« Le dollar a grimpé en flèche après l’élection, tout comme le Dow Jones et le S&P 500. Ce mouvement n’est basé sur aucun facteur fondamental. Ce fut plutôt un petit effet de mode alimenté par la promesse vide de l’espoir. Si l’espoir est une émotion valide pour ceux qui croient à la vie après la mort, l’espoir en l’absence de raisons concrètes peut rapidement se muer en peur, la peur de perdre de l’argent.
Bank of America a publié un sondage, fait auprès de « professionnels » de Wall Street, dans lequel les interrogés ont indiqué que la hausse du dollar est de loin l’investissement le plus encombré. Le Dollar Index a déjà reculé d’environ 3,5 % depuis le 1er janvier. Si l’Index passe en dessous de la barre des 100, l’exode actuel du dollar pourrait rapidement se muer en sauve-qui-peut vers la sortie.
Côté face on retrouve l’or, qui a augmenté de presque 6 % depuis la fin décembre, et l’argent, qui a grimpé de 7,8 % depuis son plus bas de la fin décembre. Les facteurs fondamentaux qui alimentent la hausse de l’or par rapport au dollar est :
- l’augmentation continue de l’émission d’obligations américaines, qui ont doublé durant les huit dernières années ;
- la contraction de l’activité économique malgré la pléthore de « fausses nouvelles économiques » ;
- le déficit du gouvernement qui ne cesse de se creuser, ainsi que le déficit commercial.
La solution rapide, de fortune, que Trump va implémenter sera une politique visant à faire baisser le dollar. Il l’a tweeté pas plus tard qu’aujourd’hui. Le bond de l’or est attribué à ce tweet.
Ce qui alimente vraiment la hausse récente de l’or
Mais minute papillon, vous qui appréciez les « fausses nouvelles ». 50 % de cette hausse de l’or a eu lieu ce lundi, alors que c’était jour férié aux États-Unis, bien avant le tweet de Trump. Les actions minières au Canada ont largement grimpé hier. Cela nous dit qu’il y a d’autres facteurs derrière la hausse de l’or que la simple attente d’une baisse du dollar.
Lael Brainard, un des gouverneurs de la FED, a donné un discours aujourd’hui dans lequel elle a en quelque sorte fait marche arrière par rapport à la menace de la FED de relever quatre fois son taux directeur en 2017. Nous savions que cela allait se produire. L’or va commencer à anticiper la posture plus mesurée de la FED sur sa politique monétaire, qui deviendra probablement officielle à l’occasion de sa prochaine réunion, surtout au vu des chiffres des ventes de détail et de la consommation de décembre qui furent catastrophiques.
Alors que le Dollar Index passe en dessous de 100, les algorithmes des hedge funds passeront de l’achat à la vente de dollars, et de la vente d’or à l’achat. Mais il ne s’agit que de zakouski. L’initiative de démonétisation de Modi n’a pas réussi à entraver les importations d’or en Inde, alors que la Chine et les États-Unis continuent d’engloutir de grandes quantités d’or physique. Ces facteurs permettront de donner de la substance aux actions des hedge funds sur les marchés papier or et argent. »
Interview de Dave Kranzler, ancien collaborateur de Paul Craig Roberts au Trésor américain, publiée le 17 janvier 2017 sur KWN