J’aime bien Nicolas Doze, et pour l’avoir rencontré je sais que c’est un garçon aussi charmant, intelligent que cultivé et économiquement relativement incollable !!!

Que nous dit-il dans cette vidéo ?

Que les taux baissent… et comme les fonds euros sont bourrés de ces titres de dettes émis à taux négatifs appelés obligations d’Etats, le rendement est donc appelé à baisser. Logique imparable !

Il revient donc sur ce que vient d’annoncer le Crédit Agricole, et déclare que « si vous voulez continuer avec l’assurance-vie à avoir du rendement, il va falloir aller vers des fonds placés en actions » !

C’est là que sa collègue lui pose la question qui tue ! « Faut-il en avoir peur pour votre contrat ? »

« Non, bien sur que non… L’argent que vous avez mis vous pourrez le récupérer mais les chances de le faire fructifier sont beaucoup beaucoup plus faibles… »

Sauf qu’en réalité c’est loin d’être aussi évident ! Très loin, car encore une fois, pour le moment la plus grande partie des compagnies d’assurance-vie disposent de réserves permettant de continuer à verser des taux « positifs » donc un rendement, même si ce dernier baisse.

Le problème va se poser d’ici quelques mois… si les taux restent négatifs, et si dans 10 ans les taux sont toujours négatifs ou plus grave, sont encore plus négatifs (ce qui va hâter le mouvement) alors les compagnies auront mangé toutes leurs réserves… Les rendements versés seront négatifs et le capital de votre fonds en euros entamé.

Plus grave, si tous les épargnants veulent récupérer leur 1400 milliards d’euros au même moment ou presque… et que personne ne veut placer et racheter leur obligations sur le marché ? Qui va assurer la liquidité des placements en assurance-vie ?

Dire donc que « non bien sur que non », tout va bien, relève du « tout va très bien madame la Marquise »… le problème et vous l’aurez compris c’est que quand on est Nicolas Doze sur BFM ou Lenglet sur France 2 on ne peut pas crier aux abris ou donner la réalité des risques encourus sans courir le risque de déclencher les paniques. Il ne faut pas leur en vouloir, la puissance médiatique est considérable, et chaque mot doit être pesé. Le risque est évoqué, enfin, et c’est presque déjà suffisant tant le simple fait de poser une question c’est presque y répondre.

Dans la vidéo d’Ecorama, le directeur de la rédaction de Boursorama était nettement plus clair, mais le nombre d’auditeurs n’est évidemment pas le même non plus!

Comment donc décoder les carabistouilles ?

Simple… intellectuellement elles ne tiennent jamais la route quand on pousse la logique jusqu’au bout des raisonnements !

Si vous poussez les raisonnements sur l’assurance-vie, sur les garanties de capital en période de taux négatifs et sur le risque de liquidité en période de taux négatifs où plus personne ne fait de versements et où tout le monde fait des retraits, la tableau semble nettement plus inquiétant !!

Pour le reste et pour celles et ceux qui veulent aller plus loin, j’ai consacré le numéro de rentrée de la lettre STRATEGIES à un dossier spécial intitulé « Tempêtes bancaire et monétaire, comment protéger son patrimoine en se débancarisant et en se démonétisant ! ». Comme le dit ma femme « ton titre est long »… je sais, mais c’est exactement ce que je voulais dire, et c’est exactement ce qu’il faut faire et les risques actuels auxquels chaque épargnant est confronté. Je vous explique comment faire dans les 40 pages de ce dossier spécial débancarisation et démonétisation. Pour en savoir plus c’est ici!

Charles SANNAT

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