Et revoilà que l’on reparle d’Alstom et de ses turbines qui servent dans nos centrales nucléaires.
La France pourrait racheter ce que nous avions vendu il y a quelques années.
Entre temps, et au-delà de la symbolique politique ou économique, les savoir-faire, les technologies et les brevets, eux ont été pris, copiés, ou pompés !
Alors que peut-on racheter exactement ?
Une question à laquelle “on” se gardera bien de nous répondre publiquement et clairement.
Charles SANNAT
« Ceci est un article « presslib » et sans droit voisin, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
BelfortGE remet en vente les turbines Arabelle: la France va-t-elle enfin récupérer les clefs de son nucléaire?
Les discussions seraient en passe d’aboutir afin de récupérer les ex-activités nucléaires d’Alstom, dont la turbine Arabelle. Une opération qui répondrait à un impératif de souveraineté nationale. Pour autant, si Bercy s’activerait «depuis quelques semaines» sur ce dossier, General Electric cherche à revendre cette pépite depuis plus d’un an.
L’ancienne branche nucléaire d’Alstom va-t-elle «revenir au bercail»? Selon le Canard enchaîné du 14 octobre, «depuis quelques semaines», Bercy s’activerait pour «boucler l’opération» de rachat de l’une des trois co-entreprises créées en marge de la cession d’Alstom Energy à son concurrent américain General Electric (GE) en 2014.
GE revend le nucléaire français: l’État va-t-il sauter sur l’occasion?
Geast, nom de cette filiale gérant les ex-activités nucléaires d’Alstom, est largement sous contrôle de l’Américain, qui en détient 80% du capital. Dans son portefeuille-client, on retrouve notamment le parc de centrales nucléaires françaises, dont elle gère l’entretien des turbines à vapeur, les fameuses turbines Arabelle, réputées pour être les meilleures au monde. Autres clients de taille dont Geast à la charge: les bâtiments à propulsion nucléaire de la Marine nationale, dont son vaisseau-amiral, le porte-avions Charles de Gaulle. Autant de clefs de la souveraineté nationale actuellement sur le trousseau américain.
Arabelle: les clefs des centrales nucléaires, du porte-avions Charles de Gaulle
Une situation qui n’est pas sans risque. Sur pression de Washington, GE pourrait stopper ses opérations d’entretien et paralyser non seulement la flotte française, mais également porter un coup dur à l’approvisionnement énergétique de tout le pays. Déjà au début des années 2000, l’opposition de la France à l’invasion américaine de l’Irak lui avait coûté cher. Actuellement l’instrumentalisation du droit américain par Washington –peu contestée par les Européens–, lui octroie un levier de pression considérable sur les entreprises tant américaines qu’étrangères.
Si l’énergéticien américain remet en vente un actif tel que Geast, c’est parce que l’il est financièrement «à genoux» et ciblé par une enquête du gendarme boursier américain, précise Le Canard. Toutefois, gare à ne pas crier victoire trop vite. Remarquons en effet que ce projet de revente des activités nucléaires d’Alstom est sur la table depuis un moment…
Il y a un peu plus d’un an, il était question du combat mené par Frédéric Pierucci pour faire racheter cette tranche de souveraineté nationale par des acteurs tricolores. «Pour une fois, anticipons!», s’agaçait-il à un colloque à l’Assemblée nationale, relatant qu’il était «allé deux fois à Bercy proposer ce projet-là.»
«G.E. est dans une situation catastrophique […] nous avons une technologie absolument unique, qui est l’une des meilleures technologies au monde, c’est 3.000 emplois en France. C’est la turbine Arabelle, qui fournit toutes nos centrales, qui est la plus aboutie technologiquement, c’est un business qui est profitable. Je ne comprends pas pourquoi on ne se saisit pas de ce type de projets au plus haut niveau de l’État», développait l’ex-cadre d’Alstom et auteur du Piège américain. (Éd. JC Lattès).
«On rachète et au moins on ressort par le haut de l’affaire Alstom!» insistait-il, en présence du député Olivier Marleix, qui présida la commission d’enquête chargée d’examiner les décisions de l’État en matière de politique industrielle (Alstom, Alcatel, STX, etc.).
Autre point, rassurant aux yeux du palmipède, le fait que la France dispose d’un droit de regard via une «golden share» dont elle dispose chez Geast. Celle-ci avait pourtant bien failli disparaître et Geast passer intégralement sous contrôle US sans que cela ne chagrine l’exécutif. Un blanc-seing accordé à l’Américain sur l’avenir de l’ex-filiale d’Alstom qui s’est profilé lors du projet de fusion du reste d’Alstom avec l’allemand Siemens Transport. Un «mariage entre égaux» en défaveur de la partie française, largement encouragé à l’époque par l’Élysée, qui en était par ailleurs l’instigateur.
Quant au rôle que l’exécutif peut jouer via la «golden share», l’actuel cas de Suez soulève des interrogations. En effet, il semblerait, à en croire les révélations de Mediapart entourant le conseil d’administration du 5 octobre qui acta la cession à Veolia des parts qu’Engie détenait au capital de Suez, que l’Élysée a torpillé l’opposition à l’opération. Une opposition dont faisaient notamment partie les administrateurs de l’État.
Engie pourrait racheter Geast, mais vendre Endel
Quoi qu’il en soit, pour cette opération estimée à un milliard d’euros, du côté de Bercy on cherche un repreneur pour mettre la main à la poche, soutient le Canard. Engie (ex-EDF) aurait fait ainsi part de son intérêt, bien qu’il fasse «valoir qu’il n’a pas les sous, et que la doctrine maison est de ne pas racheter ses fournisseurs», relate le palmipède. «Si un autre repreneur se manifeste, alors, éventuellement, il pourrait apporter son soutien. Sinon, il se dévouera», développe-t-il.
Malgré cette perspective d’un retour probable d’un morceau d’Alstom dans le giron tricolore, tout n’est pas rose en matière de souveraineté énergétique. L’hebdomadaire satirique annonce au passage qu’Engie va bientôt céder sa filiale Endel, spécialisée dans la métallurgie nucléaire. Employant 4.000 salariés, celle-ci a participé à la construction de la quasi-totalité des réacteurs nucléaires tricolores, précise le Canard.
Lors de son intervention au Palais Bourbon, Frédéric Pierucci regrettait qu’il n’y ait «aucune stratégie industrielle» au sommet de l’État. Dans le nucléaire en tout cas, s’il y en a une, elle consiste à déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Source Agence de presse russe Sputnik.com ici
Alsthom n’est pas hélas la seule multinationale à être tombée dans les mains des américains grâce au DGO! à quand le même organisme en Europe pour les contrer! il y aurait moins d’histoires de ce genre!