Au Royaume-Uni, les autorités ont sorti la grosse artillerie de propagande afin d’inciter, par la peur, le peuple à voter pour son maintien chez les bourreaux européens.
Alors que l’Europe devrait annoncer mercredi la libre circulation des citoyens turcs dans toute l’Europe avec la fin des visas, cette nouvelle décision unilatérale de la Commission européenne risque d’agacer passablement dans plus d’une capitale européenne sans même parler de ce que vont penser les peuples en pleine crise migratoire.
Bref, c’est dans un contexte délicat que s’annonce ce référendum anglais sur l’Europe, et la banque d’Angleterre, sans préjuger du résultat final, est parfaitement dans son rôle en se préparant à toutes les éventualités.
Ce qui serait étonnant ce serait l’inverse.
Charles SANNAT
La Banque d’Angleterre élabore un programme d’action d’urgence en cas de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Selon ce programme, des employés de la banque responsables de la stabilité financière, de la politique monétaire et de la gestion se préparent au désordre qui pourrait survenir après le référendum sur le Brexit fixé au 24 juin, rapporte le Financial Times.
La Banque d’Angleterre organisera trois enchères monétaires afin que le système financier britannique dispose d’assez de moyens pour fonctionner en cas de chaos. Les enchères auront lieu les 12, 21 et 28 juin.
Selon le nouveau membre du comité de politique monétaire (MPC) de la banque Michael Saunders, la livre sterling subirait une énorme pression en cas de Brexit. La monnaie pourrait notamment perdre 15 à 20 % de sa valeur par rapport aux monnaies des partenaires majeurs du Royaume-Uni.
Si les banques britanniques manquent de devises étrangères, la Banque d’Angleterre pourra leur en fournir sous la forme de prêts bancaires, en utilisant des swaps de devises (accord conclu entre deux parties qui s’échangent un montant déterminé de devises étrangères, ndlr) avec d’autres banques centrales.
D’après Philip Shaw, expert de la banque Investec, les swaps de devises ne seront nécessaires que dans des “conditions assez extrêmes”. M.Shaw note également que la Banque d’Angleterre devra faire une déclaration concernant la santé du secteur bancaire afin de rétablir la confiance de la population.
Selon Michael Saunders, même si la banque centrale du Royaume-Uni arrive à régler les oscillations de la conjoncture économique après le Brexit, elle sera confrontée à “un dilemme politique majeur” concernant les taux d’intérêt.
Le chancelier de l’Échiquier britannique Georges Osborne a auparavant déclaré que la dévaluation de la livre sterling provoquerait la hausse des taux d’intérêt et par conséquent une hausse de l’inflation, ce qui aggraverait l’état financer de la population. Pour le moment, les Britanniques n’ont aucune certitude sur la sortie de l’Union européenne. Un sondage récent, mené par l’agence de recherches sociales TNS BMRB, a montré que 38 % des personnes interrogées sont pour l’UE, alors que 34 % sont contre et 28 % encore indécises.