Nos amis chinois, qui dépendent pour une très large partie des exportations, craignent évidemment un retour du protectionnisme en particulier américain compte tenu des volumes que les États-Unis peuvent représenter.

Alors la Chine plaide, et vous le verrez à travers cet article plutôt de manière intelligente, pour sa “paroisse”. Le problème n’est pas de tout supprimer à la Chine d’ailleurs, cela serait néfaste pour toutes les parties. Il convient en revanche, et c’est une évidence, de rétablir des équilibres plus raisonnables car le tout mercantilisme, politique menée à outrance par l’Allemagne et la Chine, finit par déstabiliser l’ensemble du système de production.

La mondialisation pourrait être heureuse si nous ne laissions pas faire les forces de marchés sans entrave. Il faut savoir réguler parfois pour éviter les excès collectivement nuisibles.

Charles SANNAT

BEIJING, 1er avril (Xinhua) — Alors que des relations commerciales stables et saines entre la Chine et les États-Unis sont dans l’intérêt des deux pays, mais aussi du monde entier, le président américain Donald Trump a signé vendredi un décret ordonnant un audit de la structure du profond déficit commercial américain.

Cette enquête de 90 jours, qui aboutira à l’établissement d’une liste des “abus commerciaux” qui contribuent au déficit commercial américain, examinera les caractéristiques des échanges avec une douzaine de partenaires commerciaux des États-Unis, dont la Chine, et les informations recueillies seront prises en compte dans l’élaboration de la politique commerciale du nouveau gouvernement américain.

En effet, la Chine est le pays avec lequel les États-Unis enregistrent leur déficit commercial le plus important : en 2016, il a atteint 374 milliards de dollars.

Cependant, ce chiffre est trompeur, car il ne dresse pas un tableau complet des relations commerciales entre la Chine et les États-Unis.

En 2016, le volume du commerce bilatéral des marchandises s’est élevé à 519,6 milliards de dollars : c’est 207 fois plus qu’en 1979, année de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, selon le ministère chinois du Commerce.

Le volume du commerce bilatéral des services a en outre dépassé les 110 milliards de dollars l’année dernière et les investissements bilatéraux ont atteint 170 milliards de dollars.

La Chine est à présent le plus grand partenaire commercial des États-Unis, qui sont à leur tour le deuxième plus grand partenaire commercial de la Chine.

Il ne fait aucun doute que les deux pays, en particulier les États-Unis, ont tiré de grands bénéfices de ces relations commerciales étroites.

De 2001 à 2016, les exportations américaines de services vers la Chine ont été multipliées par 15, et l’excédent des États-Unis dans ce domaine a été multiplié par 29, selon le ministère chinois du Commerce.

En 2015, les échanges et les investissements bilatéraux ont créé environ 2,6 millions d’emplois aux États-Unis et apporté une contribution de 216 milliards de dollars à l’économie américaine, soit 1,2 % du PIB des États-Unis, selon un rapport du Conseil sino-américain des entreprises.

La Chine devrait devenir le plus grand importateur au monde d’ici à 2022, quand les exportations américaines vers la Chine dépasseront les 530 milliards de dollars et créeront plus de 3,34 millions d’emplois.

La Chine et les États-Unis représentent un tiers de l’économie mondiale et leur commerce bilatéral représente un cinquième du commerce mondial. Par conséquent, le développement sain et stable des relations commerciales sino-américaines joue un rôle stabilisateur important pour l’économie mondiale, qui peine à se redresser.

Une guerre commerciale entre les deux principaux moteurs de la croissance économique mondiale ne profiterait à personne et aurait des conséquences dévastatrices.

Quant au déficit commercial avec la Chine, il est le résultat de la répartition mondiale des industries et des chaînes de valeur. La Chine, en tant que principal fabricant de produits de base, en particulier de marchandises destinées à la consommation, a des atouts dans les secteurs à forte main-d’œuvre, comparée aux États-Unis.

L’excédent commercial de la Chine avec les États-Unis concerne principalement le commerce des marchandises et s’explique par le déséquilibre de l’ordre commercial mondial, au sein duquel la libéralisation du commerce des services progresse lentement.

Les restrictions américaines sur les exportations dans des domaines tels que la haute technologie ont également limité les exportations américaines vers la Chine.

En outre, plus de 40% de l’excédent commercial a été créé par des entreprises à capitaux étrangers implantées en Chine, et elles seraient les premières victimes en cas de guerre commerciale.

Si l’on tient compte de la valeur ajoutée des échanges plutôt que des règles d’origine, le déficit commercial des États-Unis avec la Chine est réduit de moitié, a estimé le Conseil sino-américain des entreprises.

Étant donné que la coopération mutuellement bénéfique dans le commerce et l’économie est devenue l’un des piliers des relations sino-américaines, Washington devrait saisir l’opportunité de collaborer avec la Chine afin de construire une relation fondée sur des principes, à savoir le refus du conflit et de la confrontation, le respect mutuel et la coopération gagnant-gagnant.

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