Voilà qui ne va pas nous rajeunir, et c’est une histoire que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

Il y a fort longtemps, quand François Mitterrand était encore président, il avait nommé la 1ère Premier Ministre femme de l’histoire de la 5ème république. Cette nomination qui tourna rapidement au fiasco politique fit perdre 20 ans ou 30 ans à la parité homme/femme en particulier dans le monde politique.

Edith Cresson avait d’ailleurs eu cette idée de génie de retour d’un voyage officiel en Angleterre, d’expliquer à la presse anglaise, excusez-moi du peu, que tous les Anglais étaient des homosexuels. Enfin tous non.

« La majorité des hommes (dans les pays anglo-saxons) sont homosexuels – peut-être pas la majorité – mais aux USA il y en a déjà 25 %, et au Royaume-Uni et en Allemagne c’est bien pareil ».

Dans le même genre Liz Truss se demandait doctement si la France était un allié ou un ennemi.

C’est le même genre de délicatesse verbale et diplomatique qui vous plante immédiatement le « talent » tout théorique d’un chef d’Etat.

Pour Cresson cela s’est vite terminé par un licenciement de François Mitterrand.

Pour Lizz Truss pour le moment ce sont les excuses mais à ce rythme elle va terminer aux oubliettes du 10 Downing Street !

Et la presse anglaise est très dure.

« En poste mais pas au pouvoir », titre mardi le Daily Mail. « Humiliée », écrit de son côté le tabloïd de gauche The Mirror.

« La mise en pièces lundi des baisses d’impôts promises par le tout nouveau ministre des Finances Jeremy Hunt ont ramené un semblant de calme sur les marchés financiers. Mais sur le plan politique, Liz Truss sort de l’épisode avec son autorité en lambeaux, contrainte d’appliquer une politique qu’elle rejetait encore récemment, impopulaire comme rarement l’a été un dirigeant britannique et ouvertement contestée par une partie de sa majorité après seulement six semaines en poste ».

« Il est difficile de concevoir une crise politique et économique plus grave », écrit le journal conservateur le Daily Telegraph, qui se demande si sa majorité, mal en point après 12 ans au pouvoir est « prête à lui donner du répit ».

Et Liz Truss est pleinement responsable de la crise économique qu’elle a créée. Il n’y a pas de repas gratuit.

On ne peut pas faire du déficit budgétaire et maintenir la valeur de sa monnaie.

On ne peut pas ne pas équilibrer un budget national dans un monde normal.

Mais après moquer Lizette, ne soyons pas dupe.

Bruno le col roulé, la vedette de Bercy ne tiendrait pas une semaine avec les finances de notre pays gérées comme elles le sont sans le bouclier de protection de l’Allemagne et la caution morale que Berlin donne à l’euro.

Pour autant, tout ceci n’est qu’une fable.

Une fadaise économique.

Nous sommes dans le même état de vulnérabilité que le Royaume-Uni.

La seule différence, c’est que les marchés n’ont pas encore osé attaquer aussi violemment l’euro et les dettes souveraines de la zone euro qu’ils viennent de le faire avec l’Angleterre.

Mais ne vous y trompez pas.

Les marchés sont comme un troupeau de hyènes affamées.

Ils sont là aux aguets.

Ils attendent le premier accès de faiblesse.

Alors ils attaqueront.

Ils chasseront en meute.

Et ils chasseront pour tuer.

Lizz Truss n’a pas grand talent, mais nos mamamouchis, eux, sont de véritables lumières… éteintes !

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Source AFP via boursorama.com ici

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