Je vous parlais il y a quelques semaines d’une FED régionale qui avait lancé son propre indice de calcul du taux de chômage aux États-Unis tant les indices officiels sont devenus des indicateurs politiques plus qu’économiques.
Oh rassurez-vous, les chiffres ne mentent pas, on leur fait juste dire ce que l’on veut en disant lui on le compte, lui non, en établissant de nouveaux critères, en les modifiants. Bref, dites-moi combien de chômeurs vous voulez et je vous concevrai le bon outil statistique.
Le problème c’est qu’au bout d’un moment, évidemment, plus personne ne croit à la fiction parce que vos yeux vous renvoient à une réalité tout autre et que les chiffres finissent par devenir incohérents entre eux.
Alors non seulement il n’y a pas de reprise en Amérique mais de surcroît la situation économique devient alarmante.
Oui le chômage US est plus proche des 25 % que des 5 % !
Charles SANNAT
Article de John Crudele, publié le 9 mai 2016 sur le site du New York Post, qui explique comment les États-Unis affichant au chômage officiel de 5 % alors que la majorité des autres indicateurs économiques sont loin d’être aussi guillerets.
« Le Labor Department a déterminé que 151 millions d’Américains travaillent et que le taux de chômage est de 5 %. Il y a de quoi être impressionné, jusqu’à ce que vous vous penchiez sur ce que le gouvernement considère être un emploi, et de ce fait à quel point il est difficile d’être catalogué parmi les chômeurs.
C’est un peu confus, donc accrochez vos ceintures. Mais laissez-moi d’abord préciser que l’administration Obama n’est pas responsable de tout ceci. Les 2 partis profitent de cette définition très favorable du chômeur depuis des décennies.
D’après la définition des actifs de la Current Population Survey, l’enquête qui est utilisée pour calculer un taux de chômage qui s’élève à un solide 5 % selon l’annonce de vendredi dernier concernant les chiffres de l’emploi d’avril, une personne active est quelqu’un « qui a effectué tout type de travail rémunéré (pendant au moins 1 heure) ». Une foutue heure par mois est donc suffisant pour faire partie des actifs !
Sur cette base, vous pouvez affirmer travailler pour avoir promené le chien de votre voisin pendant 1 heure en échange de quelques dollars. Mais ce n’est pas tout. Les gens peuvent affirmer faire partie des actifs s’ils travaillent dans leur entreprise ou dans leur ferme, d’après les standards du Labor Department. Donc les gens qui ont été virés et qui ont créé une société de conseil dans leur chambre à coucher peuvent affirmer faire partie des actifs s’ils ont facturé un client pour un coup de fil. (…)
Des chiffres sur base de simples déclarations
N’oubliez pas qu’aucune vérification n’est faite. Le Current Population Survey, aussi connu sous le nom de Household Survey, est mené par le Census Bureau. Les déclarations des personnes interrogées durant cette enquête sont prises pour argent comptant.
Je suppose qu’il est humain de mentir si vous êtes au chômage et que cela vous embarrasse. « Bien sûr que j’ai travaillé le mois dernier, vous me prenez pour un clodo ? » pourrait être ma réponse si j’étais questionné par les interrogateurs du recensement.
Mais la définition de la personne active devient encore plus cucul la praline au fur et à mesure que vous vous plongez dans les explications du Labor Department. Par exemple, si vous avez travaillé au moins 15 heures, sans être payé, dans une entreprise appartenant à un membre de votre famille, vous êtes considéré comme un actif. Donc si votre oncle Lou vous a demandé de balayer son magasin sans pouvoir vous rémunérer vous pouvez affirmer que vous travaillez. (…)
Comment sont calculés les chiffres du chômage américain
Le taux de chômage des États-Unis est calculé sur base d’enquêtes mensuelles d’environ 60 000 ménages par le bureau du recensement pour le compte du Labor Department. Sur base de ces questionnaires, des projections nationales sont établies.
Le taux de chômage U-6, qui inclut les chômeurs officiels + les travailleurs à mi-temps qui souhaitent travailler à temps plein (ainsi que d’autres profils mineurs) s’élevait à 9,7 % en avril.
Pourtant, ce taux U-6 n’inclut pas les gens qui ont abandonné l’idée de trouver un emploi. Déterminer le taux de chômage réel en prenant en compte ces gens oblige à se lancer dans le jeu des estimations ; de mon côté, je pense que ce chiffre est supérieur à 20 %.
Mais revenons au taux de chômage officiel, le taux U-3. Celui qui affiche 5 %, qui fait planer les politiciens et qui désoriente certains journaux car il ne correspond pas aux autres chiffres indiquant une économie faiblarde.
Selon moi, le Labor Department oriente les gens vers le taux U-3 : il est indiqué au tout début du communiqué de presse mensuel annonçant les chiffres du chômage. Pour prendre connaissance du taux U-6, vous devez consulter son site Internet.
Le taux de chômage officieux de 20 % que j’ai mentionné, qui inclut les travailleurs découragés, est introuvable sur le site du département du travail. Pour Washington, ces gens ne font plus partie de la population active. (…)
Tandis que le gouvernement a rapporté une croissance de l’emploi anémique en avril avec 160 000 créations de postes sur base de l’enquête (baptisée Establishment Survey) menée auprès de 60 000 entreprises, l’enquête qui entre en ligne de compte pour le calcul du taux de chômage a rapporté 316 000 pertes d’emploi.
Une enquête parle de 160 000 postes créés. Une autre de 316 000 postes détruits. À votre avis, quel chiffre fut mis en évidence dans le communiqué de presse ? Lequel a-t-il exigé un petit calcul sur base des chiffres bruts pour être obtenu ?
Donc, 151 millions d’Américains ont un boulot ? À vous de me dire… »