Lorsque j’étais banquier dans l’un des quartiers les plus riches de la ville la plus riche de France, j’avais été saisi par une réalité assez contre-intuitive.
Les découverts à la banque n’avaient rien à voir mais alors rien du tout avec les revenus !
Bien évidemment on pourrait penser que moins on gagne plus on est fragile et plus les découverts s’enchaînent.
Et bien non.
Le problème c’est TOUJOURS votre rapport à l’argent plus que la réalité de vos revenus.
J’avais des clients trèèèèèès riches. Ils avaient de trèèèèès gros découverts et le personnel de maison qu’ils employaient avec des salaires fixés sur le SMIC eux… n’étaient pas à découvert.
Lorsque j’ai creusé un peu les choses, je me suis rendu compte que c’était avant tout le rapport à la dépense qui était le point essentiel.
Cet article du Figaro (source ici) est donc intéressant et il est utile de s’y arrêter pour alimenter la réflexion de toute notre aimable communauté sur “l’argent” !
« Plus on gagne d’argent, plus on en dépense » : quand des Français aisés se retrouvent dans le rouge
« Surendettés ou non, de nombreux foyers multiplient les découverts, fragilisés par la somme de leurs dépenses et de leurs créances. Y compris quand ils jouissent d’un revenu confortable.
Ce sont des histoires qui hantent les conversations de famille, des dossiers qui s’entassent sur les bureaux de la Banque de France. Les Français qui vivent au-dessus de leurs moyens, à grand renfort d’endettement, sont plus nombreux qu’on le croit. En 2023, l’institution financière a reçu 121.617 dossiers de surendettement. S’il s’agit le plus souvent de célibataires sans emploi, les personnes vulnérables et victimes d’accident de la vie (divorce, décès d’un proche, perte d’un emploi, maladie…), toutes catégories sociales confondues, sont légion parmi les surendettés. Car se retrouver « dans le rouge » n’est pas l’apanage des seuls foyers modestes. Sans aller jusqu’au surendettement, beaucoup de Français vivent avec une épée de Damoclès, celles du remboursement de leurs dettes. C’était le cas d’Anna, qui se croyait à l’abri de telles déconvenues, avant que la réalité financière ne finisse pas la rattraper.
« J’ai toujours eu un salaire modeste, proche du Smic. Paradoxalement, c’est quand mes revenus ont plus que doublé que les ennuis ont commencé », relate-t-elle. Après une reconversion réussie, la mère de deux enfants décroche un poste de cadre dans un grand groupe, au service des ressources humaines. En quelques mois, son niveau de vie change radicalement. « Je gagnais presque 4 000 euros, j’avais l’impression d’être riche, pour la première fois de ma vie », explique-t-elle. « Je me disais que désormais, je n’avais plus besoin de faire attention puisque chaque année, mon salaire allait progresser ». Ce nouvel état d’esprit l’incite à multiplier les dépenses. Anna achète un appartement, grâce à un prêt immobilier. Elle y réalise des travaux, financés par un prêt à la consommation. Elle change également de voiture, à l’aide d’un autre prêt à la consommation. Dans le même temps, elle va jusqu’à souscrire un autre prêt immobilier pour investir dans la pierre en se rendant propriétaire d’un petit appartement. Au total, la mère célibataire cumule une demi-dizaine de crédits à rembourser.
Cet empilement de prêts est périlleux mais à aucun moment ses conseillers bancaires ne l’alertent sur le risque de perdre pied. Pendant longtemps, Anna se retrouve systématiquement à découvert le 15 du mois, malgré un salaire a priori confortable. « Ma carte ne passait plus à la pompe dès la moitié du mois. Et pour cause : j’accumulais alors, sans le savoir, environ 1 900 euros de remboursement de créances par mois. Je ne m’en rendais pas compte, pour moi, c’était 100 euros par-ci, 200 par là. Des brouettes. Mais, en additionnant le tout, la part des charges fixes dans mon budget avoisinait les 2 700 euros par mois. Il me restait moins de 1 000 euros pour toutes les autres dépenses. Environ 300 euros partaient chaque mois dans le carburant, ce qui me laissait tout juste 500 euros pour faire les courses ». Malgré cela, elle parvient à payer ses agios, jusqu’au jour où l’un de ses enfants quitte le domicile familial pour faire ses études. « Le financement des études, couplé à la taxe foncière, ça a été le choc. Ce mois-là, le découvert est tombé dès le 5 du mois ».
« Assurer un certain standing »
Sans mari ni proches susceptibles de l’aider en France, la mère de famille a décidé d’aller chercher des conseils sur Internet, le plus souvent auprès d’internautes américains, pays où les cas de surendettement sont monnaie courante. « En les imitant, j’ai passé au crible mes dépenses, j’ai appliqué des méthodes visant à accélérer le remboursement des crédits », explique-t-elle. Désormais la tête hors de l’eau, Anna prodigue ses conseils sur Instagram ainsi qu’à ceux qui viennent la consulter pour solutionner une impasse budgétaire. « Parmi mes clients, il y a énormément de gens qui gagnent très bien leurs vies, 180.000 euros à l’année par exemple, mais qui n’arrivent pas à régler leurs courses. Si je devais établir un portrait-robot, ce sont souvent des personnes exerçant des professions libérales, qui sont âgées de 40 à 50 ans, c’est-à-dire au summum de leur carrière ».
Un profil qui correspond à celui de Romain*, avocat parisien d’une quarantaine d’années. Lui aussi a bien failli tomber dans la spirale du surendettement, en raison de son train de vie. « Je fais un métier où l’on gagne beaucoup, mais dans lequel on doit également dépenser beaucoup pour assurer un certain standing ». L’avocat ne nie pas qu’il s’agit d’une « consommation purement ostentatoire » – appartement loué dans les beaux quartiers de la capitale, tables étoilées, vacances luxueuses et costumes griffés – mais « quelque part nécessaires quand on fait un métier où les dépenses professionnelles et personnelles se mélangent souvent », justifie-t-il. Sa situation financière a commencé à basculer lorsqu’il s’est séparé de son épouse, avec laquelle il a un enfant.
« J’ai continué avec le même train de vie, sans me soucier de ce qui allait arriver. J’ai pu sans difficultés souscrire de nouveaux crédits. Je n’avais pas anticipé le coût du divorce, de la pension alimentaire et toutes les autres dépenses imprévues ». Alors qu’il connaissait ses premiers découverts importants, une embellie professionnelle est venue le tirer d’affaire. « Sans cela, j’aurais pu plonger. Désormais je fais mille fois plus attention à mes dépenses, à ce que je vais payer de charges, d’impôts. C’est un comportement qu’il faut adopter même quand on gagne beaucoup d’argent ».
Etre riche c’est…
C’est être capable de se contenter de nettement moins que ce que l’on pourrait techniquement faire pour ne plus avoir peur d’ouvrir la boîte aux lettres et payer ses factures mêmes imprévues.
C’est ma définition de la richesse que je souhaite partager avec le plus grand nombre.
Etre riche ce n’est pas montrer sa richesse. D’ailleurs ce que vous voyez, ce n’est pas la richesse des autres mais leurs dépenses ! Par définition l’épargne ne se voit pas, ce qui se voit ce sont uniquement les dépenses.
Etre “riche” c’est simplement pouvoir dire que l’argent n’est pas un problème.
Pour pouvoir dire que l’argent n’est pas un problème il ne s’agit pas de gagner chaque année toujours plus. Il faut être capable à un moment de ne plus augmenter son niveau de dépenses mêmes si le niveau de revenus augmente. C’est à partir de ce moment là que vous pouvez faire face aux imprévus sans anxiété.
Etre riche c’est donc dépenser chaque mois nettement moins que ce que l’on gagne, et non pas se contenter du nécessaire dans une forme de misère, non, c’est juste savoir qu’à partir d’un moment nous avons tout ce qui est nécessaire et que cela est suffisant.
Sinon, quels que soient vos revenus si vous n’arrêtez pas l’inflation de vos dépenses alors vous serez prisonnier du toujours plus, vous serez un petit hamster dans sa roue condamné à pédaler toujours plus vite dans une course à l’échalotte sans fin.
Une course jusqu’à l’épuisement.
Etre riche c’est donc arrêter de… dépenser et vivre simplement.
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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Ce bon Monsieur de la Palice, 5 minutes avant sa mort, il était encore en vie !
Etre riche c’est avoir les moyens de rebondir, de s’en sortir en cas de coup dur.
La richesse, c’est comme la confiture, pas besoin de l’étaler.
La première simplification à faire, c’est de bannir les mots transition, dérèglement climatique, effet de serre, décarbonation, réchauffement anthropique, etc…. ainsi que leurs utilisations pour manipuler les esprits non scientifiques et irrationnels, et on aura déjà fait un grand choc de simplification. Le reste suivra naturellement!
C’est la simplicité la solution.
Des exemples j’en ai en veux tu en voilà !!
De par mon ancien métier j’en ai vu des vertes et des pas mûres.
Ce n’est pas l’habit qui fait le moine loin de là.
On donnerait la pièce à certains tellement ils font pitié alors que d’autres très démonstratifs croulaient sous les dettes.
L’égalité vous ne l’aurez jamais pour ce qui est lié au portefeuille, c’est le comportement de la personne qui est à étudier.
“Sans mari ni proche susceptible de l’aider.”
Elle a fait ses enfants toute seule ?
Et les obligations du père ?
Le point commun de ces histoires, ce sont les crédits à la consommation.
La leçon : hormis pour les achats immobiliers, ne JAMAIS souscrire de crédit. Si je n’ai pas les moyens, je n’achète pas ; point final.
Ostentation , paraître , Molière s’en moquait déjà de façon magistrale .
Mon grand père disait péter plus haut que le cul .
Je crains que depuis 40ans nous n’ayons été dirigé par des crétins de cette espèce .
Sauf que eux , c’est avec l’argent des autres !!
Tout le monde devrait lire cet article sur la gestion basique de son argent! Effectivement, le paraître, c’est juste bien montrer ses dépenses! Vanité.
Je vais en toucher un mot à madame 😀
Ne sommes nous pas les enfants gatés du monde moderne évoluant dans le milieu du paraitre et de la futilité ???
Plusieurs banquiers me o’ont dit : ceux qui n’ont pas de revenus élevés épargnent et sont précautionneux.
Super philosophie.
Que je partage pleinement.
Souvent, je pense aux moins bouddhistes qui ne possèdent que leur vêtement et leur bol pour manger.
Je cite aussi souvent Elon Musk qui s’est débarrassé de tous ses biens immobiliers il y a quelques années. Pour se sentir plus libre.
Un minimum de charge mentale c’est le vrai luxe.
Je ne dors plus si je dois une petite somme à la banque.
Mon banquier ne dors plus si je lui dois des millions.
Bonjour Charles,
C’est un constat qui dure depuis toujours. Les riches sont toujours les plus endettés. Car les banques leur prêtent de l’argent. Les pauvres n’ont rien. Ils meurent.
Ça me rappelle quand j’habite la ville la plus riche après Paris, en banlieue du 92, j’avais les faveurs des banques les plus chères pour mon crédit Immo (hsbc …).
Le sport de chaque mois était de dépenser l’intégralité des salaires pour montrer qu’on devait nous en donner plus. La belle famille alors intervenait. Nous disait qu’il ne fallait pas économiser. Qu’ils étaient là pour aider. Les amis aussi.
Quand on divorce ensuite, on passe de l’autre côté. Les banques vous regardent de haut. Plus personne ne veut vous parler. Sans parler des services sociaux qui pensent qu’une femme seule n’est pas capable d’élever un enfant. Les amis partent. La famille a peur que vous les appelez pour quémander.
Du coup, on se retrouve seule et on est heureux d’avoir chaque euro, un jardin potager et des poules. On est heureux de dénicher des promos, des dons.
Et d’avoir une paix royale.
…”être riche c”est, être SDF ! eh oui monsieur :
…” Sans Difficulté Financière”
…pigé…?
Contradictoire avec les propos habituels qui disent que les gens qui deviennent riches sont ceux qui travaillent dur et qui investisse intelligement leur argent.
Nous avons la preuve que l’on peut devenir riche tout en étant bête.
Et nous avons la preuve que “avocat” ne rime pas avec réflexion. Le mec est avocat mais incapable d’anticiper les frais de divorce et de pension alimentaire…
On a là les mêmes arguments que pour le Covid.
1 mec de 27 ans pour 10000 vieux morts du Covid, et on dit que le Covid touche aussi les jeunes.
Etre riche, c’est être dans la communauté socialo-communiste. Traire les autres, ceux qui mouillent le maillot, par des taxes et des impôts astronomiques, pour vivre au crochet du système, par des aides généreuses à n’en plus finir, ou pour les élites, par des attributions de postes dans l’entre soi, pour l’obtention de fauteuils bien moelleux dans la fabrique de réunions d’occupation du temps, souvent très stériles !
Elle est pas belle, en fait, notre vie en France, dans notre droit à la paresse ?
Il y a 20 ans j’étais VRP et je gagnais 4000€ par mois net.
Je n’ai jamais été à découvert car je tiens toujours mes comptes.
C’est le problème des gens qui savent pas gérer leur argent et se laissent emporter par leurs émotions…
Une autre définition de la richesse
“C’est gagner plus que sa femme ne peut dépenser” lol
Dernièrement, avec des amis, nous avons dû aidé un voisin médecin à la retraite à avoir de quoi manger à la fin du mois…alors que nous gagnons beaucoup moins que lui !
Il a toutes ses facultés, mais issu de l’aide sociale à l’enfance, il n’a jamais appris à gérer son argent !
Du coup, il ne possède rien. S’il venait à mourir, ses enfants devraient payer son enterrement et hériteraient de meubles bon pour la déchetterie !
Nous devons lui expliquer le b.a.-ba de la gestion d’un budget et lui apprendre à dire “non” à ses proches au RSA qui le confondent avec la banque.
Mais pourquoi à l’école, on n’apprend pas la gestion budgétaire et qu’on ne peut pas dépenser plus qu’on ne gagne (sauf s’il s’agit d’un investissement) ?
Bonjour
Mr Sannat pouvez vous me rendre un petit service en envoyant a mon épouse ETRE RICHE C EST …………
Moi je n ose plus sinon c est 20 kilos de pâté de museau a avaler a chaque fois rien que d en parler j ai des hauts le cœur
Merci d avance
Bonjour,
L’homme le plus riche du monde est celui qui se contente de ce qu’il a.
Ceci étant acquis, il bosse et empile au cas où.
Puis un jour, le coffre fort ne suit pas le cercueil.
Il a donc bossé toute sa vie pour quelque chose dont il n’a pas profité…
Ceci dit, le/les héritiers salive(nt).
C’est jeune que l’on a besoin d’argent.
Et tout dépend ce que l’on entend par revenus élevés ou richesse… à quel niveau cela démarre!!!!…
Holllande disait qu’à partir de 4’000 euros/mois, on est riche… alors comme il touche 15’000 euros/mois, Hollande est alors extrêmement riche! Et Barnier est sur le point de toucher près de 30’000 euros/mois…
Sans doute, là aussi, les parlementaires devraient légiférer quant à la limite à ne pas dépasser et surement, 10’000 euros/mois serait la limite maximale mensuelle pour tous les politiciens et fonctionnaires pour faire des économies pour l’Etat qu’ils ont tous mis en faillite car les fonctionnaires de Bercy sont bien tous responsables de près comme de loin de la faillite de l’Etat pour en être les opérateurs car ils peuvent éviter le pire!
Le principe de réalité à encore frappé
Merci Charles pour ton article
Tout est juste dans cet article, je le vis personnellement avec 800€ par mois en ayant je pense fait les bons choix il y a 30 ans lorsque je gagnais beaucoup, le statut social n’ayant jamais été un critère d’importance pour moi. Je ne suis pas dans le rouge le 15 du mois. Nous avons des besoins physiques c’est indéniable, mais nos souffrances viennent de notre égo et de notre ignorance de nos besoins réels.
Le cas de Anna me semble effarent. Elle dit “j’accumulais alors, sans le savoir, environ 1 900 euros de remboursement de créances par mois. Je ne m’en rendais pas compte, pour moi, c’était 100 euros par-ci, 200 par là.” Elle s’est endettée “à l’insu de son plein gré” ?
Quand on gagne 4000 euro par mois, on doit bien se douter qu’il y aura un problème rapidement si on cumule des crédits pour deux biens immobiliers, une voiture, etc…
Partie de très bas, l’argent lui est monté à la tête.