Au-delà du coronavirus, les politiques monétaires très expansionnistes et les années de taux bas étaient largement suffisantes pour justifier une hausse importante de l’or.

Mais le coût impliqué par la pandémie sera tel, que les politiques monétaires et budgétaires seront mobilisées. L’euro peut ne pas y survivre si l’Allemagne veut jouer la vertueuse. Pourtant mon petit doigt me dit que ce ne sera pas le cas. Nous sommes ici dans une situation d’intérêts supérieurs de chaque nation composant la mosaïque européenne.

Charles SANNAT

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Coronavirus: alors que les places boursières s’effondrent, le cours de l’or s’envole

Constatant que les places boursières s’effondrent tandis que l’or bat un record après l’autre, plusieurs spécialistes l’attribuent à l’épidémie de coronavirus, tout en retenant d’autres problèmes, souvent plus profonds, à l’origine de ce phénomène. Sputnik s’en est entretenu avec deux analystes.

Sputnik a demandé à deux grands spécialistes allemands des marchés financiers et de l’or, Dimitri Speck et Martin Siegel, si effectivement l’actuelle fièvre de l’or aurait été provoquée par l’épidémie de COVID-19 et si cela pourrait effectivement nuire à l’économie mondiale à long terme. À l’heure actuelle, l’once d’or a déjà dépassé la barre des 1.650 dollars.

«On observe à présent une situation scandaleuse dans l’économie mondiale où l’endettement des participants aux processus de marché sont devenus énormes», a indiqué Dimitri Speck à Sputnik.
Et de rappeler qu’il avait prévenu à maintes reprises par le passé que les endettements des États et des banques centrales étaient fort préoccupants depuis déjà de très longues années. Et voilà maintenant qu’un facteur négatif supplémentaire a surgi, avec le coronavirus qui se propage rapidement à travers le globe.

Et qu’en serait-il des «bulles immobilières» et autres?
«Des dettes énormes sont liées à des prêts d’État. […] À mon avis, tout ce qui y est lié, notamment les “bulles” sur les marchés financiers, ainsi que sur les marchés des valeurs et de l’immobilier, ne manqueront pas de crever en cas de récession. C’est un exemple classique. […] Et on a bien l’impression que c’est justement ce facteur négatif supplémentaire [le coronavirus, ndlr] qui crèvera ces “bulles”», a poursuivi l’expert.
Pour ce dernier, la situation économique dans le monde est déjà instable et «tant en Asie qu’en Allemagne, la récession a déjà commencé». Le coronavirus n’a fait qu’accélérer ce processus.

«Une économie saine qui ne serait pas accablée de dettes énormes rattraperait sans problème une baisse de la production de 50% pendant trois mois. Quoi qu’il en soit, une économie profondément endettée sera confrontée à des problèmes encore plus graves. À mon avis, le virus n’est qu’un “déclencheur” du processus qui a commencé il y a très, très longtemps», a estimé M.Speck.
Le cours record de l’or ne serait pas lié au coronavirus
Le virus n’est pas du tout la cause principale de l’actuelle envolée du cours de l’or, et le métal jaune deviendra de plus en plus cher à moyen et à long termes, a résumé l’analyste.

L’autre interlocuteur de Sputnik, Martin Siegel, a relevé à son tour que le coronavirus n’avait atteint qu’environ 80.000 personnes, et que cela ne devrait pas somme toute affecter trop l’ensemble de l’économie mondiale.

La panique joue un rôle
«Mais si cette “esbroufe” [autour du coronavirus, ndlr] se poursuit, son effet pourrait s’avérer très grave. L’expérience des épidémies précédentes [par exemple, du SRAS, ndlr] nous apprend que l’économie chinoise est tout à fait en état de compenser ses pertes en l’espace de quelques semaines tout au plus», a noté l’expert.
Pour lui, on ne comprend pas tout à fait pourquoi c’est justement à présent qu’il y a tant de bruit autour de cette maladie.

«En effet, tout comme il y a plusieurs années, la “maladie de la vache folle” (ESB) existe aujourd’hui, mais personne n’en parle. Mais comme tout le monde ne parle que du coronavirus à présent, la population est de plus en plus gagnée par la panique», a expliqué l’Allemand.
Il se dit convaincu que le cours de l’or ne cessera d’augmenter.

«Quand les gens n’ont plus confiance dans les billets de banque, l’or en ressort gagnant en règle générale. Quand la récession se déclenche, cette règle devient absolue. Et c’est justement dans une récession que s’enfonce à présent l’économie mondiale», a conclu M.Siegel.

Source agence russe Sputnik.com ici

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