En cette fin d’année “joyeuse” et très “optimiste” je ne résiste pas à vous ressortir les déclarations du président Macron qui nous avait gratifié d’une sortie incroyable. Citant Robinson il nous a parlé de naufrage, de survie, de préparation et de la résilience que l’on devait s’offrir à soi-même.

Oui, vous allez pouvoir le lire car j’ai retranscrit mot pour mot ses propos, et vous allez pouvoir l’entendre à nouveau.

Bien évidemment, je vous invite plutôt à stocker les pâtes, les lentilles et les raviolis plutôt que le jambon et le fromage, car si la raclette c’est excellent, cela ne se conserve pas très longtemps.

Voici les propos exacts tenus par le président de la République.

« Quand Robinson part, il ne part pas avec de grandes idées de poésie ou de récit, il va dans la cale chercher ce qui va lui permettre de survivre. Du fromage, du jambon, des choses très concrètes. C’est l’aspect confiance que j’ai dit ici pour pouvoir ensuite inventer quelque chose et créer et il y a dans l’enseignement de Robinson quelque chose de ce qu’on vit. Robinson, quand le naufrage est là, il ne se prend pas les mains dans la tête en essayant de faire une grande théorie du naufrage. Sinon, d’ailleurs, nous n’aurions jamais écrit le récit de ses miracles. Il prend d’abord du jambon ou du fromage mais il a en lui cette capacité à réinventer une histoire unique. Je crois qu’on a ça. Donc je ne suis pas tellement un théoricien moi de, du drame, c’est très dur ce que l’on vit il y a évidemment, je l’ai dit, chacun à ses mots, une forme d’ébranlement, de doute, de choses terribles. Mais on a en nous une forme de résilience et de capacité à se réinventer. C’est ça qu’on doit s’offrir. On doit se l’offrir à nous-mêmes »

Ce qu’il avait dit à l’époque était largement aussi important, et nettement moins commenté que sa saillie concernant la fin de l’abondance très remarquée cet été.

Oui, il va falloir se réinventer et oui, il va falloir faire preuve de résilience, mais préparer un pays, c’est poser les mots sur nos maux et c’est désigner avec une grande précision les problèmes auxquels nous sommes confrontés et les réponses collectives que nous pouvons y apporter. S’offrir collectivement à nous-mêmes cette résilience c’est définir notre projet commun et une vision d’avenir, une vision qui rassemble et qui mobiliser les énergies vers un avenir meilleur, même si les temps présents sont durs.

C’est aussi inviter chacun à faire preuve de prévoyance, d’amener tous et chacun à réfléchir sur les paramètres de sa liberté que sont son patrimoine, son emploi et sa localisation. Comment être résilient en ville où l’on est dépendant de tout ? Comment repeupler nos territoires et fonctionner à nouveaux véritablement en circuits courts comme nous le faisions à l’époque post-industrielle ?

Macron en avait dit suffisamment pour que vous passiez à une étape supérieure de votre préparation, mais pour le collectif il n’a rien dit, rien annoncé de concret et qui pourrait s’apparenter à un projet commun. D’ailleurs Macron qu’on l’aime ou pas, ne propose jamais rien et c’est sa grande faute politique, l’absence de projet et de vision à longs termes pour notre pays et sa population. Non, réformer les retraites, que l’on soit pour ou contre, ce n’est pas un projet, et encore moins une vision, c’est tout au plus la gestion des affaires courantes. Quel pays dans 50 ans ?

Préparez-vous les amis.

Charles SANNAT

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