19 jours cela va nous mener… au jour du réveillon !! Joyeuse année à toutes et tous ! Pendant que nous ripaillerons, d’autres feront peut-être grise mine et compteront les sous qu’il reste.
En effet, la banque italienne Monte dei Paschi di Siena a dix-neuf jours pour trouver 5 milliards d’euros sur les places financières.
“Il y a quatre ans, lors de la crise grecque, le psychodrame entourant le renflouement des banques italiennes aurait plongé l’Europe dans la panique. Ce lundi, il n’en a rien été. Même le fait que la plus chancelante se voie refuser un délai de grâce par la Banque centrale européenne – une enquête est ouverte sur les fuites ayant entouré cette décision – n’a guère suscité d’émoi. La Monte dei Paschi di Siena n’a pourtant que dix-neuf jours pour trouver 5 milliards d’euros sur les places financières. Mais d’ici là, le feuilleton aura basculé sur UniCredit. Le plus important établissement transalpin devrait révéler mardi combien de milliards il va quémander.
À première vue, la situation régnant en Italie apparaît glaçante. En huit ans, le total des prêts difficilement recouvrables, octroyés par les banques, a quadruplé pour atteindre un euro prêté sur cinq et un sur trois chez Monte dei Paschi. Une dérive causée par une contraction de plus de 8 % de l’économie du pays sur la période, causant des faillites en série. Le mécanisme de sauvetage bancaire mis en place à l’échelle européenne depuis le 1er janvier – un héritage de la crise de 2008 – expliquerait le calme actuel. La BCE veille : inonde en plus les canaux financiers d’argent frais, son arsenal anticrise limite le risque que la Botte ne fasse chuter les banques du Vieux-Continent comme des dominos.”
Alors pourquoi tout est-il aussi calme ?
D’abord parce que ce sont bientôt les fêtes de Noël et que tout le monde veut bien finir l’année et habiller les bilans d’une façon favorable. C’est le fameux “rallye” de fin d’année. Après, vous avez le krach de janvier… On tarte les petits porteurs, et on se refait une santé jusqu’à la fin de l’année suivante.
Ensuite – parce que plus c’est pourri, mieux c’est –, si tout menace de s’effondrer, la BCE ou l’État italien seront obligés au bout du bout de sauver tout le monde, donc les marchés jugent qu’il n’y a aucun risque final important.
Des épargnants seront au pire ruinés, mais tout le monde s’en fiche comme d’une guigne, y compris Renzi qui vient de toutes les façons de perdre son boulot de premier ministre.
Charles SANNAT
Source La Tribune de Genève ici