Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Je ne sais pas vous mais moi j’ai très envie de chanter “Comme d’habitudeuuuuuu” !!
Pourquoi cette chanson me direz-vous ? (J’aime bien vous faire me poser des questions auxquelles j’ai les réponses !!) Tout simplement parce que chaque année c’est exactement la même histoire…
C’est un beau roman, c’est une belle histoireuuuuuu…
Oui, je vais vous faire tout le répertoire de la chanson de variété française ! Mais je suis d’humeur badine ce matin, ce qui j’espère vous aidera à avaler la pilule amère des mauvaises nouvelles.
Donc “comme d’habitude”, c’est toujours la même “belle histoire” qui débute chaque nouvelle année civile.
Le 1er janvier de l’année, les prévisions tombent comme les feuilles mortes en automne et elles sont généralement très optimistes, elles sont mêmes dithyrambiques !! Cette année, le politburo international du capitalisme prévoit le retour de la croissance mondiale et une accélération de la reprise économique.
Tout le monde est content, on se tape sur le ventre, on s’autosatisfait, les vendeurs d’actions ont le moral et on explique à tout le monde que cette année, la bourse fera +12 %… Le moral est au beau fixe. Merveilleux, absolument exquis.
Les économistes alternatifs (moi par exemple) ont beau dire que tout cela c’est de la fumisterie et que l’on nous a déjà enfumés de la sorte les 7 années précédentes, rien n’y fait : on vous clôt le bec en disant “mais vous êtes vraiment pessimistes vous hein, vous ne voyez donc aucune raison d’espérer ?”… C’est le grand classique.
Au fur et à mesure de l’année, on “révise à la baisse”…
Là où le système devient génial, c’est que tout au long de l’année on va corriger progressivement le mensonge initial qui était une action parfaitement volontaire. Les 4 % de croissance mondiale vont devenir 3,5 puis 3 puis 2,5 puis 2 etc., jusqu’à ce que la prévision colle à la réalité.
Et là, on vous sort l’évidence économique en fin d’année. “Comme prévu” la croissance a été pourrie. Vous l’aviez bien dit un an avant tout le monde, mais on vous fait quand même passer pour le demeuré du coin quand vous le dites en début d’année, et à la fin de l’année on ne vous invite plus.
Et ce cirque se répète invariablement depuis 8 ans avec un régularité de métronome et en chaque début d’année, vous passez pour le même crétin et on rejoue la même pièce de théâtre.
Il y en a d’autres de pièces que l’on joue avec la même régularité. Par exemple, tous les 3 mois, nous avons un patron dont la rémunération fait polémique. Tous les trois mois, on s’interroge doctement sur les mesures que nous ne prendrons jamais pour mettre fin à cette situation que personne ne veut régler vu que tout le monde veut pouvoir continuer à se goinfrer de beaux salaires et de gros avantages.
Bref, une fois n’est pas coutume, la grande comédie humaine des prévisions en baisse se poursuit.
Le FMI assombrit son tableau de l’économie mondiale
“Le FMI revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale. Le produit intérieur brut mondial devrait croître de 3,2 % en 2016, et de 3,5 % en 2017, moins que ce qu’avait prévu le FMI en janvier. L’Institution s’inquiète de la situation en Chine, des difficultés des économies émergentes, et des répercussions sur l’ensemble de l’économie mondiale.”
Le tableau dressé par le FMI est un amoncellement de nuages plus ou moins menaçants pour l’économie mondiale. Les difficultés des émergents surtout du premier d’entre eux, la Chine, inquiètent.
1/ L’essoufflement chinois pèse sur l’investissement et le commerce mondial, sur le cours des matières premières et, par ricochet, sur les pays qui les exportent.
2/ Le recul des cours du pétrole complique la situation en Russie, le pays devrait rester en récession cette année, tout comme le Brésil. Pour la zone euro, le FMI table sur une croissance de 1,5 % en 2016, soit 0,2 point de moins que lors de sa dernière prévision.”
Mais la reprise est toujours là même, Michu peut dormir tranquille…
“La reprise est là, elle devrait se poursuivre, explique le FMI, mais elle pourrait être fragilisée par plusieurs facteurs. L’éventuelle sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la crise migratoire, la gestion des réfugiés, les craintes liées au terrorisme qui pourraient inciter certains gouvernements à opter pour des politiques plus nationalistes, voire protectionnistes…”
Ça pour une reprise, c’est de la reprise n’est-ce pas !
Et le FMI de conclure avec cette remarque géniale “autant de raisons qui justifient, selon le FMI, le maintien d’une politique monétaire accommodante sur le long terme en Europe”…
Et toute politique monétaire accommodante est excellente aussi bien pour l’or que pour l’argent, ou même pour le pétrole, ou même encore pour l’immobilier et de façon générale pour ce que l’on appelle les actifs… tangibles, tangibles par opposition à la monnaie papier qui ne vaut que la valeur que vous voulez bien lui accorder et nous touchons là uniquement à des fictions.
La valeur d’une monnaie c’est juste une fiction, une histoire commune partagée, une croyance partagée. Quand il n’y a plus de croyance partagée, c’est la perte de confiance et donc l’effondrement monétaire.
Nous n’y sommes pas, pas encore, mais nous y allons, d’où encore une fois la nécessité de vous prémunir du crash qui vient.
En attendant, mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Charles SANNAT
“Insolentiae” signifie “impertinence” en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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