Charles SANNAT
De plus, les investisseurs de la zone euro ont acheté très peu d’obligations européennes, d’après la propre analyse de la BCE concernant les flux sortants dans la zone euro des portefeuilles d’investissement.
Les achats annuels nets de titres de créance émis hors zone euro par les investisseurs de la zone euro ont atteint 364 milliards de dollars en 2016, soit légèrement en dessous du record historique de 382 milliards d’euros enregistré en 2015. Cependant, cela masque le fait que le quatrième trimestre de 2016 a vu les investisseurs européens devenir des vendeurs nets de titres de créance émis en dehors de la zone euro. Cela n’était plus arrivé depuis le second trimestre de 2012.
Les ventes nettes de titres de créance hors zone euro ont totalisé 26 milliards d’euros durant ce trimestre. Les investissements nets des résidents de la zone euro dans des actifs hors zone euro furent limités, totalisant 12 milliards d’euros.
Les investisseurs situés en dehors de la zone euro furent des vendeurs nets des titres de créance de la zone euro en 2016 : cela n’était jamais arrivé depuis l’introduction de l’euro. Ces ventes nettes ont totalisé un montant de 192 milliards en 2016. En comparaison, on avait enregistré des achats nets de 30 milliards en 2015.
Les investisseurs de la zone euro se tournent vers les États-Unis
Les investisseurs résidant en dehors de la zone euro se sont débarrassés des obligations européennes, mais les investisseurs de la zone euro n’en ont pas fait l’acquisition.
Les investisseurs de la zone euro sont aussi devenus des vendeurs nets de titres de créance de la zone euro durant le quatrième trimestre. Au lieu de cela, les investisseurs de la zone euro se sont tournés vers les États-Unis. (…)
Les investisseurs se débarrassent des obligations italiennes et allemandes
Les chiffres par pays montrent que les flux sortants concernent les plus gros pays de la zone euro. (…) Les plus grosses ventes nettes d’obligations par des investisseurs étrangers ont été enregistrées en Italie (4,1 % du PIB), ensuite en Allemagne (3,1 % du PIB) et en Espagne (1,8 % du PIB), tandis que les investisseurs étrangers furent des acheteurs nets d’obligations françaises (les achats totalisant 1,2 % du PIB).
Que se passe-t-il ?
Il est mathématiquement impossible que tout le monde se débarrasse de ses obligations vu que pour chaque vendeur, il doit y avoir un acheteur. Pourtant, les investisseurs de la zone euro comme les étrangers se sont débarrassés de leurs obligations libellées en euros. Qui est preneur ?
L’acheteur de la dernière chance bien entendu, c’est-à-dire la BCE. Son QE et ses achats mensuels d’obligations de la zone euro s’élevaient à 80 milliards en 2016, offrant une très belle opportunité à toute entité désireuse de se débarrasser de ses obligations en euros de le faire.
Source : article de Mike Sheldock publié le 20 mars 2017 sur SafeHaven.com