C’est un très bel article du quotidien La Croix que je voulais partager avec vous sur un sujet complexe, et qui généralement “plombe” légèrement les ambiances festives du mois de juillet.
L’effort, la souffrance, tous les grands sentiments et les grandes souffrances sont et resteront toujours individuels et personnels, ce qui limite considérablement la portée des applications possibles des différents “collectivismes”, l’égalitarisme en étant un.
Nous sommes inégaux devant la douleur, la maladie et la vie.
Au milieu de cet océan de détresse, les soins palliatifs. L’endroit où l’on parlerait sans doute le mieux de l’euthanasie. Des demandes d’euthanasies qui s’estompent en même temps que les souffrances physiques ne disparaissent qu’avec la prise en charge lourde des douleurs.
Un article qui fera réfléchir chacun de nous à ces grands sujets, sans nous faire oublier l’essentiel : l’humanité, et l’amour pour nos prochains.
Charles SANNAT
Alors que la question de l’euthanasie continue de faire débat, La Croix a partagé le quotidien de soignants dans une unité de soins palliatifs de Narbonne.
Raymond (1) est mort ce matin. Le patient de la chambre 250 s’en est allé, un peu après 8h30. Ces dernières heures, le personnel de l’unité avait bien vu que l’état de ce sexagénaire, arrivé il y a quelques semaines, se dégradait. « Il est en train de s’éteindre doucement.
La semaine dernière, il plaisantait encore sur la mort, mais il n’en est plus là », avait dit Cennet, ceinte de sa blouse blanche, à la réunion de transmissions qui rassemble chaque matin les soignants de ce service de soins palliatifs. Vers 8 heures, Fanny, l’aide-soignante, était allée masser, avec ses huiles essentielles, l’homme dont elle sentait bien qu’il allait partir.
« Pour tenter d’apaiser l’angoisse », dit-elle. Toutes deux sont des piliers de l’équipe consacrée à plein temps aux douze personnes hospitalisées ici, à la polyclinique de Narbonne. Comme à chaque fois qu’une mort survient, la chambre restera vide 48 heures. Une manière pour l’équipe de ne pas voir les patients se succéder trop rapidement.
« On passe beaucoup de temps avec eux, explique Cennet, 34 ans. Il faut faire le deuil de la personne qui est partie, et de toute son histoire. On s’investit tellement auprès d’eux… Après leur mort, j’ai longtemps leur visage en tête. » Ceux qui travaillent ici sont tout sauf ces professionnels froids et distants que rien n’atteindrait, habitués à la mort et à la maladie, que l’on aurait pu s’imaginer en arrivant. « On est toujours désarmés face à la mort », souffle Cennet.
« J’ai annoncé dans ma vie des dizaines de décès. Je ne m’y habituerai jamais », confirme Brigitte de Herdt, la cadre de santé. C’est souvent elle qui accompagne les familles à la morgue de l’hôpital, en bas. « J’essaie de parler lentement, de laisser des silences », poursuit-elle avec son léger accent belge.
Source et article à lire ici sur le site LaCroix.com