Un chômeur indemnisé doit-il chercher du travail ou faire semblant seulement ?
Peut-on poser cette question en France sans passer, dans la seconde, pour un horrible capitaliste tendance faciste ?
Parce que ce genre de question est typique à notre pays… où l’on confond la nécessaire et juste solidarité avec la démagogie la plus totale du “je rase gratis”… Il en va de même avec la sécu, où la démagogie, de décennies entières, arrive tout simplement à la mise en place d’un système à double vitesse. Dans les faits, vous êtes moyennement soignés gratuitement et avec des délais parfois trop longs ou vous payez et c’est rapide, et d’excellente qualité. Le mieux est toujours l’ennemi du bien.
Nous en arrivons donc à demander aux chômeurs de tenir un journal de bord, qui comble de l’horreur absolue, sera lu par Pôle emploi !!
Mais… rassurez-vous !
« Ce journal est utilisé à des fins d’accompagnement des demandeurs d’emploi : il n’est pas un outil de contrôle de l’intensité de la recherche d’emploi », précise la convention, en réponse à des craintes exprimées par les syndicats. Les demandeurs d’emploi pourront « bénéficier d’un accompagnement en agence et par téléphone » pour remplir ce « journal ».
Ouf, j’ai eu peur que l’on ose demander à un chômeur indemnisé de vraiment chercher du travail… faut pas déconner non plus hein !!
Bon trêve de plaisanterie soyons sérieux.
Il est normal de vérifier l’intensité de la recherche d’emploi, non pas pour forcément “sanctionner”, mais pour aider, ceux qui en ont le plus besoin, à “se rapprocher de l’emploi” comme on dit pudiquement dans le secteur social. Il y a des gens “trop éloignés de l’emploi”…
Je suis le premier à savoir que le marché de l’emploi est très compliqué, et qu’il n’y a pas de travail pour tout le monde et quand bien même nos 300 000 postes vacants seraient pourvus, qu’au lieu d’avoir 6.5 millions de chômeurs nous en aurions encore… 6.3 millions !!
Nous sommes bien d’accord.
Néanmoins, le travail d’un chômeur et aussi sa dignité, est, lorsqu’il est indemnisé, de faire a minima l’effort de chercher du travail ; en trouver étant encore autre chose et cela ne devrait être l’objet d’aucun débat.
En revanche, ce qui serait intéressant ce serait tout de même de se poser enfin la question de l’employabilité et de l’accompagnement social complet. Celui-ci donne de bons résultats quand on se penche sur les cas individuels. On découvre, par exemple, que cette dame qui ne travaille pas, ne travaille pas parce qu’elle n’a pas de … moyens de transports ! Dans mon petit coin de Normandie, nous avons du coup une association qui dispose d’une auto-école sociale et aussi d’une gamme de véhicules,allant du scooter à la voiturette sans permis, pour permettre aux gens d’aller travailler. Ces véhicules ne sont pas donnés, mais loués chaque mois à celui qui en fait la demande et s’il ne travaille pas assez… il perd son moyen de transport. Et vous savez quoi ? Cela fonctionne très bien.
Charles SANNAT
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