L’afflux va être massif ! La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a estimé lundi à Dublin que la zone euro devrait être prête à accueillir une “arrivée massive” de sociétés financières en raison du Brexit…
À voir, car le Royaume-Uni aura une stratégie totale d’indépendance notamment fiscale et cela reste un grand marché ! En attendant, la tension monte dans les préparatifs du Brexit “hard”, c’est-à-dire sans accord entre les Anglais et le reste de l’Europe.
“Il est crucial de faire en sorte que tout soit prêt en termes de régulation et de supervision pour l’arrivée massive d’entreprises financières qui finiront par déménager de l’endroit où elles sont à l’heure actuelle pour l’Europe continentale, et l’Irlande”, a-t-elle déclaré lors d’un discours à l’occasion d’une conférence sur la monnaie unique européenne.
Ces propos de Mme Lagarde, qui effectue une visite de deux jours en Irlande, interviennent alors que les milieux d’affaires redoutent de plus en plus un échec des négociations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, ce qui déboucherait sur un divorce sans concession et remettrait en cause toute période de transition.
Le secteur financier a déjà fait une croix sur le passeport européen, qui permet aux entreprises de proposer leurs services sur l’ensemble du continent en étant situé au Royaume-Uni. Or ce précieux sésame est condamné avec la sortie du marché unique promis par le gouvernement conservateur de Theresa May.
Londres pousse désormais pour la négociation d’un accord de libre-échange incluant les services financiers, essentiels à l’économie du pays et au rayonnement de sa capitale, mais Bruxelles s’y oppose pour l’heure”…
L’Europe veut punir les Anglais de leur volonté d’émancipation et c’est très logique à comprendre. Si le Brexit se passe bien, alors tous les pays européens voudront le beurre et l’argent du beurre.
Et vous savez ce que c’est que le beurre et l’argent du beurre dans ce cas précis ? C’est avoir sa souveraineté ET des accords européens… Cela s’appelle l’Europe des nations, par opposition à l’Europe vaguement fédérale que l’on essaie de nous faire avaler de force.
D’après les estimations de la Banque d’Angleterre, c’est 10 000 emplois dans les services financiers qui pourraient être relocalisés au premier jour du Brexit… Ce n’est pas négligeable, ce n’est pas non plus une hémorragie, et si les prix de l’immobilier baissent à Londres, les sans-dents anglais, nettement plus nombreux que les lords, seront tout à fait satisfaits !
“Signe de craintes grandissantes des milieux financiers, le régulateur bancaire européen, l’EBA, a pointé lundi le manque de préparation des institutions financières à la sortie du Royaume-Uni de l’UE prévue dans 9 mois, et leur demandent désormais d’envisager un Brexit sans accord.
Selon une étude publiée lundi par le cabinet d’avocats Baker & McKenzie, la moitié des entreprises européennes ont déjà réduit leur investissement au Royaume-Uni en raison du Brexit. L’enquête a été réalisée auprès de 800 dirigeants d’entreprises, interrogés en France, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Suède et Irlande.”
Les mondialistes et les europathes dont Christine Lagarde fait partie mettent donc une énorme pression sur le Royaume-Uni.
Le Brexit est évidemment stratégique pour tous les souverainistes. Si nos amis anglais prouvent qu’une vie est possible hors de l’Europe tout en continuant à avoir l’eau courante et à manger, ce sera un très grand pas, un pas immense qui terrifie littéralement les propagandistes bruxellois.
Charles SANNAT
Source AFP via Romandie.com