Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
La JP Morgan n’est pas un petit établissement bancaire, c’est même un monstre mondial, une énorme banque d’affaires, une de celles qui dirigent le monde.
Or cet établissement vient de remettre à jour en date du 4 octobre 2017, ce qui est très récent, son règlement intérieur. Manque de chance pour la tranquillité spirituelle de nos esprits, à moins que ceci ne rejoigne cela, ce type de document, à savoir les règlements intérieurs des conseils d’administration, sont aux États-Unis d’Amérique (une grande démocratie de façade) publiée auprès de la SEC, l’organisme d’État officiel.
Aux États-Unis, de façon générale, presque tout est publié, ou en tous les cas beaucoup de choses. Mais comme plus personne ne sait lire, ou ne souhaite faire l’effort de lire, cela ne sert pas à grand-chose si ce n’est justement à faire perdurer cette idée de « démocratie ».
Bref, revenons à nos moutons, qui risquent d’en prendre un sacré coup dans les mois qui viennent et vont finir vraisemblablement en méchoui vu justement ce à quoi se prépare la JP Morgan.
Tenez, lisez plutôt.
Section 11.01 : règlements d’urgence
« Cet article XI sera applicable en cas d’urgence résultant d’une attaque contre les États-Unis ou dans une région dans laquelle la Société exerce ses activités ou tient habituellement des réunions de son conseil d’administration ou de ses actionnaires ou pendant une catastrophe nucléaire ou atomique ou d’une autre situation d’urgence similaire (y compris, sans s’y limiter, à une activité terroriste apparente ou la menace imminente d’une telle activité, des attaques chimiques et biologiques, des catastrophes naturelles ou d’autres risques ou causes communément appelés “actes de Dieu”).
Dans tels cas, le quorum du conseil d’administration ou du comité exécutif ne peut être facilement convoqué pour agir (de manière urgente), nonobstant toute disposition différente ou contradictoire des articles précédents des présents statuts, du certificat de constitution ou de la loi générale sur les sociétés. Dans la mesure où ils ne sont pas incompatibles avec les dispositions du présent article XI, les règlements administratifs prévus dans les autres articles des présents statuts et les dispositions du certificat de constitution en corporation demeureront en vigueur pendant cette urgence et, à la fin de cette urgence, dispositions de cet article XI cesseront d’être applicables… »
Bon, en cas “d’actes de Dieu” donc, ce qui revient à parler de fin du monde ou de cataclysme y ressemblant bigrement
C’est ce présent règlement qui va s’appliquer.
En gros, quand tout le monde est mort ou presque, une seule personne suffit pour constituer un « quorum » et prendre les décisions nécessaires. Les conseils tenteront de se réunir y compris par visioconférence et tout autre moyen possible.
Ou encore c’est le plus « vieux » des vivants qui prend les commandes…
« En cas d’urgence, la société est gérée par le comité d’exploitation sous la direction du chef de la direction. En cas d’absence du chef de la direction ou de son successeur, le comité d’exploitation doit agir sous la direction du membre du comité d’exploitation qui a le plus longtemps été au service de la société. »
Sans oublier le passage sur la « responsabilité » qui ne pourra être retenue pour personne dans de telles conditions…
« Responsabilité. Aucun dirigeant, administrateur ou employé de la Société agissant conformément aux dispositions du présent Article XI ne pourra être tenu pour responsable, sauf en cas de faute intentionnelle »…
Voilà donc, chez JP Morgan, dirigée par le célèbre Jamie Dimon, on est fin prêt à affronter en terme de règlement les différentes fins du monde possibles ou presque, et l’on pense à assurer la continuité du fonctionnement de la banque.
Bien entendu, il n’y a là rien d’extraordinaire puisqu’en France, nous bâtissons, dans certains grands groupes, ce qui s’appelle des PCA ou plans de continuité de l’activité. Nos grandes banques doivent d’ailleurs toutes disposer de locaux de repli par exemple en cas d’incendie qui rendrait leurs structures actuelles inutilisables, et ce fut le cas lors du sinistre qui a ravagé le Crédit Lyonnais à la belle époque.
Ce qu’il y a de très intéressant dans le cas de la JP Morgan, c’est qu’ils viennent d’adopter non pas des mesures classiques de continuité d’activité, ce que toute personne douée de bon sens peut comprendre, mais réellement des mesures de gestion de cas de « fin du monde ». Les anglo-saxons nomment cela les cas de « TEOTWAWKI » ce qui signifie en anglais « The End Of The World As We Know It » et qui se traduit en bon français par un très rassurant « la fin du monde tel que nous le connaissons ».
La banque JP Morgan a mis donc en place une organisation pour faire face aux « actes de Dieu ».
Vous pouvez prier, ou … vous dire que même s’il est déjà trop tard, tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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