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L’histoire d’amour entre l’or et les investisseurs est sur le point de repartir. C’est ce qu’affirment les analystes de Commerzbank, qui ont cité le passage récent du métal jaune au-dessus de la barre psychologique des 1 250 $ comme l’une des raisons qui expliquent le retour en grâce du métal.

Mais à mon sens, la vision « graphique » des choses est erronée. Il se passe quelque chose de beaucoup plus profond sur l’or.

Les taux montent. Jamais l’or n’a été haussier lors d’une montée des taux d’intérêt.

Alors pourquoi, cette fois, les choses seraient-elles différentes ?

Parce que si les taux montent trop haut trop vite, alors c’est l’insolvabilité généralisée.

L’or doit protéger de l’inflation… certes.

Mais il protège aussi de l’effondrement généralisé lié à une insolvabilité du système… lié à une hausse des taux mal maîtrisée. Dans tous les cas, encore une fois, tous les scénarios sont bons pour l’or.

Charles SANNAT

Durant les sessions de mercredi et de jeudi dernier, il a dépassé cette barre sur les contrats à terme les plus actifs sans toutefois parvenir à clôturer au-dessus de ce niveau. Au début de la session de vendredi, l’or s’est éloigné de cette barre cruciale pour s’échanger à environ 1 243 $ l’once.

Même si ce niveau psychologique important semble représenter un défi à court terme, les chances de voir le prix de l’or le dépasser sont bonnes”, ont écrit les analystes sous la supervision de Carsten Fritsch dans une note à l’attention de leurs clients envoyée jeudi dernier.

Ce retour en grâce de l’or s’explique par les craintes de voir le positionnement en vue de la relance anticipée — à savoir l’espoir que Trump tiendra ses promesses en termes de politiques en faveur de la croissance — qui ne cessent de grandir. Mardi dernier, l’or a clôturé à un niveau très proche de son record de ces trois dernières semaines alors que le dollar faiblissait et que les actions connaissaient leur déclin quotidien le plus marqué depuis septembre en raison du vote à l’encontre des souhaits de Trump en ce qui concerne le remplacement d’Obamacare. Si l’administration échoue sur ce dossier, certains investisseurs craignent de voir d’autres échecs suivre, notamment sur les objectifs liés à la croissance, alors que c’est justement ce qui avait alimenté l’appétit pour des actifs plus risqués, comme les actions.

Bien sûr, tout le monde n’est pas de cet avis. La banque d’investissement Barclays a déclaré à ses clients dans une note de jeudi qu’elle ne voit pas les actions dérailler jusqu’à ce que l’économie mondiale recule fortement ou que le système financier rencontre de gros soucis.

Flux vers l’or

En attendant, Commerzbank avance une autre raison qui la porte à croire que les investisseurs vont faire montre d’un regain d’intérêt pour l’or : les ETF ont enregistré des flux entrants pour le deuxième jour d’affilée ce mercredi, tandis que les flux entrants de ces deux derniers jours atteignent un total de presque 9 tonnes, ce qui a effacé presque la moitié des flux sortants enregistrés durant ce mois.

Les investisseurs financiers spéculatifs devraient particulièrement remonter dans le wagon. Dans les moments qui ont précédé la réunion de la FED, leurs positions long nettes ont chuté jusqu’à leur plus bas niveau de l’année, soit à 80 % de moins que le plus haut de l’été dernier”, ont écrit les analystes de la banque allemande. “Autrement dit, le potentiel haussier de ce côté est important.

Article de Barbara Kollmeyer, publié le 24 mars 2017 sur MarketWatch.com

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