Vous savez à quel point je suis critique vis-à-vis de nos institutions européennes qui, à mon sens, bradent totalement les intérêts des peuples européens.
Alors cette décision de refuser de reconnaître à la Chine le statut d’économie de marché peut sembler, dans un premier temps, une bonne chose, et c’en est une !
Mais cette résolution à l’égard de la Chine, qui n’est effectivement pas une économie de marché tellement elle est encore contrôlée, masque la réalité de l’alignement de l’Europe sur les intérêts américains car c’est bien de cela qu’il s’agit.
Le jour où les États-Unis nous diront que l’on doit accepter tous les produits chinois, nous appliquerons le doigt sur la couture.
En attendant, et à juste titre, les Chinois rouspètent… car cela n’arrange pas leurs petites affaires, mais les Chinois sont très pragmatiques et très réalistes. Ils savent qu’en allant trop loin ils peuvent provoquer des rejets au lieu d’adhésion et que cela est à long terme contre-productif pour leurs propres intérêts.
Il ne devrait donc pas y avoir de mesures de rétorsions réelles à court terme, et les Chinois, à force de diplomatie, finiront par imposer leur modèle et que malgré ses différences il sera reconnu comme économie de marché par l’Europe. Mais à l’heure actuelle, et compte tenu de nos difficultés économiques, c’est impossible, ce que savent pertinemment nos amis chinois.
Charles SANNAT
BEIJING, 16 mai (Xinhua) — Une récente résolution du Parlement européen qui ne reconnaît pas le statut d’économie de marché de la Chine va à l’encontre de la globalisation et montre la présence imposante du protectionnisme commercial dans le monde, a indiqué, dimanche, Long Yongtu, ancien négociateur en chef pour l’entrée de la Chine dans l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).
La résolution non contraignante, votée jeudi, exhorte l’Union européenne à ne pas reconnaître le statut d’économie de marché de la Chine, arguant que la Chine n’a pas réussi à répondre à cinq critères de l’UE.
Le Parlement européen a voté cette décision par souci des intérêts des pays européens, mais il a mal choisi le sujet et l’objectif, a estimé Long Yongtu, également ancien vice-ministre chinois du Commerce, lors d’un forum sur la Chine et la globalisation.
Selon lui, cette résolution est fondamentalement protectionniste et va à l’encontre de la mondialisation.
L’entrée de la Chine dans l’OMC a permis aux peuples de nombreux pays d’avoir accès aux produits chinois bon marché et de bonne qualité, a-t-il ajouté.
Pour Zheng Yongnian, directeur de l’Institut de l’Asie de l’Est de l’Université nationale de Singapour, la résolution du Parlement européen ne signifie pas que le statut d’économie de marché de la Chine se porte mal, ni qu’elle ait un impact réel sur la Chine.
La montée du populisme dans les pays européens et américains, qui font actuellement face à des difficultés économiques considérables, a pris la forme du protectionnisme dans le commerce extérieur, a expliqué M. Zheng.
La Chine a remplacé ces pays pour devenir une force motrice principale de la mondialisation et le restera à l’avenir, a-t-il prévenu.