C’est une dépêche de l’agence Reuters reprise par la Tribune qui s’inquiète à juste titre que la « pénurie de main-d’œuvre pèse sur la reprise des entreprises ».

« Alors qu’elles sortent tout juste la tête de l’eau, les entreprises se retrouvent désormais confrontées à une pénurie de main-d’œuvre. Un obstacle pour qu’elles redémarrent pleinement leur activité. De plus, le télétravail a enclenché une remise en question des salariés sur leur travail. Résultat, de nombreux acteurs économiques peinent à recruter même dans les métiers bien rémunérés ».

« Le directeur général d’un grand groupe industriel français a par exemple affirmé que son entreprise avait publié des annonces pour 150 postes vacants dans deux usines du pays, mais qu’aucun CV n’avait été reçu. « La crise a peut-être anesthésié la relation des gens avec le travail », a-t-il dit à Reuters en marge des Rencontres Economiques d’Aix-en-Provence, ajoutant néanmoins que le problème était d’ordre mondial, avec des difficultés similaires rencontrées aux Etats-Unis ».

Hauts comme bas salaires sont concernés. 

« Il est difficile pour de nombreuses entreprises d’embaucher de nouveaux travailleurs, en particulier des travailleurs à bas salaires horaires, des chauffeurs (…) et des commerciaux qualifiés. Le manque de candidats à l’emploi a empêché certaines entreprises d’augmenter leur production », les contraignant même parfois « à réduire leurs heures d’ouverture », a souligné la Fed dans son Livre beige, une étude réalisée auprès des entreprises ».

Logiquement, le manque de main-d’œuvre disponible freine la reprise américaine, et ce sera aussi le cas en Europe et en France où le sujet va devenir problématique.

Enfin cet article relève une « remise en question », vers la fin du salariat !

« Si les salariés ont dans un premier temps apprécié de travailler depuis chez eux, ils sont depuis lors entrés dans une seconde phase dans laquelle ils remettent en question leur rapport à leur entreprise et à leurs collègues, selon le patron de La Poste.

« Je pense qu’il y a une vraie question sur la fin du salariat », a dit Philippe Wahl lors de la conférence.

Près de la moitié des entreprises du bâtiment, 41 % des entreprises du secteur des services et un quart des firmes industrielles peinent à recruter des travailleurs, montre la dernière enquête de la Banque de France ».

Il y a aussi une forme de grève mondiale des salariés qui ont compris que l’on se fichait bien d’eux, que ce qui était impossible la veille l’était brutalement pendant la pandémie, que le télétravail marchait très bien, et que ne plus supporter les chausse-trappes des collègues ou les tensions de la vie de bureau sans oublier des temps de transport aussi élevés que des conditions inconfortables changeait totalement la vie. Les entreprises vont devoir s’adapter et les modes de collaborations aussi. Je pense notamment au CDI qui va évoluer car nous pourrions bien passer du tout salariat à l’auto-entrepreneuriat.

Charles SANNAT

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Source La Tribune avec Reuters ici

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