Retour sur un épisode dont chacun doit avoir connaissance pour soi-même et pour les décisions patrimoniales que vous serez amené à prendre dans vos vies, car cela n’arrive pas qu’aux autres, même si, je considère que ces emprunteurs savait très bien qu’il y avait la possibilité d’un risque de change. Ils le savaient parfaitement. Seulement il y a une grande différence entre savoir d’une manière purement théorique et les faits, les probabilités que cela arrive. Il faut avoir beaucoup de compétence et surtout d’aisance financière pour prendre ce type de risque. C’est la raison pour laquelle il ne faut jamais emprunter dans une devise autre que celle où vous percevez vos revenus (même si ici, les gens avaient leurs salaires en francs suisses car frontaliers), c’est la raison pour laquelle vous devez toujours emprunter à taux fixes, même si c’est plus cher. C’est la raison pour laquelle vous devez vous assurer en cas de pépin de santé ou de drame. Bref, un tien vaut mieux que deux tu l’auras, appliquez les règles de bonne gestion du pépé !
Des milliers de travailleurs frontaliers se retrouvent piégés par des crédits immobiliers en francs suisses contractés avant 2015. Beaucoup estiment avoir été mal informés des risques liés au taux de change, certains ayant déjà remboursé l’équivalent du prix de leur maison… mais continuent à payer.
Une maison payée deux fois
Annette et Pierre Margand, installés dans l’Ain, pensaient avoir fini de régler leur prêt immobilier. En 2007, ils avaient emprunté en francs suisses pour acquérir leur maison. Près de vingt ans plus tard, leur établissement bancaire leur réclame encore 100 000 euros. « Normalement, la maison est payée, mais on doit encore rembourser jusqu’en 2032, uniquement à cause du change », souffle Pierre, qui dénonce des clauses qu’il juge « abusives ». Son épouse Annette parle d’« injustice » et appelle les autres emprunteurs à se mobiliser.
Le poids du taux de change
En cause : la chute de l’euro face au franc suisse depuis 2008, près de 40 % de dépréciation. Si les emprunteurs ont reçu des euros pour financer leur bien, ils doivent rembourser en francs suisses, dont la valeur a fortement augmenté. Résultat : des surcoûts parfois colossaux. Miguel Puente en a fait l’amère expérience. Après avoir perdu son emploi en Suisse, il a dû vendre sa maison en urgence. Son crédit, initialement prévu pour 280 000 euros, lui aura finalement coûté 550 000 euros. « Ce n’était pas un choix. Il fallait préserver la famille. Mais on a payé au prix fort », confie-t-il.
Une bataille devant les tribunaux
Ces situations, fréquentes dans les zones frontalières, commencent à être examinées par la justice. La Cour de justice de l’Union européenne impose désormais aux banques de prouver qu’elles ont correctement informé leurs clients. En juillet 2025, la Cour de cassation française a renforcé cette ligne : elle estime que les établissements doivent expliquer dès le départ les conséquences possibles d’un licenciement, d’un départ en retraite ou d’une revente, lorsque le prêt est libellé en francs suisses.
Pour les avocats, cela ouvre une brèche. « Si les juges considèrent que l’emprunteur n’a pas pu évaluer les risques de change, le prêt pourra être annulé et les sommes restituées », explique Me David Dana, conseil de plusieurs frontaliers.
Jusqu’à 40 000 dossiers concernés
Depuis 2015, les banques sont tenues de faire signer une convention de change pour alerter leurs clients. Mais avant cette date, on estime à environ 40 000 le nombre de contrats litigieux. Des milliers de familles pourraient donc encore se tourner vers la justice pour faire reconnaître leurs droits.
Sont-ils coupables ?
Oui, mais avec des circonstances atténuantes ! Oui ils sont coupables car en réalité, et même s’ils ne le diront pas publiquement (et c’est de bonne guerre), ils ont tous voulu jouer aux gains sur taux de change et ils ont voulu spéculer sur le différentiel de taux de change. Mais ils ont perdus. Ils pleurent maintenant. Mais ils ont une circonstance atténuante évidente. De la même manière que vous pouvez assurer votre prêt en cas de décès ou d’ITT, vous pouvez aussi vous assurer contre les taux de change ce qui s’appelle une couverture de change. Cela a un cout, mais vous êtes couvert. Si les banques n’ont pas proposé une telle garantie alors elles ont une évidente part de responsabilité. Si le client a refusé sa protection contre les évolutions de change, alors c’est son problème, car si vous prenez une couverture de change… vous ne pouvez pas gagner sur le différentiel de taux si ce dernier est favorable !
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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Bonjour, le problème c’est que les gens veulent gagner beaucoup d’argent sans prise de risque dans la vrai vie cela n’existe pas.
A partir du moment où l’on veut gagner beaucoup d’argent en face il y un risque qu’il faut mesurer et c’est au rôle du banquier d’informer les gens.
Histoire intéressante , piègé pour avoir crû être plus malin : la banque c’est comme le casino , c’est pas fait pour perdre de l’argent ( bon , il y a des exceptions, rares , et toujours saignantes pour le particulier ) .
T’es en euro tu vis en euro , si tu veux autre chose , faut y être physiquement . Seules les grandes multinationales ont les moyens « techniques » de jouer sur plusieurs tableaux .
Une leçon .
…et pourquoi ces banques n’avaient-elles pas fait signer alors ces « conventions de change » ?
Le seul fait de le faire maintenant tendrait à prouver qu’elles avaient intérêt à ne pas le faire…?
C’est vrai ? ou ais-je raison ?
R/A
« Ne jamais emprunter dans une devise autre que celle ou vous percevez vos revenus » tellement évident qu’il faut avoir la boule à zéro pour aller se perdre dans cette galère surtout en francs suisse. Etre naïf à ce point, c’est ça qui est grave.
Je ne comprends pas le problème pour les gens qui sont payés en Francs Suisses. Ils ont contracté auprès de leur banque un prêt en Francs Suisses dont la somme est bien indiquée. Par ex, j’ai emprunté 426k CHF pour payer 400k EUR. Que ces 426k CHF valent maintenant plus de 450k EUR ne change rien au prêt lui-même. Et en outre, on oublie de préciser qu’il y a une différence de taux importante par rapport aux prêts en EUR.
Si on tombe au chomage, cela m’est arrivé, on prend cher mais en même temps les indemnités sont calculées sur un salaire converti en EUR qui aura aussi augmenté. En cas de départ à la retraite on perçoit une rente ou un capital en CHF.
Bref le seul cas où il y a vraiment un manquement c’est les foyers dont les revenus sont en EUR et le prêt en CHF.
Vouloir jouer à la loterie à condition de gagner a tout les coups relève de l’infantilisme grossier , le pile je gagne face tu perds n’a pas cours sur notre planète.Ces « braves » gens » se sont bien rendu compte de la variation progressive du cours du change,cette situation aurait du leur mettre la puce à l’oreille.Si en france le praticien est tenu d’informer le béotien de tout les tenants et aboutissants d’un contrat ce n’est pas le cas en Suisse ou le citoyen n’est pas considéré comme un un enfant ou un débile
Etant frontalier, j’ai moi-même contracté un prêt en Francs suisses pour ma résidence principale que j’ai remboursé depuis. Contrairement à ce qui a été dit dans l’article, le but n’était pas de spéculer sur le taux de change (car personne ne sait comment évoluera le change), mais parce ce que les taux étaient plus avantageux. A l’époque, les prêts en euros étaient à 3% environ alors que le prêt CHF que contracté était à 2%.
Concernant cette action intentée par quelques personnes pour se faire rembourser, c’est du pur opportunisme. Tous frontalier sait que le taux de change peut évoluer à la hausse comme à la baisse, et donc qu’il peut être gagnant ou perdant. Ce n’est pas une histoire de manque d’information de la part des banques, mais bien un manque de bon sens de ces personnes…
Problème de riches qui, après avoir eu le beurre et l’argent du beurre des emplois et des salaires suisses, auraient bien voulu aller plus loin avec la crèmière.
Des fois on gagne, des fois on perd. Il n’y a que les banques, et encore les grosses, qui peuvent jouer à « pile je gagne, face tu perds », les emprunteurs l’ont appris à leurs dépends, c’est malheureux, ça s’appelle l’expérience : ce qui ne tue pas rends plus fort.
Ce problème s’est déjà posé à des collectivités publiques françaises, et est sorti dans les médias il y a bien dix ans.
Ils auraient mieux fait d’épargner en billets de 100Sfr et acheter plus petit mais cash : chemin tranquille pour un français vers la vie de jeune rentier.
meme si ces personnes travaillent en Suisse, il est fort probable qu’une personne du couple travaille en France.
Ensuite, je vois bien qu’à l’époque il était proposé aux frontaliers en Suisse ces prêts à taux favorables en CHF. Il en a été de même à certaines communes et département car les taux offerts en Suisse étaient bien plus favorables que les taux français en EUR.
Le problème de la couverture de change sur des durées si longues c’est d’une part la liquidité. Je n’ai plus accès à Bloomberg, mais je ne suis pas sûr qu’il soit possible de couvrir du CHF sur 20 ou 30 ans. Dans ce cas, il y a toujours une part de risque même si elle est minimisée.
Ensuite si jamais cela était possible, vous devez payer un premium sur le taux offert sans couverture et vous payez aussi les frais de gestion supplémentaires. Au final avec la couverture de change, l’interet de prendre le prêt en CHF plutot qu’en EUR devait être moindre si pas nul.
Cela pourrait aussi expliquer cela…
Les banques indiquent sur leurs sites que tous les produits financiers ne sont pas disponibles pour tout le monde et que certains investissements sont sujets à l’analyse de la connaissance financière du client. Là clairement il y a manquement de cette analyse de compétence client à comprendre tous les risques sous jacents de ce type d’operation.
J’emprunte en CHF pour acheter un bien immobilier en Suisse, avec des revenus en CHF (ou indexés sur le CHF). Le bien immobilier peut ensuite générer des revenus en CHF. Le prêt est remboursé en CHF par des revenus en CHF. C’est envisageable, le seul risque pris est le risque de change.
Toute autre configuration : acheter un bien en EUR, rembourser un prêt en CHF avec un revenu en EUR, voire cumuler les 2 est une prise de risque inconsidérée. Mauvais choix. Il ne reste que les yeux pour pleurer.
Ils ne sont pas les seuls !
Avant le krach de 2008, Les collectivités locales (mairies hôpitaux etc… ) ont fait exactement pareil.
Ces organismes ont contracté des emprunts à taux variable indexé sur le franc suisse, …oui oui !!!
Depuis, il a bien fallu trouver des solutions.
Beaucoup ont
– renégocié en augmentant la durée d’emprunt (avec un taux fixe plus faible) ou réemprunté pour assurer les paiements
– conjointement à une augmentation du prix des prestations couplé à des coupes budgétaires.
Voilà UNE des explications de l’effondrement du service public, de l’augmentation des impôts locaux et de la baisse de qualité, entre autres…
Tapez sur votre moteur de recherche/AI :
– « emprunt à taux variable indexé sur le franc suisse par les collectivités locales »
C’est édifiant !
C’est Nicolas qui paie…
Et les colictivites local qui avaient emprunté en francs Suisse combien ça n’ous a coûté.