Je pense, au risque de me tromper, qu’il y a peu de risque de faillite bancaire à court terme ce que j’avais expliqué dans cette vidéo il y a quelques semaines, mais que le risque, le vrai, l’heure de vérité, ce sera quand il faudra aborder la question double…

Qui paye la crise ?

Comment on paye la crise ?

Les Allemands viennent d’apporter une première réponse, et elle n’est pas très bonne. Ils viennent de dire, pour le moment, ce n’est pas nous qui allons payer « vos » âneries économiques, vos déficits, vos dettes, et le traitement social que vous ferez de cette crise.

« La Bundesbank, la banque centrale nationale allemande, devra cesser dans trois mois au plus tard d’acheter des emprunts d’Etats de la zone euro pour le compte de la Banque centrale européenne (BCE) si cette dernière ne prouve pas que ces achats sont justifiés, a décidé mardi la Cour constitutionnelle allemande.

Ce jugement constitue un revers pour le programme d’achats de titres publics ((Public Sector Purchase Programme, PSPP), l’un des principaux outils du plan d’assouplissement quantitatif (QE) de la BCE qui a permis depuis 2015 de limiter les coûts de financement des Etats membres.

Mais les juges de la cour de Karlsruhe ont précisé que leur décision ne s’appliquait pas au plan d’achats de titres de 750 milliards d’euros lancé en mars dans le cadre des mesures d’urgence prises face à la crise liée à la pandémie de coronavirus.

Sur le marché obligataire européen, qui attendait fébrilement la décision, les rendements des emprunt d’Etat de référence étaient en légère hausse après cette annonce, à -0,536% pour le Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro« .

Est-ce la fin de l’euro ?

Pas encore même si la Bundesbank pourrait potentiellement cesser « de participer à la mise en oeuvre et à l’exécution des décisions de la BCE concernées, à moins que le Conseil des gouverneurs de la BCE n’adopte une nouvelle décision qui démontre (…) que le PSPP n’a pas un effet disproportionné sur la politique économique et budgétaire », ont décidé les magistrats.

La cour constitutionnelle allemande vient donc de siffler la fin de « l’open bar » et des dépenses sans compter de la part de ses partenaires européens, en disant « attention, on pourrait ne plus vouloir payer, et on se garde ce droit ».

J’y reviendrais plus longuement, car c’est évidemment une information très importante, mais j’ai besoin d’un peu plus de temps pour vous analyser le sujet et cerner les implications et les risques associés.

Charles SANNAT

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Source Boursorama.com ici

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