Alexandre Mirlicourtois analyse dans cette vidéo la situation de l’industrie allemande qui n’est pas franchement brillante. Voici l’essentiel de ce qu’il faut retenir, à savoir que d’une part l’industrie allemande vit la fin d’un modèle économique notamment avec le tout voiture puisque la vente de véhicules représente 50 % de l’excédent commercial allemand. D’autre part comme prévu là aussi de longue date, la Chine vient de terminer sa montée en gamme, et les Allemands qui ont fait preuve d’arrogance se pensaient à l’abri de la concurrence chinoise… La Chine sait désormais fabriquer le meilleur comme le pire, et sait tailler des croupières à une Allemagne qui trouve la mondialisation nettement moins drôle désormais.
La croissance de l’Allemagne est devenue plus faible que celle de ses voisins et la prévision pour 2019 ressort à un maigre 0,7 % contre un déjà pas très reluisant 1,3 % pour le reste de la zone euro.
Ce décrochage n’est pas conjoncturel, mais plutôt le signe précurseur de la fin d’un modèle.
“Un modèle entièrement tourné vers l’insertion de l’industrie manufacturière allemande dans les grandes chaines de production mondialisées, un modèle basé sur le « tout-export » mais aussi un certain cynisme vis-à-vis des partenaires européens qui ont été vidés en partie de leur substrat industriel.
Une violente rupture industrielle
Au cœur de la panne allemande, il y a donc une violente rupture industrielle : la production manufacturière plonge depuis près d’un an et l’activité est redescendue à un niveau comparable à celui de 2008. L’affaissement du moteur des exportations est pointé comme étant le premier coupable. Des exportations en baisse depuis plusieurs mois dont le niveau stagne en rupture avec la tendance qui se dégageait depuis près de 10 ans.
Ces éléments contribuent sans conteste à la faiblesse actuelle des exportations allemandes mais il faut les dépasser car le mal est bien plus profond. Les pays émergents, Chine en tête, qui entamaient leur cycle d’industrialisation se sont massivement équipés de ces produits et les 10% les plus riches de leur population d’autos allemandes, marqueur social par excellence”.
Une concurrence chinoise… de plus en plus rude pour les industriels allemands
“Ironie de l’histoire, les industriels allemands se font également de plus en plus concurrencés un peu partout dans le monde par des productions venues de pays qu’ils ont eux-mêmes contribué à industrialiser.
Face à cet affaissement de ses positions dominantes, l’Allemagne dispose bien-sûr d’un sérieux atout : son trésor de guerre accumulé depuis le début des années 2000. Rien qu’en 2018, l’excédent courant allemand a dépassé 250 milliards d’euros l’équivalent de 7,5% du PIB. Il y a là de quoi réinventer un modèle plus axé sur le marché intérieur, un basculement vers la consommation et surtout l’investissement public qui a été délaissé”.
Charles SANNAT
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Source Xerfi Canal ici