Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Mao Tsé-Cron, je vous en ai parlé un peu hier. Nous avons évoqué la stratégie marketing, les termes employés, la dialectique utilisée et nous avons aussi pu constater quelques failles de personnalité, relevées par de très nombreux observateurs suite à son envolée que certains qualifient de lyrique, d’autres de pathologique.

fabrication-du-consentementAujourd’hui, nous allons aborder les liens troubles de Mao Tsé-Cron avec l’un des plus importants et des plus gros hommes d’affaires de France et d’ailleurs, propriétaire entre autre de SFR mais aussi… de très nombreux médias capables de forger l’opinion et de faire un candidat.

Tout ce que je vais dire est vrai, sourcé, confirmé. Je ne fais que recoller les morceaux pour vous présenter un tableau d’ensemble qui pourrait vite s’avérer effrayant ou qui, à tout le moins, devrait amener aussi bien les médias que les citoyens à se poser des questions. Les vraies questions !

Bienvenue dans le vrai monde, et il n’est pas véritablement gentil. Accrochez-vous et suivez-moi.

Faisons un peu d’histoire : en 2014, Montebourg éreinte Drahi alors qu’il est ministre !

1/ Le ministre Montebourg ne dit pas que Drahi est un escroc mais il semble le penser très fort. Des enquêtes fiscales sont alors diligentées par Bercy et les déclarations ci-dessous sont sans ambiguïté.

« Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à la Bourse d’Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal de Sa Majesté la reine d’Angleterre, et lui-même est résident suisse ! Il va falloir que M. Drahi rapatrie l’ensemble de ses possessions, biens, à Paris, en France. Nous avons des questions fiscales à lui poser ! », tempêtait ainsi le ministre du Redressement productif au micro d’Europe 1.

La source de cette déclaration de Montebourg à l’époque de l’extension par Drahi de son empire qui repose uniquement sur des dettes monstrueuses (nous y reviendrons plus loin), c’est cet article du Figaro ici. 

À cette époque-là, le combat entre différents courants, différentes visions et peut-être aussi entre différents conflits d’intérêts qui se joue est un combat de titans avec des milliards d’euros en jeu.

2/ Macron, lui, soutient le rachat de SFR par Numéricable qui appartient à Drahi.

Voilà ce que rapporte ce vieil article des Échos d’il y a plus de deux ans.

« Le rendez-vous, prévu vers 20 heures, s’est finalement transformé en appel téléphonique, un peu plus tard dans la soirée, entre le président du conseil de surveillance et le secrétaire général de l’Élysée Emmanuel Macron. Celui-ci a alors promis aux dirigeants de Vivendi qu’il n’y aurait pas de veto du côté de la présidence de la République »…

Sous-entendu c’est un feu vert donné à Drahi.

Pour celles et ceux qui veulent vérifier la source c’est le journal Les Échos ici.

3/ Bernard Mourad rejoint Macron pour organiser son mouvement « En Marche ».

Cette fois-ci, je vous propose de prendre connaissance d’un article du Monde de cette année, du 4 octobre dernier très précisément.

« Bernard Mourad, ancien banquier de Patrick Drahi, rejoint Emmanuel Macron

Ancien de la banque Morgan Stanley, spécialiste du secteur des télécoms, M. Mourad s’était plus particulièrement occupé, en 2014, de l’opération de rachat de SFR.

Bernard Mourad, ancien banquier conseil de Patrick Drahi, devient conseiller spécial d’Emmanuel Macron. Sa démission du groupe Altice, qu’il avait rejoint en février 2015 en tant que patron de la branche média du groupe, devrait être annoncée dans la soirée.

Ancien de la banque Morgan Stanley, spécialiste du secteur des télécoms, M. Mourad s’était plus particulièrement occupé, en 2014, de l’opération de rachat de SFR, deuxième opérateur français, par Numericable, le câblo-opérateur de Patrick Drahi. À l’époque, une bataille féroce avait opposé ce dernier à Martin Bouygues, propriétaire de l’opérateur du même nom pour l’acquisition de SFR. M. Mourad s’était occupé du financement et de l’exécution de l’opération qui a valu à Patrick Drahi de devenir l’un des patrons de télécoms les plus importants d’Europe.

Amis de longue date

En 2014, Emmanuel Macron était secrétaire général adjoint de l’Élysée et Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. Si ce dernier s’est davantage impliqué dans le dossier, M. Macron l’a également suivi. MM. Mourad et Macron se connaissaient toutefois depuis plus longtemps : ils s’étaient rencontrés par des amis communs il y a plus de dix ans.

L’histoire de Bernard Mourad avec Patrick Drahi avait, elle, commencé en 2004. À l’époque, le futur nabab n’était pas encore très connu. Il souhaitait racheter Noos pour constituer un groupe hexagonal spécialisé dans le câble. Bernard Mourad et Dexter Goei, actuel PDG d’Altice (la holding luxembourgeoise du milliardaire, mais à l’époque lui aussi banquier chez Morgan Stanley), l’ont alors conseillé. Les trois hommes ne se sont plus quittés, jusqu’à aujourd’hui, M. Mourad ayant décidé de délaisser le cuivre des télécoms pour les paillettes de la politique. »

Source journal Le Monde ici

Comment l’Empire Drahi semble fabriquer un candidat

Celui qui est une pièce centrale dans le dispositif organisationnel du candidat Macron est donc l’ancien patron de SFR Media, qui est désormais composé de SFR Presse, SFR RadioTV et SFR Sport. Je cite ici le communiqué du Groupe SFR Media lui-même, et SFR Media c’est gros, très gros même. Jugez-en plutôt par vous-même !

« SFR Presse regroupe l’ensemble des activités presse du groupe en France : Groupe L’Express, Libération, NewsCo.

SFR RadioTV, détenant 49 % de NextRadioTV, regroupe les activités audiovisuelles du groupe en France : BFM TV, BFM Business, BFM Paris, RMC, RMC Découverte.

SFR Sport regroupe l’ensemble des activités consacrées aux sports : BFM Sport, RMC Sport, SFR Sport 1, SFR Sport 2, SFR Sport 3, SFR Sport 4 et SFR Sport 5. »

Source ici directement sur le site de SFR Media

Cela fait un paquet de médias… Et qui contrôle les médias peut évidemment façonner l’opinion, fabriquer le consentement.

Et n’est-ce pas ce qui est en train de se passer sous vos yeux alors qu’un homme, qui, sans être pauvre loin de là, n’est pas milliardaire, et qui est sans parti, se lance dans l’une des élections les plus coûteuses et les plus complexes ?

Macron, un immense mensonge et une imposture démocratique !

Mao Tsé-Cron veut faire croire qu’il est de gauche. Lui, le banquier d’affaires (il n’y a aucune honte à cela d’ailleurs) qui aime les beaux costards n’est pas plus de gauche que Gattaz, le patron du Medef ! Ne pas être de gauche n’est pas un crime ! Mentir est autre chose.

Mao Tsé-Cron veut nous faire croire qu’il est le candidat de l’antisystème alors qu’il ne semble être que le nervi d’un système économico-financier aux liens troubles et opaques.

Mao Tsé-Cron veut faire sa grande marche, nous faire rentrer dans son espérance, mais comme à chaque fois, il faut se poser les bonnes questions.

Qui soutient Macron ?

Pourquoi ces personnes-là soutiennent Macron ?

Qui finance Macron ?

Pourquoi ces personnes-là financent-elles Macron ?

Comment Macron, qui ne représente rien, peut-il avoir une telle couverture médiatique ? Comment ses temps de parole vont-ils être comptabilisés par le CSA ? Sur quelle base électorale ? Va-t-il simplement obtenir un temps de parole sur la base de sondages montés au cric de la propagande médiatique de masse ?

Avez-vous sous les yeux l’émergence d’un sauveur de façon démocratique ou assistez-vous au contraire, sans doute aussi médusé que moi, à la fabrication de toutes pièces d’un candidat dont on forge une histoire et une légende sur mesure pour lui faire jouer et tenir un rôle au costume, certes très beau et comme il les affectionne, mais bien trop grand pour lui ?

Quant à Drahi, le milliardaire d’un Empire de 50 milliards de dettes il a déclaré lors de son audition au Sénat: « Je dors beaucoup plus facilement avec 50 milliards de dettes qu’avec les premiers 50 000 francs français de dette que j’ai contractés en 1991. » C’est assez logique. Quand on doit 50 000 francs à la banque on a un problème avec la banque. Quand on doit 50 milliards à la banque, c’est la banque qui a un problème avec vous. Il est assez rare d’ailleurs de voir des banquier prêter 50 milliards à un seul homme. Source France Inter ici

Il ne faut donc avoir aucune naïveté sur Macron, une baudruche qui j’espère se dégonflera bien vite.

Notre démocratie, que l’on soit de gauche ou de droite, ne peut pas se réduire à ce genre de spectacle. Que nous soyons de droite ou de gauche, démocrates de tout le pays, unissons-nous !

Il est déjà trop tard. Préparez-vous !

Cf ci-dessous le droit de réponse demandé suite à cet article par le mouvement En-Marche

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
Pour m’écrire [email protected]
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Vous pouvez également vous abonner à ma lettre mensuelle « STRATÉGIES » qui vous permettra d’aller plus loin et dans laquelle je partage avec vous les solutions concrètes à mettre en œuvre pour vous préparer au monde d’après. Ces solutions sont articulées autour de l’approche PEL – patrimoine, emploi, localisation. L’idée c’est de partager avec vous les moyens et les méthodes pour mettre en place votre résilience personnelle et familiale.

 « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

Vous trouverez ci-dessous le droit de réponse exigé par Sylvain Fort, conseiller presse du mouvement en-marche.

J’exècre les « storytelling » à l’américaine, qui sont des beaux « comptes de faits » que l’on chante à la plèbe pour mieux la séduire et s’en jouer. Je pense et c’est mon intime conviction, que Macron c’est une histoire de « raconte-moi des histoires ». Je le dénonce comme tel.

Macron, est le système, il n’incarne en rien une forme de rupture, il reste monté de toutes pièces. Néanmoins, je n’ai aucun problème pour publier ce droit de réponse, car évidemment, et je ne pourrais jamais dire le contraire, toutes les idées doivent avoir le droit de s’exprimer, toutes! Il n’est donc pas question de faire exception.

Charles SANNAT

« Cher Monsieur,

La chronique que vous avez consacrée à Emmanuel Macron présente comme « vraies, sourcées, confirmées » des affirmations qui oscillent entre insinuation et diffamation. Je vous prie de bien vouloir prendre note et de publier le droit de réponse suivant, qui vient rectifier ou contredire vos principaux arguments :

1) Au sujet du dossier SFR, ous tronquez délibérément l’article des Echos concernant SFR pour retenir « le coup de fil à l’Elysée » pour faire accroire que M.Macron est l’auteur du choix en faveur de SFR. Or cet article livre une version bien différente de celle que vous retenez :

« En choisissant Altice, le conseil de surveillance de Vivendi a suivi la recommandation qui avait été faite jeudi soir par le comité ad hoc de Vivendi, mis sur pied pour étudier les offres de Bouygues et de Numericable, et qui compte notamment Henri Lachmann (Schneider Electric), Alexandre de Juniac (Air France), Daniel Camus et Nathalie Bricault (représentante des salariés). Celui-ci s’était prononcé hier en faveur de Numericable. Avant de rendre son verdict ce matin, les dirigeants de Vivendi, Jean-René Fourtou et Jean-Francois Dubos, avaient pris soin de se rendre à L’Elysée hier soir pour s’assurer que l’exécutif ne s’y opposerait pas.
Le rendez-vous, prévu vers 20 heures, s’est finalement transformé en appel téléphonique, un peu plus tard dans la soirée, entre le président du conseil de surveillance et le secrétaire général de l’Elysée Emmanuel Macron. Celui-ci a alors promis aux dirigeants de Vivendi qu’il n’y aurait pas de veto du côté de la présidence de la République. En effet, si Arnaud Montebourg s’est engagé en faveur de Martin Bouygues, le reste de l’exécutif est sur la ligne d’une « neutralité vigilante « . « Nos lignes rouges sont connues mais nous ne sommes pas actionnaires « , explique-t-on dans l’entourage de François Hollande. Le président lui-même n’est pas intervenu en personne sur le sujet hier. »

2) Monsieur Mourad n’a pas rejoint En Marche! pour « organiser la campagne », comme vous l’écrivez à tort. Démissionnaire d’Altice, il a décidé de mettre son temps disponible au service d’Emmanuel Macron, qu’il connaît de longue date. Il ne figure cependant  pas dans l’organigramme et n’est pas rémunéré par le mouvement. En l’espèce, il aide Monsieur Christian Dargnat dans la levée de fonds, puisque vous savez qu’En Marche! ne touche aucune subvention publique – ce qui devrait vous réjouir – et doit donc en passer par les contributions des particuliers. Cette tâche, si souvent stigmatisée, injecte dans En Marche! un esprit entrepreneurial qui différencie nettement ce mouvement de ses concurrents bien établis.

3) Le temps de parole tel qu’il est défini par le CSA relève de règles transparentes et il n’appartient à aucun patron de groupe de médias de les transgresser. Les allégations qui sont les vôtres relèvent donc au mieux du fantasme, au pire de la diffamation. C’est regrettable. Contactez le CSA pour être informé dans le détail de ces règles, auxquelles nous nous soumettons totalement. (Je vous signale en outre que votre photo de profil sur Facebook comporte bien visiblement le logo de BFM Business.)

4) Le financement d’En Marche! repose sur les règles du Code Electoral qui permet à tout particulier (ni entreprise  ni personne morale) de financer un mouvement politique à hauteur maximum de 7500 euros par an et par personne. Lorsque vous posez la question « qui finance Emmanuel Macron? », vous mettez vos pas dans ceux de Benoît Hamon et d’Aurélie Filippetti, qui tentent de faire accroire que le mouvement serait financé par quelques riches et puissants. Cependant : 1) Les dons supérieurs à 5000 euros ne représentent aujourd’hui que 2% des dons totaux. La moyenne de ces dons est de 260 euros. La médiane est de 50 euros. Le mythe d’un mouvement financé par le capitalisme financier s’effondre. Les gens qui financent En Marche! sont des gens qui n’en peuvent plus des partis traditionnels et pensent qu’un nouveau chemin est possible. Libre à vous de ne pas les suivre. Mais à vous lire, on croirait presque que nos 14 000 donateurs sont tous membres de Bilderberg. 2) Nous appliquons scrupuleusement les règles prévalant en termes de dépenses : nous ne recevons aucun financement en nature (locaux, frais) et ne produisons aucune dépense qui ne corresponde à une rentrée traçable. Nous sommes d’une transparence complète à cet égard et avons même diffusé le coût exact du meeting de la Porte de Versailles. 3) Vous devriez savoir qu’il n’est pas permis en vertu du secret fiscal de révéler l’identité des donateurs.

5) Monsieur Macron dit en effet qu’il est de gauche, mais son mouvement et sa démarche se situent hors des clivages gauche-droite traditionnels. L’accuser de « mensonge » en disant qu’il est de gauche est une allégation strictement malveillante et injustifiée.

6) Enfin, et pour l’anecdote :

– Monsieur Macron n’aime pas les costumes « chers » : il se fournit chez Jonas & Cie, en demi-mesure, 340 euros le costume.

Vous êtes naturellement libre de vos opinions et votre pratique de la satire ne regarde que vous, mais l’exactitude ne saurait être la première victime de vos idiosyncrasies.

Je vous remercie de bien vouloir introduire en guise de droit de réponse les précisions ci-dessus »

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