et d’autres défendeurs a été rejetée en janvier dernier par la Cour supérieure de l’Ontario, selon les médias locaux.

Il a lancé l’affaire en 2018, affirmant que le personnel de l’hôpital avait fait pression sur lui pour qu’il recoure à l’AMM et avait injustement refusé de lui fournir un financement pour le niveau de soins dont il avait besoin.

L’affaire Foley est le dernier cas tragique à mettre en lumière le programme d’euthanasie de masse du Canada , qui représente désormais un décès sur 20 au pays.

Quelque 15 300 personnes ont opté pour l’AMM en 2023, ce qui représente 4,7 % de tous les décès dans le pays.

Les critiques affirment que la réglementation du pays manque de garanties nécessaires, dévalorise la vie des personnes handicapées et incite les soignants à suggérer l’euthanasie à ceux qui, autrement, n’y penseraient peut-être pas.

Les Canadiens appuient largement l’AMM et c’est désormais la cause de décès la plus courante après le cancer, les maladies cardiaques et les blessures accidentelles, selon les données officielles. »

Nous ne sommes pas Dieu.

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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