Oui mes chers lecteurs, nous vivons dans un monde terrible de paradoxes qui nous explosent régulièrement à la figure.

C’est ce qui arrive lorsque l’on fait n’importe quoi et que l’on veut croire à des fictions imaginaires plutôt que de se conformer à la réalité.

Il arrive un moment où l’on percute à pleine vitesse le murs des faits et des lois physiques.

Depuis des années, nous vivons dans un environnement économique de taux très bas. Proches de zéro. Il faut relancer la croissance.

Il faut même aider les banques à prêter pour financer l’économie réelle.

Mais en les poussant à irriguer presque gratuitement le système économique, on augmente évidemment l’endettement des acteurs privés, les ménages comme les entreprises.

Si la conjoncture se retourne, si les taux montent, si la croissance baisse, si nous avons une nouvelle crise, si le chômage augmente, bref, si tout se passe mal alors, les agents économiques croulant sous trop de dettes deviendront tout simplement insolvables.

S’ils ne peuvent pas rembourser les crédits alors les banques ont un sérieux problème et peuvent à leur tour faire faillite comme aux Etats-Unis avec l’histoire des subprimes.

Réduire la distribution de crédit… 

La France a dépassé l'Espagne comme premier grand pays européen en termes d'endettement du secteur privé (ménages et entreprises) rapporté au PIB en septembre 2018.Il faut dire qu’en comparaison, en France, côté crédit on appuie sérieusement sur la pédale d’accélérateur, sans que cela, d’ailleurs ne génère une croissance démentielle. C’est cela l’économie de la dette et c’est évidemment un bien mauvais principe.

« Sur proposition du gouverneur, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF), qui s’est réuni ce lundi 18 mars sous la présidence de Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, a donc décidé de renforcer ce que les autorités appellent « le coussin contra-cyclique », un matelas de fonds propres imposé aux banques en fonction de leur exposition au marché français.

En juin dernier, le HSCF avait annoncé un premier « coussin » de 0,25% des actifs pondérés par les risques que les banques devront avoir constitué dans leur bilan d’ici au 1er juillet 2019. Le coussin sera rehaussé à 0,5% à compter d’avril 2020 (la décision sera publiée le 2 avril prochain, après approbation de la Banque centrale européenne).

« Incompréhension » des banques
Ce coussin, qui peut aller théoriquement jusqu’à 2%, s’inscrit dans une logique préventive : « il s’agit de maintenir la capacité des banques à prêter, pas de restreindre l’octroi de crédit » insiste-t-on au ministère.

« Le HCSF relâchera le coussin en cas de retournement du cycle financier, avec application immédiate. Ce relâchement permettrait aux banques de mobiliser cette réserve de capital pour préserver leur capacité d’offre de crédit, notamment aux petites et moyennes entreprises qui sont les plus dépendantes du financement bancaire » précise le Haut conseil dans un communiqué.

Les banques, dont les dépôts sont « taxés » à 0,4% par la BCE et qui préfèrent donc prêter même à un taux bas, ont immédiatement réagi pour fustiger la décision.

« Les banques françaises ne comprennent pas cette décision, qui n’est pas cohérente avec la politique monétaire de la Banque centrale européenne, qui soutient le financement de l’économie grâce à la distribution de liquidités sur les marchés à des taux particulièrement bas » indique la Fédération bancaire française (FBF) dans un communiqué.

Le lobby bancaire a relevé que le coût du risque est en baisse de 18% en 2017 et désormais « à son niveau le plus faible depuis 2007.» Il a également jugé le signal donné « contradictoire dans un contexte de croissance ralentie.»

Conclusion?

Pour relancer l’économie il faut faire plus de crédits, mais comme on fait maintenant trop de crédits sans que cela ne relance véritablement l’économie, que les banques sont plus qu’inciter à prêter, il faut relever les niveaux de fonds propres pour faire du crédit ce qui revient à obliger les banques à se recapitaliser, ce qui a un coût, ou à réduire leur production de crédits et payer les taux d’intérêts négatifs à la BCE…

Absurde évidemment mais à l’image d’une économie devenue totalement folle et d’un système qui commence à tourner en boucle…avant le grand plantage!

Charles SANNAT

Source La Tribune ici

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