Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Au moment où j’écris ces lignes, nous en sommes au 4ème jour de négociations entre les 27 membres de l’Union Européenne au sujet du montant de l’éventuel plan de relance qui serait décidé au niveau des 27.
Ce plan nous avait été présenté avec tambours et trompettes par Merkron à savoir Merkel et Macron il y a quelques semaines. C’était une avancée extraordinaire… qui désormais bute sur la réalité des faits quand ce n’est plus simplement de la communication !
Alors que va-t-il se passer ?
Pas grand chose.
S’il y a un accord nous ne serons pas sauvés, pas plus que nous ne périrons dans d’horribles souffrances si rien ne se passe.
Le véritable enjeu, ici et maintenant avec ce plan de relance, ce n’est pas la relance.
Il n’y a rien à relancer, ou si peu.
Non ce qui se joue, c’est une partie importante du saut fédéral.
Ce qui se joue c’est un pas vers plus d’Europe, avec la possibilité de créer une dette mutualisée européenne, un budget européen autonome, c’est-à-dire ayant comme conséquence la possibilité de lever des impôts pour s’endetter, et injecter de la dépense.
Bref, il s’agit d’aller vers le stade ultime de la création européenne, et ce stade ultime est évidemment la mutualisation des dettes.
Les dettes des pays du sud deviendront celles des pays du nord…
Et évidemment là ça coince !
Les “radins” du nord…
Et c’est à ce niveau de la discussion que les “radins” du nord sont accusés d’être radins et bien peu partageux avec les fourmis du sud…
Comprenez, les fourmis ne veulent pas payer pour les cigales ce qui est le cas depuis la nuit des temps.
Alors va-t-on assister non pas au grand saut fédéral, car il n’y aura ni grand saut, ni grand soir, parce que cela serait tout simplement inacceptable pour les pays frugaux, plus que radins.
La construction européenne est donc un processus.
Et dans un processus, on ne “joue” pas sa vie ou son avenir à chaque étape.
Il n’y a donc à mon sens pas de risques terrifiant à voir ce sommet européen échouer ou accoucher d’une souris à savoir un accord sur le dénominateur commun le plus faible.
Après tout c’est toujours ainsi que l’Union Européenne a avancé.
Pour autant, nous touchons ici au cœur même du sujet.
L’euro n’est pas viable techniquement parce qu’il n’y a pas d’union de transfert et que l’euro n’est pas la monnaie d’une nation ayant un budget et une seule politique.
Si nous allons vers une union fédérale et donc vers une union de transfert, où les riches payent pour les pauvres, alors, pour la première fois, nous pourrons dire et écrire que l’euro a une chance de devenir techniquement viable, même si l’on souhaite combattre politiquement cette l’idéologie de cette Europe-là.
Nous verrons bien, et j’attends avec impatience les résultats définitifs de ce sommet qu’il faudra analyser dans les détails.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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