Ma femme me glisse dans l’oreille qu’avec un titre comme ça, tous les lecteurs vont penser que je me moque de Blandine qui couine… “Tu ne te moques pas hein”, me dit-elle, “je t’interdis d’oublier l’humanisme que l’on défend”… Elle a raison ma femme.
Je ne me moque pas, mais j’apprécie les douces ambiguïtés qui expriment les complexités et forcent à la réflexion.
Notre Blandine n’a pas la vie facile. Elle est malade et souffre. Elle gagne 1 100 € de son mi-temps à la banque et 800 euros de pension d’invalidité, soit 1 900 euros net par mois. Son mari, lui, gagne 2 600 euros net.
Ils ont donc 3 700 euros net, maison payée et sans plus de crédit.
Je ne dis pas que Blandine est riche. Je dis que Blandine n’a sans doute pas idée de la paupérisation de notre pays.
Blandine ne se rend pas compte qu’avec presque 4 000 euros net par mois, elle fait partie statistiquement des nantis de ce pays, des “riches” comme disait le président Hollande.
Alors Blandine râle parce qu’on lui a retiré 16 euros par mois sur sa pension.
Ce n’est effectivement pas agréable. Je le conçois.
Le problème c’est que ce n’est que le début.
Notre pays a 2 200 milliards d’euros de dette. Nous sommes en déficit chaque année.
Celles et ceux qui dépendent de la dépense publique doivent apprendre autant que faire se peut à s’en passer car cela ira de mal en pis.
Je n’ai qu’affection et bienveillance pour Blandine.
Le problème c’est que l’on n’explique pas aux citoyens la réalité de la situation, alors ils ne peuvent pas être en mesure de prendre les meilleures décisions pour eux et leur famille.
Je crois profondément en la capacité des gens et de nos concitoyens à prendre les bonnes décisions si nous leur donnons les bonnes informations. Mais nous nous faisons endormir et voler les débats.
Car il y a des centaines de milliards d’euros qui partent en redistribution sociale chaque année. La question est donc : que voulons-nous collectivement faire de notre modèle social ?
C’est le genre de débat que l’on peut avoir lors d’une élection présidentielle quand on ne nous la vole pas.
Charles SANNAT