Non, ce n’est pas du libéralisme primaire mais du réalisme économique de base. L’enfer est pavé de bonnes intentions!!
La loi Alur portée par Cécile Duflot était la chronique annoncée d’un échec économique retentissant et ce n’est pas faute d’avoir dénoncé l’ensemble des dispositifs qui ont été votés avec tambours et trompettes par des assemblées parlementaires de traîne-savates qui n’auraient jamais du suivre les propositions de cette ministresse.
Jamais le Président de la République n’aurait du la laisser faire.
Ce n’est que le réalisme, pour le coup du Premier ministre Valls, qui a permis d’enrayer cette spirale infernale de la loi Alur dont subsiste encore bien trop de choses, notamment dans le cas des compromis de vente qui sont devenus un enfer à réaliser et très coûteux qui plus est, avec une pile de documents et de diagnostics à la Prévert qui ne protège de rien.
Si la Garantie Universelle des Loyers GUL pouvait sembler être une idée merveilleuse… le diable, comme à chaque fois, se cache dans les détails et comme je l’avais dit, l’Etat était dans l’impossibilité totale de gérer directement une telle usine à gaz, car le problème était de la mettre concrètement en place. Qui assure? Qui paie? Qui instruit les dossiers, qui indemnise…? qui sera la madame ou le monsieur Dupont qui fera le chèque au propriétaire non payé de son loyer et avec quel argent?
Avant de mettre en place un tel mécanisme il fallait répondre à ces questions et cela demande énormément de travail, de savoir-faire, des contrats, une structure, du personnel… etc, etc…
“Mercredi, Sylvia Pinel, nouvelle titulaire du poste, a présenté un dispositif largement allégé, baptisé Visale (pour Visa pour le logement et l’emploi).
“Place donc à Visale. Désormais, seuls les jeunes salariés, de moins de 30 ans, ou ceux en situation précaire sont concernés, à savoir les travailleurs en CDD, en période d’essai, en apprentissage ou en intérim. Par ailleurs, la somme que les propriétaires lésés pourront toucher est plafonnée à 1.500 euros à Paris, 1.300 euros en province. Pour les deniers publics, et particulièrement pour Action Logement (l’ex-1% Logement), qui finance ce Visa, l’addition est beaucoup moins salée, de l’ordre de 120 millions d’euros”.
Cela veut dire que l’Etat accordera une mini-garantie (1 500 euros de garantie c’est l’équivalent de deux mois de loyer à Paris ou 3 mois grand maximum et encore on parle d’une chambre de bonne) qui ne servira à rien et certainement pas à convaincre un propriétaire alors que le délais moyen d’expulsion en cas de loyer impayé est plutôt de 24 mois… ce qui laisse songeur.
Cette garantie VISALE concerne uniquement un public qui ne peut pas prétendre et qui est exclu, par sa précarité en particulier des systèmes de garantie de loyer classique, des compagnies privées. Le lobbying a donc été efficace si vous voyez ce que je veux dire.
Bref, encore une mesure pour rien et pour amuser la galerie.
Il valait mieux tout annuler.
Enfin, celui qui veut remettre sur le marché des millions de logements vacants n’a qu’une seule chose à faire. On peut encadrer le prix des loyers, cela peut presque être audible par les propriétaires…. encore faut-il qu’il puisse expulser immédiatement en cas d’impayés…. enfin immédiatement peut-être pas, mais en 3 mois.
Ce n’est pas le rôle d’un propriétaire privé que de jouer le bon samaritain ou le rôle du logement social. Donc expulser rapidement est évidemment la seule solution viable et logique. Cela doit aussi s’accompagner de dispositifs de logements d’urgence pour ceux qui seraient concernés par de telles expulsions. Tout cela est parfaitement possible encore faut-il, là aussi, avoir une vision d’ensemble.
Charles SANNAT