Le Congrès américain, enfin certains de ses représentants, viennent de demander très aimablement à Mark Zuckerberg de bien vouloir avoir la gentillesse de faire un moratoire sur la mise en place de sa monnaie virtuelle afin de laisser le temps au législateur de comprendre ce qu’il se passe et de faire le tour de la question, pour pouvoir lui dire non…

Mais, le non ne sera vraisemblablement pas brutal.

Nous allons avoir un « non » itératif et progressif dont vous avez ici la première étape.

Cela pourrait même être un « oui mais »…

Un oui à Lbra, mais par exemple, uniquement pour les pays émergents, ou pour les pays du tiers monde, ou pour les pays dont on veut emmerder la souveraineté. Par exemple, oui à Libra au Venezuela, en Russie, ou en Iran, et évidemment dans tous les pays d’Afrique !

Mais non dans tout le reste du monde…

L’avenir nous dira si cette approche cynique est retenue.

Elle devrait l’être comme outil de domination américaine sur le reste du monde via une forme de soft power plus ou moins privé.

Vous noterez encore une fois l’absence de réaction même via des tweets de notre tweeteur fou de la Maison-Blanche, alias… Donald Trump !

« Chers M. Zuckerberg, Mme Sandberg et M. Marcus 

Nous vous écrivons pour demander à Facebook et à ses partenaires d’accepter immédiatement un moratoire sur tout mouvement en avant sur Libra – sa cryptomonnaie proposée et Calibra – son portefeuille numérique proposé.

Il semble que ces produits peuvent constituer un système financier mondial entièrement nouveau, basé en Suisse et à l’étranger et rival à la politique monétaire américaine et au dollar.

Cela soulève de sérieuses questions de protection de la vie privée, d’échanges commerciaux, de sécurité nationale et de protection de la vie privée mais aussi les préoccupations en matière de politique monétaire non seulement pour les plus de 2 milliards d’utilisateurs de Facebook, mais aussi pour les investisseurs, les consommateurs et le grand public et l’économie mondiale en général ».

Je viens de traduire ici que le premier paragraphe.

Le législateur américain a bien vite compris, ce qui était prévisible, le risque systémique que représente une monnaie privée émise par un géant comme Facebook.

Il est peu probable que la FED abdique son pouvoir de battre monnaie, tellement peu probable, que cela n’arrivera pas dans ce monde.

Vous pouvez télécharger la lettre complète sur le lien ci-dessous.

Charles SANNAT

lettre du congrès à Facebook

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