Dans notre pays quand on ne sait pas quoi faire avec un problème on aime créer des commissions.
Parfois on fait un chèque, chèque restau, chèque énergie, chèque vacances.
Ou alors, quand la situation est très grave, on n’appelle plus le capitaine Flamme depuis la fin des 80. Non, on crée une “maison”.
Une maison médicale quand il n’y a plus de médecin.
Une maison familiale quand il n’y a plus de famille.
Une maison des parents… quand les parents sont défaillants.
Une maison des services publics dans les campagnes ou les citées quand on les a tous fermés.
Aujourd’hui à Paris on ouvre une maison d’un nouveau type et non, ce n’est pas une maison close.
C’est la maison des coursiers…
Paris : une « Maison des coursiers » ouvre dans le XVIIIe arrondissement pour accueillir et aider les livreurs
“C’est un lieu unique qui vient d’ouvrir à Paris, dédié aux livreurs à vélo. Ces travailleurs précaires peuvent depuis peu, entre deux courses, faire une halte à la Maison des coursiers, au 70 boulevard Barbès, dans le XVIIIe arrondissement de la capitale.
C’est l’aboutissement de près d’un an de travail. L’idée a en effet été lancée au mois de novembre 2020 par le groupe communiste en conseil d’arrondissement du XVIIIe, face au constat que les plates-formes de livraison (Uber Eats, Deliveroo, Just Eat…) «n’offrent même pas aux livreuses et aux livreurs un abri pour se reposer, pour se mettre au chaud, même pour aller aux toilettes».
N’y voyez pas une critique bête et méchante de ma part sur cette nouvelle maison d’un nouveau genre.
Il est évident que nos nouveaux “esclaves” avaient besoin d’un lieu, ne serait-ce que d’aisance pour le dire pudiquement, mais Paris est vaste et celui qui pédale dans le 13ème ou qui livre nos riches mamamouchis du 7ème arrondissement rives gauche, sont bien loin de la pissotière qui leur est réservée boulevard Barbès.
Il en faudra donc bien d’autre des pissotières pour livreurs si l’on ne veut pas qu’ils se soulagent dans les rues de Paris, car c’est bien de cela qu’il s’agit entre autre.
Alors cachons ces problèmes dans des maisons.
Ce que l’on cache c’est la précarité d’une profession volontairement non organisée où chaque livreur est un autoentrepreneur payé à la tâche et à la livraison, soutier et esclave d’un monde ubérisé où le gagnant de la mondialisation veut se faire livrer son menu sushis-brochette et sa soupe miso au Tofu en moins de 20 minutes avec un bilan carbone écolo et un pauvre type souvent d’origine étrangère que l’on fait pédaler en sandales dans une précarité digne de Zola et indigne de notre pays.
Les mêmes qui viennent couiner sur la générosité de notre pays pour accueillir des migrants, profitent de cette main d’œuvre corvéable, humiliée et exploitée pour 1 ou 2 euros la livraison. Ils pédalent, ils s’engraissent.
Le vrai progrès n’est pas la maison des coursiers ni la pissotière gratuite payée par le contribuable pour le profit de sociétés privées, mais l’encadrement, comme pour les taxis, a minima du prix des courses en vélos de ces “indépendants”. En réalité des miséreux bien courageux pour si peu.
Terrible.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Source Le Figaro.fr ici
Bonjour Charles
Superbe la référence au Capitaine Flam !
Merci pour ce moment d’humour dès le lundi matin !
Pepone dans Don Camillo appelait ça la maison du peuple. Eux aussi évoluent et vivent avec leur temps. Mais le resultat est a peu pres le même
Bilan carbone des esclaves égal à 0…
On voit à quoi ils veulent nous amener !
La voiture électrique n’est qu’un leurre destiné à nous faire gober l’interdiction prochaine de rouler avec un vieux Diesel, il n’y en aura de toutes façons pas pour tout le monde.
Les bobos-écolos rouleront en e-bagnole pendant que les sans-dents pédaleront.
Une seule consolation, plus de pétrole => plus de bitume => plus de toute goudronnée.
Ce sera routes pavées / caillouteuses / boueuses pour tout le monde !
Je partage votre constat, sur cet esclavagisme 2.0..
Le travailleur des temps modernes redevient un tâcheron du moyen âge..
Mais nos politiques ne pensent qu’à rallonger l’âge du départ en retraite, limiter les dépenses de santé, c’est tout le système social qui est en jeu…
Ces esclaves des temps modernes, payent des cotisations limitées, quand ils les payent… pendant que leurs donneurs d’ordres defiscalisent dans des paradis fiscaux.
C’est n’est pas le progrès, c’est le regret
Allons, allons, nous n’en sommes pas encore au travail des enfants dans les filatures anglaises du 19° siecle….
bien d’accord avec votre dernier paragraphe, Charles.
Certain meurt sur la route ,le cas dernièrement a Strasbourg,
L’esclavagisme a pourtant été abolit. Mais les américains blancs l’ont finalement rétabli sans aucun problème.
Ce pays est décidément une belle saloperie.
Les maisons de coursiers sont un sparadrap sur une jambe de bois; en effet, le statut de travailleur indépendant est un scandale de notre société capitaliste de bobo de gauche, genre Anne Hidalgo à la mairie de Paris; l’ubérisation a été instauré par le traître Sarkozy alors président de la République française…Et ce même Sarkozy se plaint de la sentence du tribunal qui le condamne seulement à 1 an de prison ferme pour le scandale Bygmalion.
De qui se moquent-ils? De nous, citoyens honnêtes qui défendons notre pouvoir d’achat lequel a baissé depuis plus de dix ans!
Bonjour Charles,
Ce qui manque à ces nouveaux petits boulots c’est une corporation pour fixer des règles de travail et pouvoir inciter à un revenu minimum.
A mon avis, ce besoin étant, ce groupe communiste souhaite attirer ces travailleurs dans un syndicat.
Les syndicats, personnellement, je ne suis pas contre, mais lorsqu’ils sont complètements autonomes.
La précarité dans l’hôtellerie-restauration sont du fait des syndicats, signant des conventions entachées d’illégalités.
Cessons de céder notre représentativité (représente activité).
le film Fast Fashion
de Ken Loach grand leveur de lièvres malfaisants , au sein de l’univers made in England
Le bangladesh at home, idem dans notre si beau pays, les verts, les feministes , les soi-disant indigènistes ne disent rien , vous avez raison , nous sommes complices de cet esclavage à l’image que nous dénonçons envers
les pays du Quatar, Émirats unis , Arabie Saoudite,
La facilité nous rends aveugles ,faibles et corrompus
L’empathie n’est qu’un ressenti fugace au moment de la réception des sushis ou du cheese burger vegan
Tous ces gens ont fuit un pays pour retrouver la même vie , à quand les rickshaw symbole du colonialisme
“soutier et esclave d’un monde ubérisé où le gagnant de la mondialisation veut se faire livrer son menu sushis-brochette et sa soupe miso au Tofu en moins de 20 minutes avec un bilan carbone écolo”
Et c’est ce même genre de client qui soutient toutes les conneries des zecolos et des marcheurs, la bien pensance dégoulinante, les contre vérités sur le co², forcément il profite de la mondialisation…j’espère qu’ils sont pas tous comme ça…j’ai des doutes…
Et comment ils pissent (ou plus) à Paris, les gens sans passe ? Mystère…
oui, c’est cela leur salaire, 1 ou 2 euros pour 20 mn de course, faisons le compte !!…
… Un vrai monde merveilleux à la Disney !
Uber, une société qui n’a jamais fait aucun bénéfice mais qui est sur-coté en bourse ! Une société qui détruit de vrais emplois pour y mettre des esclaves. Une société qui aurait du être fermée depuis longtemps car le “lien de subordination” est évident et c’est ce qui définit un salarié (avec son droit lié) par rapport à un “indépendant” … Mais la boîte prospère (=>petits patrons essayez de transformer vos salariés en indépendants… Vous allez vite comprendre que l’Etat ne sera pas sympa avec vous !
Pib mondial (ref 2018) = 85.000 milliards de dollars pour 7,75 milliards d’habitants ! Montants planqués dans les paradis fiscaux 11.000 milliards de dollars pour une poignée d’individus ! Ils ne sont même pas 100 millions de personnes pour se partager le butin ! Ils sont beaucoup moins que ça. On voit l’ampleur du désastre !
L’esclavagisme est aussi de la responsabilité de ceux qui commercent avec les esclavagistes . Jamais je ne commande quoi que ce soit à ces enfoirés (uber eats , amazone , mac do , etc …) .
Pas si compliqué à développer une match application.
Ils se sont organisés du coté de Bordeau il me semble pour proposer une alternative à ces Deliveroo, Uber…comprends pas que cela ne se fasse pas sur la région parisienne !
Tout à fait d’accord si ce n’est que comme disait Coluche “quand on pense qu’il suffirait que personne n’en achète pour que ça ne se vende pas” Parole sensée que l’on pourrait appliquer à votre sujet si les gens n’achetaient pas leur repas standardisé et bourré d’additifs et autres cochonneries par intermédiaire de ces plates formes elles n’existeraient plus et ne feraient pas travailler leurs esclaves du 21eme siècle.Donc le francais rale sur ces conditions de travail mais se fout éperdument des conditions de travail des autres.Pauvre france