Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Voilà une question sacrément provocante, mais il est nécessaire de la poser.

Et pour cause.

Il ne se passe pas un jour sans qu’un de nos mamamouchis, députés, ministres ou même président ne nous parle de “sauver notre modèle social”.

Or, plus le temps passe et plus je me demande si justement le problème n’est pas ce postulat de base erroné.

“Il faut sauver notre modèle social” comme autrefois le soldat Ryan… Le problème c’est que pour sauver le soldat Ryan, on va sacrifier tout plein d’autres soldats. Si Ryan et sa maman sont contents d’être sauvés, plein d’autres mamans, elles, seront endeuillées sur l’autel de cet objectif.

Avec notre modèle social c’est un peu la même chose. Nous sommes tous sacrifiés sur l’autel de son sauvetage, et il pourrait être plus “rentable” ou moins “douloureux” ne ne surtout pas sauver notre soldat modèle social.

Vous remarquerez ici que je partage avec vous une réflexion. Pas une certitude.

Pourquoi cette “humilité” dans le débat ?

Parce que nous sommes, je pense, tous conscients du nécessaire équilibre, tous conscients de la juste et indispensable solidarité de chacun à l’égard de tous quand frappent les coups durs de la vie.

Donc dire qu’il ne faut pas sauver CE modèle social là, ne veut pas dire qu’il ne nous en faut pas un autre !

Allez, revenons à notre modèle social qu’il faudrait donc sauver même si nous devons tous y passer pour y arriver.

La première grande critique que l’on peut lui faire c’est son inflation.

Il grossit en permanence. Depuis la nuit des temps. Il devient obèse et rien ne semble pouvoir l’arrêter.

Nous sommes passés de 40 % du PIB de dépenses publiques à presque 60 % aujourd’hui, tout en sachant que ce pays était nettement plus joyeux dans les années 70 qu’aujourd’hui où nous sommes devenus un pays “asile à ciel ouvert” de dépressifs chroniques.

La seconde grande critique… c’est les dépenses de santé.

Jamais nous n’avons été aussi mal soignés.

Jamais les soins n’ont couté aussi cher.

Jamais nous n’avons eu si peu d’hôpitaux.

Jamais tout cela n’a couté aussi cher.

Bref, là aussi, personne n’arrive à endiguer l’inflation.

La troisième grande critique c’est l’effondrement de tout.

Tout s’effondre, l’éducation nationale, le niveau scolaire des enfants, notre industrie, nos finances, notre système de soins, et je ne vous parle même pas de la sécurité puisque notre pays devient un coupe-gorges à la violence endémique alors que le premier devoir d’un Etat, ce qui fonde son utilité commune, c’est justement d’assurer la sécurité.

Un éEat qui n’est plus capable d’assurer la sécurité de ses citoyens est un Etat failli.

Il ne faut surtout pas le sauver.

Il faut lui donner le petit coup de pied de l’âne pour le faire chuter définitivement que de ses décombres fumantes nous soyons capables de faire émerger un nouveau modèle.

Un modèle économique et social plus juste, plus cohérent, plus fort, plus honnête, centré sur les gens et équilibré. Je redis… équilibré ! Croire que l’on peut payer tous les arrêts maladies, toutes les retraites uniquement  en allant taper dans la poches de ceux qui gagnent 4 sous est illusoire. Il faut remettre au cœur la responsabilité individuelle des gens. Puis, quand les drames arrivent, là, il y a la juste et nécessaire solidarité.

Nous avons tout dévoyé.

Nous avons tout déformé.

Nous avons tout accepté.

Par faiblesse.

Par démagogie.

Par facilité.

Alors, peut-être qu’il ne faut pas sauver le soldat modèle social, il vaut mieux le laisser mourir de sa belle mort. Une mort qui semble inéluctable, avec des coûts prohibitifs pour reculer un peu plus l’issue fatale.

Vous savez ce que disait Einstein ? Il disait que la folie c’était croire qu’en faisant plus de la même chose on obtiendrait un résultat différent.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)

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