Quelques jours après l’Italie qui a été le premier pays du G7 à signer un accord avec la Chine pour participer à la route de la soie, c’est cette fois le Luxembourg qui donne quelques coups de canif bien aiguisés dans ce qu’il reste de la solidarité européenne.

Il est peu crédible de penser que Jean-Claude Junker, le président de la Commission Européenne n’ait pas été au courant de ce qui se tramait dans son pays

Comme le rapporte cet article important du Luxembourg Times, le Luxembourg a officiellement souscrit à l’Initiative Route et Ceinture de la Chine (BRI), un vaste plan d’infrastructures visant à créer des réseaux commerciaux entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique, qui a conduit à des accusations d’impérialisme économique chinois (idée développée dans l’article de cette édition intitulé justement “L’attitude néo-coloniale et impérialiste de la Chine inquiète”).

“Lors d’une visite en Chine, le Premier ministre Xavier Bettel a signé mercredi un protocole d’accord avec son homologue chinois Li Keqian pour coopérer dans le cadre de l’ambitieux plan mondial.

“La signature de cet accord marque une nouvelle étape dans le développement des relations sino-luxembourgeoises et de notre coopération dans les domaines économique et commercial, universitaire et culturel ainsi que dans la recherche et le développement”, a déclaré Bettel lors d’une cérémonie de signature.

L’accord intervient quelques jours après que l’Italie soit devenue le premier pays du G7 à souscrire officiellement aux plans de la Chine. Depuis lors, l’Italie envisage de contracter un emprunt auprès de la Banque asiatique de développement des infrastructures (AIIB), dont le Luxembourg est l’un des actionnaires, dirigée par la Chine, selon le Financial Times .

Certains font l’éloge de la BRI en tant que moteur de la croissance et de la coopération régionale. Mais les États-Unis et les grands pays européens craignent que cela crée des pièges de dette pour les pays qui sont la cible d’investissements et que Pékin l’utilise pour renforcer son influence stratégique et militaire.

Outre l’Italie et maintenant le Luxembourg, la BRI bénéficie d’un large soutien en Europe de l’Est dans l’Union européenne, ainsi qu’en Grèce et au Portugal. La France et l’Allemagne ont montré une approche plus méfiante.

La signature d’aujourd’hui a été suivie de quatre accords entre la Bourse de Luxembourg et la Bourse de Shanghai, la Bourse de Shenzhen, la Chambre de compensation de Shanghai et la Bank of China, dont les détails sont sous embargo jusqu’à minuit.

Le Luxembourg entretient des liens économiques et financiers étroits avec la Chine. Sept des plus grandes banques chinoises ont leur siège européen à Luxembourg.

En janvier, les observateurs financiers du Luxembourg et de Hong Kong ont signé un accord visant à stimuler les ventes de fonds sur leurs marchés respectifs.

Le Grand-Duché se prépare également à accueillir la réunion annuelle de l’AIIB en juillet, la première fois que le sommet aura lieu en dehors de l’Asie”.

Le Luxembourg, veut suivre les intérêts de son système financier car le modèle économique du Luxembourg ce n’est pas la production, ce n’est pas le tourisme, ce n’est pas l’industrie ni même celle des services. Le modèle économique du Luxembourg c’est la finance et les marchés et produits financiers.

On voit donc, à la veille du Brexit dont on ne sait pas s’il sera soft, hard, ou pas du tout, que l’Union Européenne n’est pas en train d’entamer son grand saut fédéral, mais bien la dissolution.

Charles SANNAT

Source Luxembourg Times ici

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