Comme je l’expliquais à mes abonnés à la lettre stratégies a qui j’avais déjà parlé de cette étude, je n’invente pas grand chose, ni en économie, ni dans d’autres domaines, mais j’utilise un savoir-faire ancestral qui s’appelle la lecture.
Depuis janvier, je lis presque toutes les études scientifiques au sujet du Covid.
Ce qu’il en ressort c’est notre méconnaissance de ce virus.
Ce n’est pas une critique. C’est un fait. Ce virus est nouveau et en réalité nous ne le connaissons pas.
Nous avons célébré son décryptage génomique, mais ce n’est là qu’une toute petite partie du sujet. Nous commençons à réaliser, par exemple, qu’aux Etats-Unis 80 % des patients intubés ne s’en sortent pas… Les chiffres pour la France n’ont pas été publiés mais ils doivent être du même ordre de grandeur. Sans doute pas bon pour notre moral…
Nous commençons juste à entrevoir certains effets de ce virus, et ceux qui expliquent doctement que les masques ne servent à rien se trompent lourdement, puisque ce virus est aéroporté, ce que l’on sait depuis des mois.
Ceux qui disent que les animaux ne sont pas porteurs se trompent lourdement car nous savons depuis des mois que les animaux aussi peuvent être soit contaminés soit porteurs et donc potentiellement aussi contaminant. Là aussi les études abondantes qui existent finiront par arriver jusqu’à vous… un jour. Et cela ne veut pas dire qu’il faut abattre tous les animaux ou les abandonner ! Mais plutôt que de dire que cela ne risque rien, il vaudrait mieux expliquer à chaque propriétaire de chien par exemple que les gestes barrière appliqués aux animaux domestiques, c’est qu’il ne faut pas laisser les autres les caresser et leur faire des mamours, et les tenir en laisse pendant cette période.
Enfin, ceux qui disent que les enfants ne risquent rien avec le Covid se trompent également. D’abord parce que des enfants peuvent en mourir même si cela est rare, mais que nous ne savons pas encore par exemple les effets à long terme sur les fonctions reproductives des enfants et l’on peut penser ici aux petits garçons, qui auront rencontré le virus. Cela ne veut pas dire que c’est le cas ou que cela le sera. Cela veut dire que nous ne savons pas. C’est une possibilité. Rien de plus. Mais nous voyons avec cette étude qu’il y a un vrai sujet chez les personnes en âge de procréer. On est en droit de se poser la question pour les enfants. On doit même se poser la question.
On en apprend tous les jours et il faut aborder cette épidémie avec beaucoup d’humilité mais surtout avec le principe de précaution, en envisageant à chaque fois le pire, tout en espérant évidemment le meilleur.
Pour tout le reste, dire simplement la vérité aux gens sera suffisant.
“Depuis que l’infection par le CoV-2 du SRAS a été identifiée pour la première fois en décembre 2019, elle s’est propagée rapidement et une pandémie mondiale de COVID-19 s’est produite. On a constaté que l’ECA2, le récepteur pour l’entrée dans les cellules cibles par le CoV-2 du SRAS, s’exprimait abondamment dans les testicules, y compris les spermatogonies, les cellules de Leydig et de Sertoli.
Cependant, il n’existe pas encore de preuves cliniques que l’infection par le CoV-2 du SRAS puisse affecter la fonction gonadique masculine.
Dans cette étude, nous avons comparé les hormones liées au sexe entre 81 hommes en âge de procréer infectés par le CoV-2 du SRAS et 100 hommes en bonne santé correspondant à leur âge, et nous avons constaté que le taux sérique d’hormone lutéinisante (LH) était significativement augmenté, mais que le rapport de la testostérone (T) à la LH et le rapport de l’hormone folliculo-stimulante (FSH) à la LH étaient considérablement réduits chez les hommes atteints de COVID-19.
En outre, l’analyse de régression multivariable a indiqué que le niveau de protéine c-réactive (CRP) était significativement associé au rapport T:LH sérique chez les patients COVID-19. Cette étude fournit les premières preuves directes de l’influence de l’état médical de COVID-19 sur les hormones sexuelles masculines, ce qui attire l’attention sur l’évaluation de la fonction gonadique chez les patients guéris d’une infection par le SRAS-CoV-2, en particulier chez les hommes en âge de procréer”.
Charles SANNAT
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Source Site de publication d’études scientifiques ici Medrxiv.org