Du côté de Toulouse, l’angoisse monte, il faut dire que la crise économique y est très sévère. Plus d’une année d’un mouvement des gilets jaunes très dur dans la région, une grève SNCF qui le fut également et désormais la crise du SRAS- Cov-2 qui touche de plein fouet la filière aéronautique qui est au centre du modèle économique de la ville de Toulouse qui, du coup, redoute le “syndrome Détroit”.
Le “syndrome Détroit” c’est en référence à l’ancienne capitale américaine de l’automobile en déclin depuis les années 1970… et qui est désormais en 2020 plus que l’ombre d’elle-même avec des friches industrielles, des milliers de maisons laissées tout simplement à l’abandon faute de population, car la population est partie vers d’autres cieux où l’emploi se portait mieux.
“Ce secteur représente 110 000 emplois dans la région, la sous-traitance à elle-seule, 86 000 emplois et les achats d’Airbus auprès des entreprises locales, 5 milliards d’euros. Quand Airbus tousse, tout le monde est malade”, résume Alain Di Crescenzo, président de la Chambre de commerce et d’industrie Occitanie”.
“Nos prévisions portent sur une baisse des achats de l’avionneur de 50 % en 2020, d’un tiers en 2021 et de 25 % l’année suivante. Si on réduit l’activité de 50 %, c’est autant d’emplois qui se trouvent menacés, soit 40 000 emplois directs et autant d’emplois indirects”, s’inquiète le président de la CCI régionale”.
Et de rajouter très inquiet qu’aujourd’hui “la filière aéronautique est sous perfusion mais quand les charges vont réapparaître, qu’il faudra rembourser les prêts garantis par l’Etat et arrêter le chômage partiel, c’est là que tout va commencer et que le syndrome Détroit pourrait se déclencher. Si on ne fait rien, on pourrait tuer la première filière aéronautique européenne”.
Le grand Reset dont je vais vous parler de plus en plus dans les mois qui viennent, c’est le redimensionnement de grand nombre de capacités pour aller vers autre chose.
Airbus en particulier et la filière aéronautique en générale ne disparaîtra pas, car nous aurons toujours besoin d’avions, simplement, il se pourrait que nous en ayons durablement besoin de moins, de beaucoup moins, et que cet ajustement va nécessiter de redimensionner spécifiquement cette industrie.
Ce sera donc très douloureux pour le marché de l’emploi toulousain et pour l’immobilier local qui sera frappé de plein fouet.
Charles SANNAT
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