Alors qu’une bad bank est à nouveau évoquée pour la Deutsch Bank tel un vieux serpent de mer refaisant surface, pour Marc Friedrich les bad banks n’ont jamais été de bonnes solutions… c’est à la fois vrai et faux, car si cela ne règle pas le problème en soi, cela permet au moins de le transférer !

L’objectif d’une bad bank n’est pas d’apporter une solution, mais de transférer les dettes des uns (généralement une entreprise privée) aux autres (généralement la collectivité et le budget de l’Etat).

Dès lors, c’est dans presque tous les cas les pouvoirs publics du pays concerné qui apportent leur garantie.

La banque privée, elle, délestée de ses boulets de plombs et des cadavres dans ses placards peut repartir de l’avant.

Ici comme ailleurs, on privatise les gains, et on socialise les pertes.

Ce n’est pas grave, c’est le con-tribuable aussi con-tribuable que le Français qui paiera!

Charles SANNAT

«La banqueroute de Lehman Brothers paraîtra une simple gaminerie»: Deutsche Bank lutte pour sa survie?

Deutsche Bank envisagerait de mettre sur pied une «bad bank» pour se délester de 50 milliards d’euros d’actifs toxiques, alors que son cours boursier est en chute libre et que le problème de son niveau de solvabilité persiste. Un économiste allemand donne son avis à ce sujet au micro de Sputnik.

Les «bad banks» n’ont jamais été la bonne solution à une mauvaise situation. Dans le meilleur des cas, la création d’une telle structure à part ne permettait que de gagner un peu de temps, a déclaré à Sputnik l’économiste allemand Marc Friedrich, commentant les informations rapportées par le Financial Times et Reuters, selon lesquelles la première banque allemande songerait à se délester ainsi de 50 milliards d’euros d’actifs toxiques.

«À chaque fois qu’une nouvelle « bad bank » est créée, une sorte de « bouton d’alarme » s’allume en moi», a indiqué l’expert.

Et de supposer que Deutsche Bank chercherait ainsi à se débarrasser de nouveaux «cadavres».

«Ils l’ont déjà fait une fois, et à l’époque, il s’agissait de plus de 120 milliards d’euros. Deutsche Bank lutte pour sa survie», a rappelé M.Friedrich.

Déjà, dans son livre intitulé «Der Crash ist die Lösung» («Le crash est la solution») et paru en 2014, il en était venu à la conclusion d’une «faillite de facto» de Deutsche Bank. L’économiste allemand est toujours de cet avis:

«Ce n’est qu’une tentative pour gagner du temps. La capitalisation boursière actuelle de Deutsche Bank n’est que de 12,5 milliards d’euros, ce qui est bel et bien dérisoire pour une banque. Les produits dérivés pour 50 milliards d’euros vont être enlevés de la balance, mais ce ne sera en fait qu’une tentative de retarder la banqueroute imminente».

Selon Marc Friedrich, si le cours boursier de Deutsche Bank s’effondre en dessous de 5 euros, il n’est pas exclu que le «bon père», soit l’État, la nationalise, tant elle est importante pour le système.

«Cela signifie, que cela sera payé finalement par nous, les citoyens», a-t-il prévenu.

Et d’ajouter que l’effondrement de Deutsche Bank serait un «immense problème» pour l’État allemand et ses citoyens.

«Si cela arrive, cela déclenchera un écroulement financier que le monde n’a jamais connu. Comparée à cela, la banqueroute de Lehman Brothers [en 2008, ndlr] paraîtra une simple gaminerie», a résumé l’interlocuteur de Sputnik.

Les analystes parlent de plus en plus de Deutsche Bank comme d’une bombe financière à retardement. Ils estiment que la première banque allemande est «too big to fail» sinon cela ferait longtemps qu’elle aurait fait faillite. Aussi, le gouvernement allemand, la Banque centrale européenne (BCE) et les actionnaires s’appliquent-ils à empêcher à tout prix le cataclysme, tellement l’effet domino que pourrait entraîner sa disparition est craint.

Source Agence russe Sputnik.com ici

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