Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

D’après l’AFP, notre agence de presse nationale, la Banque centrale américaine devrait annoncer mercredi prochain qu’elle va commencer à doucement éponger l’océan de liquidités qui lui a permis de sauver l’économie américaine de l’effondrement en 2008…

C’est évidemment un exercice « attendu pour la présidente, Janet Yellen, au cours de l’avant-dernière conférence de presse de son mandat, qui a déjà préparé le terrain pour ne pas effrayer les marchés »…

Janet Yellen est annoncée partante et c’est très important dans les annonces qui vont être faites

La « gouverneuse » (soyons modernes et sacrifions le français sur l’hôtel de la bien-pensance lexicale) de la FED dont le mandat à la tête de la puissante banque centrale expire le 3 février est donc « partante ».

Cela a une conséquence très importante sur les possibilités de communication de la FED. En effet, imaginons que la FED, en procédant aux annonces du retrait de liquidités émises, va pousser le loyer de l’argent, c’est-à-dire les taux d’intérêt, à la hausse, sans oublier qu’en asséchant le marché des liquidités qui l’inonde depuis des années, il va falloir que les excédents des uns, soit l’épargne, financent les déficits et les dettes des autres… Autant dire que le compte n’y est pas, et que l’épargne mondiale est en incapacité totale de financer ne serait-ce que les déficits des pays européens…

Ce qui contrôle ou plus précisément maintient sous contrôle les taux d’intérêt, ce sont les injections massives de liquidités.

« Injecter des liquidités », cela veut dire quoi ?

Voilà une bonne question mes amis. Injecter des liquidités cela ne veut strictement rien dire. Il y a quelque chose qui se cache derrière ce vocable.

Et vous savez ce que c’est ?

Injecter des « liquidités » cela veut dire en réalité « racheter des actifs ». Ces actifs sont parfois et régulièrement des actions mais le plus souvent, il s’agit d’obligations.

Les obligations c’est les titres de dettes émis par les États qui financent ainsi leurs déficits et cela vient grossir les dettes d’États.

Il n’y a aujourd’hui plus suffisamment d’acheteurs d’obligation et donc de dette pour que ces opérations d’injection de « liquidités » cessent réellement.

D’où l’idée de le faire maintenant avant le départ de Janet Yellen !

Car Janet Yellen va annoncer la réduction progressive des injections de liquidités. Si elle le fait, le marché va rapidement se retrouver asséché. Si tel est le cas, les taux bondiront et la croissance calera aussi sec, avec en prime un énorme krach obligataire et un krach boursier.

Du coup, elle va vraisemblablement se contenter de donner quelques marges de manœuvre à son successeur qui très rapidement pourra faire machine arrière. Alors… les marchés pourront souffler.

La presse vantera la clairvoyance du nouveau gouverneur, la sagesse des membres du board de la FED.

On aura joué à se faire peur.

Ce que je viens de vous décrire s’est déjà passé en Europe, il n’y a pas si longtemps

C’était avant l’arrivée de Mario Draghi. Le gouverneur sur le départ, à savoir le français Jean-Claude Trichet, avait expliqué qu’il allait augmenter les taux, ce qu’il avait fait une fois ou deux… avant l’arrivée du Mario qui, lui, s’est chargé rapidement de les rendre rapidement négatifs.

Il se passera exactement la même chose dans les prochains mois.

De toutes les façons, il n’y aucune autre possibilité. Soit nous continuons notre fuite éperdue en avant en espérant que cela tienne encore en lévitation et par miracle – le miracle reposant sur le fait que personne n’a intérêt à ce que tout s’effondre et que finalement, mieux vaut faire semblant de croire ensemble à cette immense fiction imaginaire qu’est la valeur de nos monnaies –, soit nous précipitons la fin… et dans ce cas, croyez-moi, la ruine sera générale, brutale, violente, et l’effondrement ne sera pas uniquement financier. Il sera également sociétal. Imaginez que les fonctionnaires ne soient plus payés…

Ce serait en France, mais aussi aux États-Unis, un chaos à la Saint-Martin puissance Métropole, à l’exposant européen… et mondial.

Je reste persuadé qu’une telle éventualité n’est de l’intérêt de personne. Donc les taux resteront bas, les liquidités abondantes, et l’or montera inexorablement. Voyez, finalement, je suis profondément optimiste comme garçon !!

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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Source AFP via Boursorama ici

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