Faut-il acheter de l’or, alors que l’inflation s’emballe ? se demande à très juste titre le magazine Capital.

“Tensions sur l’inflation toujours vivaces, accalmie sur le front des taux d’intérêt… Traditionnel rempart contre la hausse des prix à la consommation sur la durée, l’or, qui tend à évoluer à l’inverse des taux réels (les taux moins l’inflation), est bien orienté. Faut-il prendre le train en marche et acheter ?”

L’or a gagné du terrain, dernièrement. Le métal jaune, réserve de valeur sur longue période et protection traditionnelle face à l’inflation, est plébiscité dans l‘environnement actuel, marqué par des inquiétudes sur le front de l’inflation (qui a inscrit un pic marqué récemment) mais des taux d’intérêt à long terme encore sages, qui ont reflué ces derniers temps. “En zone euro, l’inflation a atteint 4,1 % en octobre, égalant ainsi le record atteint en 2008. Selon l’indice harmonisé européen (HICP), la hausse des prix annuelle atteint 3,2 % en France, 4,6 % en Allemagne, 5,1 % en Irlande et 5,5% en Espagne”, souligne le Comptoir national de l’or.

“L’impact du renchérissement de l’énergie est fort puisque l’inflation des coûts de l’énergie atteint 23,5 % sur un an dans la zone euro, un record historique. Aux Etats-Unis, l’inflation semble se transmettre au marché du travail, marqué par des pénuries chroniques de main-d’œuvre. Selon le rapport du ministère du Travail, les salaires sont en hausse de 4,6 % sur un an”, rapporte le spécialiste des métaux précieux. Un surcroît d’inflation encore considéré comme temporaire par les grandes banques centrales, qui semblent toutefois de moins en moins convaincues”.

Bon ok. A ce stade, toujours pas de réponse à la question faut-il acheter de l’or…

“Vers une inflation moins transitoire que prévu ?
Alors que la dynamique économique “devrait rester forte aux Etats-Unis, les déséquilibres de l’offre et de la demande et l’impact continu de la pandémie restent les moteurs de l’inflation – et ce sont des facteurs, comme l’a souligné la Fed lors d’une récente conférence de presse, que la politique monétaire ne peut pas traiter”, souligne Christian Scherrmann, économiste US chez DWS. “Et si la Fed s’attend toujours à ce que l’inflation se rapproche de l’objectif à long terme de 2 % au cours de l’année 2022, il semble que la banque centrale envisage désormais la possibilité que cela ne se produise pas”, ajoute l’expert”.

Bon à ce niveau, on tremble d’effroi comme face à sorcière Karaba dans Kirikou et acheter de l’or si l’inflation diminue et rentre vite dans le tube de dentifrice ce n’est pas franchement une très bonne idée patrimoniale. Mais… finalement cela pourrait ne pas être le cas…

“Si Janet Yellen, ancienne patronne de la Fed et actuelle secrétaire au trésor, a jugé les pressions inflationnistes “transitoires” lors d’une interview accordée à CNBC, elle a aussi averti que “cela ne signifie pas qu’elles vont disparaître dans les prochains mois”. David Garofalo et Rob McEwen, anciens dirigeants de la société minière Goldcorp, estiment quant à eux que l’inflation est beaucoup plus structurelle que prévu par les banques centrales. Pour les deux professionnels du secteur de l’or, “l’expansion mondiale de la masse monétaire et de la dette pour surmonter la pandémie, ainsi que des facteurs secondaires liés aux difficultés d’approvisionnement, conduiront les investisseurs à s’intéresser aux méthodes traditionnelles de protection de leur patrimoine”. Comme l’or, qui semble avoir encore de beaux jours devant lui”…

Alors faut-il acheter de l’or ?

Oui.

Pourquoi ?

Parce qu’il faut regarder le grand tableau d’ensemble sur 30 ans.

Et sur trente il monte.

Il monte parce que les dettes montent.

Il monte parce que les injections monétaires montent.

Il monte parce que les rachats de dettes par les banques centrales montent.

Il monte parce que les risques montent depuis 30 ans et que l’on s’approche de la fin d’un cycle pour les monnaies actuelles.

Sinon vous pouvez toujours acheter des Bitcoins. C’est génial, et vous pourrez faire coin-coin !

Charles SANNAT

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Source Capital.fr ici

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