L’austérité est terminée alors que les gouvernements des pays riches ont augmenté leurs dépenses l’année dernière et comptent bien garder leur portefeuille ouvert dans un avenir proche…
Comme prévu, après les politique de relances monétaires par les banques centrales est venu le temps de l’alternance avec les politiques de relances dites budgétaires.
Puis on alternera… Jusqu’au jour où ce sera la faillite, mais on trouvera une solution pour spolier en douceur les moutons et tondre les épargnants.
Charles SANNAT
Après cinq années passées à se serrer la ceinture, le FMI déclare que la période de baisse des dépenses qui a suivi la crise financière est désormais arrivée à son terme.
« Les économies développées ont desserré la vis d’un cinquième de % de leur PIB en 2016, provoquant une cassure avec la tendance de consolidation fiscale graduelle de ces cinq dernières années », a écrit le FMI dans son rapport de veille fiscale.
« Nous nous attendons à ce que leur posture fiscale globale reste neutre en 2017, ainsi que les années suivantes. »
(Note : le graphique ci-dessus représente la dette des gouvernements des pays développés. Comme on peut le constater en observant les chandelles bleues, aucun progrès n’a été réalisé. Les chandelles noires, qui affichent des baisses, ne sont que des prévisions…)
Le gouvernement britannique tente toujours de réduire son déficit, mais à un rythme moins soutenu alors que Philippe Hammond, le Chancelier, voulait réduire la baisse des coûts suite au vote en faveur du Brexit.
Même si des dépenses supplémentaires peuvent être les bienvenues pour le financement d’un projet spécifique ou de services publics, le FMI s’inquiète du haut niveau d’endettement de gouvernements qui doivent gérer leur budget avec prudence.
Le gouvernement américain, par exemple, devrait utiliser la croissance actuelle en tant qu’opportunité pour remettre de l’ordre dans ses finances (note : selon la FED d’Atlanta et GDPNow, la croissance est actuellement de 0,5 % aux États-Unis… ça risque donc d’être un peu juste pour atteindre cet objectif).
« Aux États-Unis, où l’économie est proche du plein-emploi, la consolidation fiscale devrait commencer l’année prochaine afin de mettre durablement la dette sur la voie du déclin », a déclaré le FMI.
Cette déclaration va fortement à l’encontre des plans de Donald Trump, qui souhaite investir davantage dans l’infrastructure et la défense tout en réduisant les impôts, un cocktail qui risque de creuser le déficit budgétaire américain.
« Ces politiques devraient faire grimper les déficits à moyen terme. En conséquence, le ratio dette/PIB devrait augmenter de façon continue durant les cinq années à venir », a prévenu le FMI.
Avec des taux d’endettement aussi élevés, les gouvernements doivent jouer aux équilibristes, à savoir utiliser l’instrument de la politique fiscale pour générer une croissance durable tout en évitant le surendettement.
« Les politiques fiscales sont souvent considérées en tant qu’outil puissant pour promouvoir la croissance. Elles peuvent également contribuer à la stabilisation de l’économie, particulièrement durant les épisodes aigus de récession et lorsque les politiques monétaires deviennent moins efficaces », a écrit le FMI.
« Simultanément, un niveau élevé de dette, les défis démographiques à long terme et les risques fiscaux élevés exhortent à une gestion prudente des finances publiques. Les politiques devraient particulièrement être arrimées à un cadre de travail à moyen terme crédible qui garantit la viabilité de la dette, gère le risque de façon adéquate et encourage les pays à mettre en place des filets de sécurité pour les mauvais jours. »
En particulier, le FMI recommande d’investir dans l’infrastructure et dans l’éducation afin de promouvoir la croissance à long terme et de réduire les inégalités.
Article de Tim Wallace, publié le 19 avril 2017 sur le site du Telegraph