Je ne suis pas “contre” les riches, loin de là, pourtant lorsque l’on parle écologie et que le “bobo” parisien en particulier et citadin en général explique au “gilet jaune” de la France périphérique, qu’il pollue trop avec sa bagnole au diesel, entre deux voyages à Bali en “business” avec ses gamins blasés, mon côté lutte des classes environnementale prend le dessus. C’est mon côté hémisphère gauche du cerveau…
Mon droit dit tout de suite, arrête de parler pollution avec ton camping-car au gasoil… Et oui, c’est chose compliquée que l’empreinte “carbone”.
Alors gardons-nous des anathèmes, mais tentons d’être objectif.
Celui qui traverse plusieurs fois la planète en avion ne peut pas donner de leçon d’écologie au pauvre smicard, et il en va ainsi de notre classe dirigeante qui utilise massivement, avec nos CSP+ et autres “leaders d’opinion”, les aéroports du monde entier.
C’est d’ailleurs ce que révèle cette étude sociologique parue dans le magazine Sociologie.
La réalité, c’est que les mêmes riches privilégiés voyagent plus qu’avant. Les pauvres, eux, ne prennent toujours pas l’avion:
“Une multiplication des voyages plutôt qu’une multiplication des voyageurs”.
Alors que la mobilité spatiale apparaît tout à fait centrale dans les logiques de stratification sociale, de nombreux travaux s’intéressent à la très forte progression des pratiques de mobilité, arguant d’une véritable démocratisation. Parmi les pratiques de mobilité qui bénéficient d’une banalisation particulièrement forte et intense figure le recours au transport aérien, dont l’accès est spécialement rare et valorisé. Le discours quasiment unanime de la démocratisation du transport aérien invite précisément à s’interroger sur celle-ci et à en poser les limites. Aussi s’agit-il de définir cette démocratisation selon la composition et les recompositions sociales des voyageurs aériens au fil du temps. L’analyse des chances de recours au transport aérien dans les déplacements de longue distance, ainsi que la composition sociale des voyageurs aériens en fonction de caractéristiques sociodémographiques mais aussi des conditions et des motifs de voyages, repose ici sur l’exploitation secondaire de données des Enquêtes nationales transports de 1974, 1981, 1993 et 2008. Nous montrons notamment que la banalisation du transport aérien se comprend essentiellement comme une démocratisation quantitative – autrement dit une augmentation uniforme des chances d’avoir recours au voyage aérien – accompagnée d’une certaine forme de polarisation – c’est-à-dire une multiplication des voyages plutôt qu’une multiplication des voyageurs.
Alors taxer le kérosène est une mesure essentielle!
Je sais, il n’est pas possible de taxer le kérosène blablabla, alors taxons les billets d’avion… ou mieux, créons un passeport “budget carbone” par personne. Nous avons droit à X tonnes par an, chacun dispose de son budget, soit deux voitures, soit une voiture et un billet avion par an…
Voilà qui serait nettement mieux.
Ne taxons personne!
Imaginons un budget environnemental pour chacun, qui permettrait de réduire l’empreinte écologique de notre consommation quotidienne.
La croissance deviendrait vote négative… et c’est la raison pour laquelle il n’y a aucune véritable politique écologique. Comme il ne peut pas y avoir de remise en cause du modèle de système économique basé sur toujours plus de croissance en valeur absolue, alors nous ne prendrons et prenons aucune des mesures qui s’imposent.
Bref, c’est la lutte des classes, des “Business class”…
Donc… nous allons vers l’effondrement.
Charles SANNAT
Source étude Boarding Classes ici
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