C’est un article de la Tribune intitulé “La mondialisation fragmentée : ce scénario qui pourrait bouleverser le monde”.

C’est mon scénario central pour les années qui viennent.

“DOSSIER MONDIALISATION- En accélérant l’inflation, en perturbant les chaînes d’approvisionnement, en menaçant la sécurité alimentaire de nombreux pays, la guerre en Ukraine et les sanctions mutuelles que prennent les pays occidentaux et la Russie constituent un choc sans précédent pour l’économie mondiale. Sans qu’on sache ce qu’il adviendra de ce conflit, cette guerre met fin à trois décennies marquées par une accélération de la mondialisation et ouvre une nouvelle page de la globalisation. Les visions divergent entre les décideurs politiques et économiques pour savoir quel sera le visage de cette prochaine étape. Certains parlent de « démondialisation », quand d’autres parlent de « fragmentation » de la mondialisation avec des blocs de pays constitués sur des considérations politiques et échangeant peu ou pas entre eux, tandis que d’autres encore estiment que la globalisation va simplement ralentir (« slowbalisation »). Une chose est sûre : tous les industriels occidentaux sont en train de repenser leurs chaînes d’approvisionnement pour sécuriser leur production. A travers une trentaine d’articles consacrés qui seront publiés à partir de ce lundi et tout au long de la semaine, La Tribune analyse dans le détail les conséquences de cette nouvelle donne sur les entreprises, les territoires et la transition énergétique.

Quelle mondialisation pour demain ? La question a commencé à se poser en 2019 avec le début de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Elle a pris de l’acuité un an plus tard quand la pénurie de matériel médical au début de la crise sanitaire, en France notamment, a mis en lumière les risques pour la souveraineté industrielle de certains pays des dépendances massives à d’autres régions du globe. Avec l’impact sur la géoéconomie mondiale de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la question de l’avenir de la mondialisation est désormais sur toutes les lèvres des acteurs politiques et économiques de la planète. Au regard des sanctions mutuelles entre les pays occidentaux et la Russie et des restrictions du commerce observées sur l’énergie, les denrées alimentaires et d’autres matières premières, tous se demandent aujourd’hui où va l’économie mondiale. « La communauté internationale doit avoir une vision claire des conséquences économiques et humanitaires » de cette guerre, a d’ailleurs indiqué ce samedi Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor, lors de la réunion du G20 Finances qui s’est tenue en Indonésie. Une façon de dire que les pays naviguent à vue sur l’impact de ce conflit, qualifié par cette proche de Joe Biden de « plus grand défi » pour l’économie mondiale.

Pour autant, les prévisions vont bon train. Si certains, à l’image de Larry Fink, le patron du fonds d’investissement BlackRock, évoquent une « démondialisation », d’autres comme Christine Lagarde, la patronne de la Banque centrale européenne (BCE) parlent plutôt de « néomondialisation » ou de « remondialisation », alors que d’autres encore, comme Pascal Lamy, l’ancien directeur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), penchent plutôt pour une « slowbalisation », un ralentissement de la globalisation.

La fin d’une période de trois décennies de mondialisation accélérée
Quel que soit le scénario, une chose est sûre. Une nouvelle page de la mondialisation s’ouvre. La crise sanitaire et surtout la guerre en Ukraine ont, en effet, mis fin à un chapitre de la globalisation qui avait commencé au début des années 1990 avec l’écroulement de l’URSS en 1991 et l’entrée de manière progressive dans l’OMC des anciens pays du bloc de l’Est et de la Chine. Trois décennies au cours de laquelle la globalisation s’est fortement accélérée sous le triple effet d’une intégration dans l’économie mondiale d’un plus grand nombre de pays, d’une dérégulation plus poussée et d’une révolution numérique toujours plus forte; le tout ayant permis une circulation quasiment sans frontière des individus, des marchandises, des services et des capitaux.

Oui, quel que soit le scénario une nouvelle page de la mondialisation s’ouvre, car la mondialisation actuelle est une aberration écologique et économique ou l’on ne paye en aucun cas le véritable prix ni de la pollution, ni du prélèvement des ressources naturelles, ni du transport et même pas celui de la production.

Dans un monde d’énergies lentes (les énergies renouvelable) fini les avocats du Pérou, l’ananas du Costa Rica, ou les chaises fabriquées en Inde par Ikéa à 2 francs six sous.

Le modèle mondialiste actuel est donc condamné à changer et à changer très rapidement, et nous irons rapidement vers moins de mondialisation.

Et encore, c’est sans prendre en compte ici les facteurs géopolitiques qui seront également majeurs dans les évolutions à venir.

Le juge de paix sera le développement d’un axe sino-russe et la mise en place d’un nouveau rideau de fer.

Charles SANNAT

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Source La Tribune.fr ici

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